L’évaluation de la participation du FFS à la présidentielle du 7 septembre a été au menu de la conférence de presse tenue ce mercredi 18 septembre, au siège du parti par Youcef Aouchiche. Bien entendu, pas question de quelque mea culpa pour Aouchiche.
La rencontre avec les médias a été l’occasion pour le 1er secrétaire du parti de se livrer à une lecture des résultats définitifs du scrutin présidentiel. Un scrutin qui relève plus d’une parodie de piètre qualité. Mais évidemment, ce n’est pas le très remuant Youcef Aouchiche qui le reconnaîtra. L’homme, entouré de son précarré, macère joyeusement dans le déni des réalités et se croient investis de la mission politique de premier plan.
Pour Youcef Aouchiche, ce rendez-vous a permis au parti de se positionner au cœur du jeu politique et en est sorti plus fort pour continuer la lutte. Voilà qui annonce tout le déni dont est tragiquement lesté Youcef Aouchiche.
« Il est vrai que nous n’avons pas gagné, mais nous n’avons pas aussi perdu », bredouille Youcef Aouchiche. Une saillie qui dépasse l’entendement mais qu’importe, l’homme se croit vainqueur puisqu’il estime que cette participation a permis au parti de consolider sa position en tant que force d’opposition. Comment argumenter un tel propos ? Mystère. A croire que le premier secrétaire du FFS parle pour se faire entendre.
Et de noter, au passage, que par sa participation, le FFS a prouvé que le courant national-progressiste est toujours présent sur la scène politique. Le chef du FFS nous rappelle surtout que le parti, né dans le sang en 1963, ne se gêne plus à participer aux parodies électorales. Les membres fondateurs doivent se retourner dans leur tombe.
A ce propos, on s’interroge pourquoi les portraits d’Aït Ahmed ont disparu de la scène pendant toute la campagne électorale. Réponse : la famille du défunt aurait interdit au candidat Aouchiche de mêler l’image de l’ancien président du FFS à la mascarade électorale.
Sur les chiffres préliminaires annoncés par l’Autorité nationale indépendante des élections, Aouchiche a expliqué que « les chiffres annoncés sont discutables ». Rien que ça ! Il a renouvelé, sans y croire une seconde, la demande de son parti pour l’ouverture d’une enquête sur les résultats annoncés par l’Anie. L’orateur a insisté sur la nécessité de demander des comptes aux responsables de la falsification des résultats. Mais a-t-il demandé une seule fois le bilan de Tebboune pendant tout son raout électoral ? A-t-il une seule fois mis en cause le chef de l’Etat ne serait que sur le plan des violations des droits humains. Il est décidément de bon ton et moins risqué de critiquer Mohamed Charfi et l’Anie.
Il est allé plus loin dans sa très courageuse analyse en appelant à une réforme profonde de l’instance dirigée par Mohamed Charfi, afin, selon lui, d’assurer la transparence des résultats des prochaines élections et d’éviter tout contestation des résultats à l’avenir.
Dans un autre contexte, Aouchiche assure avoir insisté auprès du président élu, Abdelmadjid Tebboune pour prendre des mesures de détente en accordant la grâce présidentielle aux prisonniers politiques et d’opinion et à abolir l’article 87 du Code pénal.
Le détenteur de la troisième place aux élections présidentielles du 7 septembre a également salué l’engagement du président Tebboune à lancer un dialogue national ouvert et global pour convenir d’une plate-forme nationale qui servira de base à la construction d’un État moderne capable de relever les défis.
Sur la participation ou non du FFS au prochain gouvernement, Youssef Aouchiche, a préféré botter en touche, en expliquant que cette perspective ne constitue pas la priorité pour le parti.
L’orateur a aussi appelé à la tenue d’élections générales anticipées d’ici le premier semestre 2025. « Celles-ci devraient être précédées d’une révision de la loi électorale et de la liste électorale », préconise -t-il. Une proposition qui sonne comme un retour d’ascenseur pour celui qui a servi de lièvres au locataire d’El Mouradia. Sera-t-il gratifié à la hauteur de ses immenses sacrifices ? Attendons de voir.
Yacine K.