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50 détenus d’opinion libérés, plus de 250 toujours en détention

Zaki Hannache
Zaki Hannache, un des militants des droits de l’homme et activiste.

Pendant que près de 250 détenus d’opinion croupissent toujours dans les prisons, une cinquantaine d’autres du Hirak ont été remis en liberté dans l’attente de leur procès.

Ces libérations ne doivent pas cacher une triste réalité de la situation des libertés en Algérie. Les arrestations d’activistes ou de simples citoyens continuent. Ainsi aucune nouvelle de Sami Dernouni depuis son arrestation vendredi 1er avril 2022 devant sa maison à Batna, rapporte le CNLD. Menkhel Mohamed Lamine a été placé en garde à vue depuis son arrestation mardi 29 mars chez lui à la maison, à Alger, en attendant sa présentation devant le procureur prochainement.

Arrêté le 23 mars, à Bordj El Bahri (Alger), Oussama Boudiaf a été présenté devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Rais le 31 mars, puis renvoyé à nouveau en garde à vue prolongée au commissariat de police de Sehaoula, en attendant sa prochaine présentation devant le procureur du tribunal de Bir Mourad Rais (Saïd Hamdine).
Toufik Hamadane est toujours en garde à vue au groupement de la gendarmerie nationale de Boumerdes depuis son arrestation dimanche 27 mars devant le tribunal de Bordj Menaiel. Mahrez Mesdoui (Boualem), arrêté dimanche 27 mars à Nacéria, est aussi en garde à vue, indique le CNLD. Djaafar Hamzi (frère du détenu Fateh Hamzi) arrêté le 27 mars est également en garde à vue au groupement de la gendarmerie nationale de Boumerdes. C’est dire que la machine répressive broie encore les dignes fils du Hirak/Tanekra.

Des libérations trompeuses

La libération provisoire des détenus qui doivent désormais attendre leur jugement a surpris les défenseurs des droits de l’homme en Algérie. Les accusations portées contre eux sont graves, mais selon le Comité national pour la libération des détenus, il s’agissait « de détentions politiques qui n’avaient rien à voir avec le droit et ces libérations provisoires le sont aussi ».

Parmi les figures connues du Hirak relâchées, se trouvent Zaki Hannache, défenseur des droits de l’homme, ou encore Chemseddine Laalami, Abdelkrim Zeghilèche…

Les explications sur les raisons de ce geste du pouvoir algérien sont cependant divergentes. Parmi les défenseurs des droits de l’homme, certains le mettent sur le compte de la visite du secrétaire d’État américain Antony Blinken à Alger mercredi. La libération a eu lieu le jour même et cette question des droits de l’homme devait être évoquée à Alger, selon Washington.

La liste des détenus d’opinion en Algérie

D’autres mentionnent la pression exercée par la Haute-Commissaire aux droits de l’homme à l’ONU, Michelle Bachelet qui avait appelé le gouvernement algérien récemment à « changer de cap » et à « prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir les droits de son peuple à la liberté d’expression ».

Il y a enfin ceux qui considèrent que le pouvoir, en faisant ce geste avant Ramadan, veut attirer l’attention sur autre chose que la hausse généralisée des prix.

L.M.

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