Lundi 6 juillet 2020
58 ans après l’indépendance, les Amazighs interdits d’imprimer un journal en tamazight
Le 6 juillet aurait pu être une journée de commémoration ordinaire pour les amazighophones d’Algérie.
Malgré les aléas du moment, ils auraient pu célébrer cette date anniversaire, dans les foyers, les cafétérias, les marchés et les rues avec la une d’un journal d’information dont la manchette serait rédigée dans leur langue maternelle.
Ç’aurait été, certes, un fait banal qui n’atténuerait nullement la crise multidimensionnelle, mais ça aurait été une belle avancée symbolique, la consécration d’un droit et un témoignage de reconnaissance.
Hélas, ce 58e anniversaire vient rappeler aux berbérophones que leur citoyenneté actuelle ne diffère que formellement du statut d’indigénat que leur conférait la France coloniale. Plus d’un demi-siècle après le recouvrement de « l’indépendance » ; les berbérophones et les kabylophones n’ont toujours pas le droit de posséder, d’imprimer et de lire un simple quotidien d’information dans leur langue maternelle.
La première expérience rédactionnelle privée conduite par la dynamique équipe du collectif Tighremt est empêchée d’impression depuis mars 2020.
Le journal est pourtant très attendu par le lectorat amazighophone dont la production culturelle, littéraire et artistique a plus que jamais besoin d’un espace d’expression.
Avec un professionnalisme de haute stature, l’équipe rédactionnelle s’est battue avec une hardiesse qui force le respect afin de continuer à paraître en ligne jusqu’à atteindre le 100e numéro.
Le lectorat amazighophone et plus particulièrement kabylophones subira encore les conséquences de cette sanction. Sous le soleil de l’Algérie, le 58e anniversaire ne connaitra malheureusement pas la fin de la hogra et de zkara.