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Professeur de langues juste parce qu’il était amoureux des Beatles, de Cat Stevens, de Bob Dylan, de Joan Baez, de Leonard Cohen, de Graeme Allwright…Tellement amoureux de ces chanteurs anglo-saxons des années 70, qu’il s’était promis, très jeune, de devenir prof d’anglais.

Il s’était aussi, à la même époque, et ce n’est pas innocent, lancé dans la chanson moderne kabyle en créant un groupe avec ses camarades de lycée, sur les hauteurs de Fort National.

Ce groupe, baptisé Les Aigles (Igoudar), avait d’ailleurs commencé à chanter en anglais avant d’être emporté par la déferlante de la « protest song » en moderne kabyle, dans le sillage des Idir, Djamel Allam, Imazighen Imoula,… Poète hors-pair, il fut l’auteur de bon nombre des textes chantés par ce groupe dont « agwni n tayri », une pure merveille sentimentale.

Le hasard faisant parfois bien les choses, il eut sa première affectation dans un ancien pensionnat des Pères Blancs, toujours dans les villages reculés de la Haute-Kabylie (At-Yani).

C’était un petit collège de quatre classes seulement, de la 6e à la 3e qui venait juste d’être rattaché au secteur public et qui, jusque-là, n’avait pour enseignants que des jeunes professeurs français, en service civil, et les Pères Blancs eux-mêmes.

Seul le directeur, un géant hollandais de plus de deux mètres et qui avait un cœur gros comme ça, fort sympathique au demeurant, fut maintenu en poste cette année-là afin d’assurer la transition du privé vers le public.

Le jour de sa prise de fonctions, notre jeune pédagogue arriva par l’unique autocar de la journée, en milieu d’après-midi, et il en descendit à l’arrêt des At Larbaa, devant la boutique de Dda Hmed, non pas encombré d’un cartable, comme tout enseignant qui se respecte, mais avec sa guitare en bandoulière.

Cela remonte au milieu des années 1970 et tous les élèves qu’il avait eus étaient capables de vous entonner et de vous traduire, sans faute aucune, les œuvres des artistes cités supra.

Pour tout dire, ses supports académiques étaient tout trouvés et il en faisait bon usage. C’est sans doute pour cela que, grâce à lui, toute une génération d’enfants avait appris à merveille et avec plaisir, au fin fond de ces pitons reculés, les fondements de la langue de Shakespeare et les contenus de textes engagés.

Tanmirt Boho et bravo l’artiste !

Mouloud Cherfi

* Hé professeur Boho, laissez ces enfants tranquilles ! 

(Texte extrait de « Une histoire vraie de vrai… mais romancée’’, paru dans lematindalgérie.com’’ le 5 septembre 2023)

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