Dans le département des Hauts-de-Seine, les autorités françaises ont lancé un programme destiné à encourager les détenus étrangers en situation irrégulière à quitter volontairement le territoire. Chaque mois, le préfet Alexandre Brugère se rend dans les prisons pour présenter aux détenus cette alternative aux expulsions forcées.
Le dispositif offre un billet d’avion pour le pays d’origine et une aide financière pouvant atteindre 1 200 euros, majorée de 600 euros par enfant à charge. Les bénéficiaires peuvent également recevoir une subvention pour un projet de réinsertion professionnelle dans leur pays, allant jusqu’à 7 000 euros selon la nature du projet.
Les ressortissants algériens sont les plus nombreux à profiter du programme : 17 retours volontaires ont été enregistrés depuis janvier 2025, plaçant l’Algérie en tête des nationalités concernées. Au total, 131 retours volontaires ont eu lieu dans le département depuis le début de l’année, un chiffre proche de celui de 2024.
Le préfet Brugère souligne que cette approche répond à la fois à la surpopulation carcérale et aux difficultés administratives liées aux refus de certains pays d’émettre des laissez-passer pour leurs ressortissants sous OQTF (Obligation de quitter le territoire français). « Vous n’avez plus votre place en France et vous n’êtes pas les bienvenus », rappelle-t-il aux détenus, tout en leur offrant une sortie « dans la dignité ».
Pour les bénéficiaires, ce programme constitue une opportunité de réinsertion avec un soutien financier pour lancer une activité professionnelle ou un projet entrepreneurial. Pour la France, il permet de réduire les coûts liés aux expulsions forcées et de gérer plus efficacement la population carcérale.
Ainsi, cette initiative illustre la stratégie française : incitation financière et fermeté administrative, avec le retour volontaire présenté comme la solution privilégiée pour les détenus étrangers.
Djamal Guettala