Au commencement, il y a d’abord Nora Cheddad. Présidente et cofondatrice de l’association Espace franco-berbère (EFB) Azul de Créteil, qui fête ce 2 février 2025, les 30 années de sa création, Nora, à l’enthousiasme débordant et à l’élégance naturelle (am tseddda), a pris les choses en mains et en a fait un moment inoubliable.
Pour bien marquer ce double événement, Nora a invité le grand, l’immense artiste kabyle Allaoua heureux de se retrouver dans ce cadre enchanteur, inondé de lumières scintillant au rythme de ses chants, des youyous des femmes et de la fierté retrouvée.
Plus de 3000 personnes, unies par la joie, la convivialité et la mise en avant de la culture amazighe, ont répondu présent pour célébrer, ensemble, ces festivités.
Le maire de Créteil, Laurent Cathala, était là visiblement heureux de voir autant de jeunes converger vers sa ville. Ils venaient de partout. D’autres personnalités ont honoré cette soirée de leur présence.
On y distinguait Fayza Lamari, la maman du célèbre footballeur Mbappé entourée par une grappe de jeunes et moins jeunes, des personnalités politiques comme Akli Melloul, sénateur et néanmoins toujours militant énergique, Nadia Benakli, ravissante et combative maire-adjointe du 18ème arrondissement de Paris, Thierry Hebbrecht conseiller régional et municipal, curieux et heureux de communiquer avec les uns et les autres, Nora At Brahim, chanteuse kabyle qui a mis nos berceuses au goût du jour, Moussa Lebkiri, comédien à l’imagination débordante et la grâcieuse Saliha Bachiri professeur de danse et plein d’autres acteurs associatifs et militants culturels ou politiques dont j’oublie le nom. Qu’ils me le pardonnent.
Tous se sont laissés entrainés par les sons musicaux modernes d’Allaoua mais dans une sorte de volonté inconsciente de réinstaurer une conception traditionnelle de la beauté rythmique. Les très nombreuses danseuses et danseurs de génie l’ont montré avec adresse et dextérité.
Fidèle à son talent d’animateur, Allaoua a fait de la salle un volcan en éruption entrainant les invités dans un élan de danses effrénées et gracieuses. En chœur, la foule reprenait ses chansons dans une atmosphère de communion hors normes. Chaque note de musique, chaque pas de danse étaient un bonheur d’expression. Les femmes, parées de leurs robes kabyles aux couleurs chatoyantes, ajoutaient une touche de magie à cette soirée moderne et aux racines ancestrales.
Ce grand moment était, certes, une célébration du nouvel an amazigh mais aussi un hommage à notre culture que l’EFB Azul de Créteil a, 30 ans durant, mis en avant pour la transmettre aux jeunes générations. L’ambiance festive a servi de catalyseur pour ressentir une grande fierté d’appartenir à cette diaspora algérienne de Kabylie présente en France depuis plus d’un siècle. La fête était aussi une note d’espoir.
Merci à tous les bénévoles qui ont illuminé ces grands moments de culture, merci à toi Nora, la cheffe d’orchestre du moment !
Hacène Hirèche