Vendredi 6 mars 2020
55e vendredi : à Akbou, le peuple vote contre le pouvoir depuis un an
La ville d’Akbou a connu aujourd’hui vendredi 06 mars 2020 une grandiose marche pour dénoncer à la fois le viol de la volonté populaire par le régime algérien qui a tenté à travers les élections du 12 décembre passé de se refaire une virginité malgré sa condamnation massive par la majeure partie du peuple algérien.
« En l’espace d’un an de combat politique, ce mouvement n’a pas pu désigner de représentants ni se structurer pour apparaître comme un contre-pouvoir crédible.
Pourtant c’est une réussite si l’on mesure combien il a bouleversé la société. Face à l’extrême opacité du pouvoir, le Hirak est une demande de transparence, une volonté de déchirer le rideau pour mettre à nu les réels acteurs du théâtre politique cachés derrière. La peur a disparu. La liberté de parole existe.
L’armée n’a pas tiré sur la foule. Après des années d’humiliation, affublés d’un président invisible représenté par un portrait auquel on offrait des cadeaux, les Algériens ont renoué avec la fierté d’être algérien. Akbou n’a pas enfreint la règle qui consiste à être au diapason de toutes les populations des grandes villes qui sortent chaque vendredi pour dénoncer un système de gouvernance émaillé de corruption peint de manœuvres.
Il est à noter que ni les résultats du simulacre vote ni la répression du régime n’ont fait peur à la population akboucienne pour preuve, le mardi de la semaine écoulée, Akbou a vécu une autre marche des lycéens où une masse d’élèves ont envahi les rues avec de la ville comme mot d’ordre non au retour de la Issaba.
La marche a connu de nouveaux slogans assénés à l’endroit du système tel : « Libérez les innocents ». Un des citoyens a tenu à nous livrer son impression en marge de cette marche en déclarant : « En libérant le fils de Tebboune même s’il est impliqué dans l’affaire de la cocaïne, on connait maintenant la nature mafieuse de ceux qui nous gouvernent, sans légitimité aucune. Il est impératif pour nous de s’unir plus qu’avant eu égard à l’entêtement ostensible de nos despotes d’imposer un président illégitime pour garantir une pérennité absolue sur le trône de la république en ne considérant ce peuple qu’un cheptel de mineurs sans intelligence ni droits. Que Chengriha et consorts sachent que le peuple a voté à ciel ouvert depuis plus d’une année, ils n’ont qu’à respecter ce peuple qui n’arrête pas d’étonner le monde entier de par son pacifisme ».
La foule a démarré comme d’habitude de la trémie de Guendouza en passant par le lycée Haroun Mohamed ex- lycée Hafsa en prenant l’artère principale de la ville pour se rassembler à la place centrale d’Akbou devant l’ancien siège de la mairie.