Rachida Belkacem est cette poétesse aux vers simples, profonds et libres, à portée de tous, dont les ailes battent comme un rappel au monde, déchirant les vacarmes et autres temps orageux.
La poésie de Rachida Belkacem dissipe les nuages pour retrouver ce ciel d’azur dont la lumière rappelle ce soleil d’Afrique, ce continent mère, chaleureux, à la terre bienfaitrice faisant jaillir des oasis pour étancher la soif du désert et celle des âmes assoiffées en quête de sens. La source spirituelle retrouvée est un baume aux maux par des mots et des silences.
La poésie de Rachida Belkacem est un jaillissement de lumière, c’est un geyser réchauffant la terre, c’est une oasis rafraîchissant les déserts. La poésie et la spiritualité se mêlent et s’entremêlent, interdépendantes dans l’équilibre et l’harmonie parfaite. C’est un beau voyage intérieur qui reflète l’extérieur d’où la nécessité de polir le miroir, pour que la perception ne soit pas faussée ou voilée.
En parcourant son livre « Phronésis » paru récemment chez les éditions Mindset, j’ai senti des parfums de jadis émanant des jardins du soufisme, et nous voyons passer çà et là les ombre de Rumi et d’Omar Kheyyam, même si le titre « Phronésis » nous renvoie aussi et surtout vers la philosophie grecque d’Aristote, Socrate et Platon, dialectique, l’éthique, la science, et les quelques divergences qui ne sont pas antinomiques. Ces philosophes nous ont appris à voir et à s’interroger. On constate une grande proximité de la philosophie avec la spiritualité. La philosophie partage avec la spiritualité la place accordée à l’âme et à l’esprit pour une élévation libératrice dans un rapprochement de la vérité. « Connais-toi toi-même », disait Socrate.
Rachida Belkacem est née en Hauts-de France, vivant en Ile-de-France, diplômée en santé au travail à l’université Paris-Est Créteil. Elle est investie depuis quelques années dans le monde de la culture en France et au Maroc. Ancienne chroniqueuse radio, décorée des Hauts insignes de Divine Académie à Paris, membre de jury du prix littéraire « D’ailleurs et d’ici ». Elle a publié un roman « La révolte des secrets » et a collaboré à l’ouvrage « Maroc de quoi avons-nous peur » sous la direction Abdelhak Najib et Noureddine Bousefiha chez les Éditions Orion, membre du jury du « Prix International de Poésie ARS in Versi ». En 2023, elle préside brillamment le Prix littéraire René-Depestre pour les éditions Milot à Paris permettant aux auteurs de tous les continents une visibilité et une mise en lumière.
Rachida Belkacem nous invite par sa poésie à un voyage intérieur initiatique et profane dans un élan d’amour unifiant et rapprochant les peuples.
Le Matin d’Algérie : Vous êtes poétesse, diplômée en santé au travail, activant dans le milieu culturel franco-marocain, pour un rapprochement entre les deux rives, qui est Rachida Belkacem ?
Rachida Belkacem : Attirée par l’humain, j’ai depuis toujours aimé mettre des mots sur les émotions. De plus, j’aime particulièrement réunir les artistes des deux rives et bien plus et ceci pour faire progresser la culture sous forme de cénacle en dépassant les logiques de continents.
De plus, le 18 juin 2024, j’ai eu l’occasion et l’opportunité d’échanger avec le premier ministre français Mr Gabriel Attal pour réitérer mon intérêt de mettre l’accent sur la culture en France et avec ma deuxième casquette mon rôle en matière de prévention en santé au travail : permettre plus de moyens humains et matériels. J’en profite pour le remercier du temps accordé.
Le Matin d’Algérie : D’où vient cette envie d’écrire ?
Rachida Belkacem : Le plus important en ce qui me concerne, c’est de donner à l’insensé du sens, j’ai toujours eu envie d’écrire comme un irrépressible besoin qui a trouvé son chemin à travers mes différents écrits.
