23 novembre 2024
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20 mars, l’équinoxe de la jeunesse algérienne ?

DIGRESSION

20 mars, l’équinoxe de la jeunesse algérienne ?

Ce matin, au lever du lit, le premier réflexe fut le smartphone (hélas!). Monsieur Google, dans son icône du jour, me rappelle que c’est l’équinoxe du printemps. Aussitôt une pensée me vient à l’esprit. Elle est facile, pas très originale, mais aura le mérite d’être rappelée en ces temps d’éclosion.

Lorsque nous étions dans la petite école, à Oran, comme tous nos petits camarades en Algérie, on nous apprenait la beauté du ciel et, souvent, le soir à l’internat, nous étions conviés à admirer sa beauté.

C’est qu’à cette époque, le ciel était un océan de rêves pour nous, dans sa science comme dans sa contemplation. Ce n’était pas encore l’époque où les instituteurs voulaient nous terroriser par le Grand invisible, pour nous abrutir et nous dominer.

Alors utilisons une image habituelle pour la jeunesse algérienne et ses rêves. L’équinoxe du printemps (comme son équivalent plus tard dans l’année) correspond au moment où la durée du jour est exactement équivalente à la durée de la nuit.

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Nous savions que la date fluctuait, le plus souvent entre le 19 et le 21 mars, pour des raisons d’inexactitude due à l’inclinaison de la terre. Mais je renvoie aux spécialistes le soin de nous informer davantage sur ce fantastique clin d’œil du ciel, j’en serais le plus incompétent.

Revenons donc à notre équinoxe algérien. Enfin les ténèbres de la nuit ont été grignotées et un équilibre s’annonce pour que la lumière les déchire petit à petit, un peu plus chaque jour, jusqu’à en arriver à une longueur du jour éclairé à son maximum.

La jeunesse algérienne est donc aujourd’hui dans un rapport de force équilibré, comme pour un équinoxe. Je lui souhaite la même progression que l’avancée du jour sur les ténèbres afin d’éclater de sa force irrésistible, lumineuse et propice à la vie.

L’équinoxe, c’est encore l’équilibre mais le printemps va répandre sa vie et ses espoirs. Les plantes, comme les jeunes gens, vont enfin s’aimer, rire et laisser exploser leur joie. Les abrutis et psychopathes de la morale, du nationalisme imbécile et des milliards offshore ne supportent pas la lumière, elle est leur ennemi.

Au seizième siècle, venant d’un souffle nouveau d’Italie, la lumière s’est engouffrée par la renaissance et a abouti aux « Lumières » du XVIIIe siècle pour pourfendre les ténèbres moyenâgeux. L’image la plus célèbre qui caractérise cette époque chez de nombreux auteurs  fut « la lumière qui apparaît au fond du tunnel, au loin dans la route ».

Il appartient à cette jeunesse algérienne de grignoter, chaque jour davantage, l’épais voile des ténèbres. Qu’il soit dans les cerveaux ou sur les cheveux des jeunes et jolies filles.

Que des millions de fleurs jaillissent au jour. Que la belle jeunesse rie, s’amuse et flirte (dans le sens ancien le plus beau et le plus sain car le mal est dans les fantasmes des abrutis).

Mais il faut que cette jeunesse sache que la nuit va reprendre le dessus dans si peu de temps, à peine six mois, par un cycle perpétuel. Mais si les fleurs s’épanouissent, les graines assureront la vie de celles qui surgiront au printemps suivant.

C’est ainsi que l’humanité a inventé l’électricité, le chauffage (et même le ski) pour dompter les guerriers de l’hiver et ne plus les laisser envahir les peuples d’un drame perpétuel. Ainsi, le cycle des idéologies meurtrières revient à chaque fois alors qu’on les croyaient vaincues. Mais au printemps, on a le temps de construire des barrières, avec le ciment du bonheur.

Les jeunes Algériens n’auront plus cette crainte si le printemps leur est toujours assuré. Pour le moment, fêtons l’équinoxe et son inexorable grignotement sur les ténèbres des abrutis, chaque jour davantage.

Tout ça, c’est joli, n’est-ce pas mais pour moi, le vieux prof, c’est l’explosion des réactions allergiques, à en perdre la voix. Le pollen, c’est la vie mais qu’est-ce qu’il ne faut pas endurer pour le mériter !

Eh bien, pour la jeunesse algérienne, c’est la même chose, le printemps a ses contreparties. La démocratie, ce n’est pas aussi simple que la dictature militaire, il faut la mériter.

S. L. B.

 (*) Enseignant (allergique au pollen et aux généraux)

 

Auteur
Boumediene Sid Lakhdar (*)

 




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