Une envie de partage, je me sens profondément investie d’écrire sur les vertiges et les bouleversements de la vie pour y extraire du beau. Une manière de donner mots et voix à des choses abstraites.
Le Matin d’Algérie : Quels sont les auteurs des deux rives qui vous influencent
Rachida Belkacem : En ce qui me concerne j’ai une vision internationale j’aime lire Romain Gary, Victor Hugo, Mririda N’Ait Attik autant que Mouloud Mammeri, Tahar Djaout, Mohamed Choukri et Mohammed El Harraq Al-Alami : finalement ces différents auteurs ont déposé dans mon imaginaire un univers spirituel, riche, libre et poétique.
Le Matin d’Algérie : Comment faites-vous pour passer avec cette facilité qui subjugue du roman à la poésie ?
Rachida Belkacem : Une fois de plus en tant qu’auteur j’aimerais parler de ma perception de l’écriture sans limites ni frontières.
Je recherchais un agencement particulier entre les mots comme une manière de rompre la cage sémantique de l’écriture, la poésie me permet cela : une liberté unique.
Je ne prétends pas qu’une discipline est supérieure à l’autre, je retirerais autant de satisfaction de savoir manier à la fois la narration et le style d’un roman que de pouvoir créer de beaux poèmes.
Si la poésie est l’univers des mots, la nouvelle et le roman sont l’empire de la narration.
La poésie permet des textes courts comme des mantras pour s’adapter à la vie quotidienne des lecteurs.
Le Matin d’Algérie : Après votre roman « La révolte des secrets » vous publiez « Phronésis », comment s’est fait le choix de ce titre évocateur ?
Rachida Belkacem : Je suis allée puiser directement dans la mythologie grecque un terme résumant à la fois la prudence et la sagesse.
Le manuscrit est construit comme une grossesse conduisant le lecteur à se libérer de ses épreuves de vie et reprendre possession de son existence comme une renaissance.
Le Matin d’Algérie : Votre livre « Phronésis », s’ouvre sur une citation de la poétesse russe Marina Tsvetaïeva « Chaque chose doit resplendir à son heure, et cette heure est celle où des yeux véritables la regardent », pourquoi ce choix ?
Rachida Belkacem : Je tiens particulièrement à remercier les Editions Mindset de m’avoir fait confiance et accompagnée dans cette si belle aventure humaine.
Effectivement, cette poétesse russe m’inspire depuis toujours de son exil à sa destinée tragique. La notion de temporalité est centrale dans ses écrits, de plus dans son œuvre elle pousse ses écrits à un degré d’intensité qui me fait écho.
Commencer mon livre par les thématiques de temps, de beauté et de perception avec cette citation a permis d’introduire mes écrits dans le tumulte de l’âme, de nos interrogations à nos instants de bonheurs furtifs.
Le Matin d’Algérie : En parcourant « Phronésis », j’ai vu les ombres de Rumi et d’Omar Kheyyam, qu’en pensez-vous ?
Rachida Belkacem : Incontestablement, je m’en inspire, modestement il s’agit du même univers que ces auteurs, mon univers est onirique, poétique, spirituel voire parfois philosophique.
Par ailleurs, j’aime cette pensée inspirante de Rûmi : « L’univers n’est pas à l’extérieur de vous. Regarde en toi. Tout ce que tu veux, tu l’es déjà. »
Le Matin d’Algérie : Un mot sur l’artiste peintre Ilham Laraki Omari qui a illustré « Phronésis », parlez-nous de cette belle rencontre ?
Rachida Belkacem : Il s’agit d’une artiste marocaine brillante et talentueuse participant au salon d’automne de Paris chaque année, ayant exposé au Grand Palais des Champs Elysées et un peu partout dans le monde la Russie, l’Espagne, l’Autriche, USA … Ce fut d’abord une collaboration de femmes artistes ayant la même sensibilité, Ilham Laraki par son art sublime la valeur du temps. Ses peintures s’inscrivent dans le même univers que mon écriture, nous avons travaillés autour de la thématique du mouvement, du souffle, du chaos et de la beauté qui s’y extrait. Je la remercie d’ailleurs vivement pour cette collaboration.
Le Matin d’Algérie : Vous êtes Franco-Marocaine, quel regard portez-vous sur le Maroc d’aujourd’hui ?
Rachida Belkacem : Un Maroc résolument comme un lieu de talents s’inscrivant dans un continent comme un trait d’union entre l’Europe et l’Afrique : faisant rentrer le pays dans une nouvelle ère.
Depuis plusieurs années ; le Maroc souverain, continue de multiplier les réformes afin de répondre à certaines attentes de sa population. J’y séjourne actuellement, j’y dépose un regard à la fois attachant et doux. J’y trouve refuge et mon écriture se nourrit de l’atmosphère des lieux.
Le Maroc attire des grands investisseurs dans certains domaines, il recèle en lui un florilège d’histoire et de traditions ouvert sur une forme de modernité.
Il est important de continuer à encourager les talents africains.
Le Matin d’Algérie : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?
Rachida Belkacem : Absolument, je viens de signer un projet à Paris, toujours sur la thématique de l’écriture en collaboration avec une artiste peintre marocaine, il s’agit de l’aboutissement d’un beau projet qui j’espère plaira aux lecteurs, une belle surprise pour cette rentrée littéraire.
J’ai également le privilège d’être invité comme auteur le 22 septembre au festival Arabesque avec la participation d’artistes internationaux brillants encourageant la visibilité des artistes et promeut le dialogue interculturel.
Je remercie The MarKaz Review pour cette invitation et l’organisation de cette conférence qui aura lieu à Montpellier le 22 septembre 2024.
Le Matin d’Algérie : Un dernier mot peut-être ?
Rachida Belkacem : Je souhaite encourager à la lecture des auteurs de tous les continents, je vois fleurir des talents de tous les pays. Il faut se souvenir que le livre reste une impulsion et une force aidant tout homme à se dépasser : un espace de liberté unique : ne jamais s’en priver !
Ce dont je suis certaine : la lecture peut ouvrir tout un ciel, continuer à se nourrir de mots et se remplir de morceaux d’étoiles comme un goût d’éternité et d’apaisement.
Merci infiniment au journal Le Matin d’Algérie qui m’a donnée l’opportunité d’évoquer mon parcours, mes projets et de mon amour des mots.
Entretien réalisé par Brahim Saci
Cette poétesse devrais dénoncer la situation des Amazigh du Maroc. C’est triste qu’une personne se proclame descendant du prophète traite les autochtones de cet manière. Les poètes sont l’a pour dire la vérité, réveiller les conscience pas embellir les mots.
En Algérie contrairement a la théocratie c l’arabo islamisme au fait c la meme chose. Peut âtre que la poétesse va nous composer un poème dans se sens.
Pas mal vos questions et magnifiques les reponses. Je n’ai plus rien lu que du traduit vers l’Anglais depuis des decennies, certainnement pas l’auteure que vous presentez. Mais a travers ses reponses, je decouvre quelqu’un qui ne se prend pas la tete du tout – comme KD, par example. On resend la liberte’ pure d’ou deguage une espece de sensualite’ meme. Magnifique. Enfin, se deguage de cet interview la conclusion que d’un esprit lucide se deguage des ide’e simples et limpides. Et j’ai la conviction que la langue-support n’a rien a voir avec la beaute’ d’une poesie, que les langues et alors-la toutes, sont aptes a faire couler de belles phrases des que l’esprit d’ou elles jaillissent est lucide et harmonieux.
Une poétesse d’origine marocaine ouverte envers l’universalité et l’africanité avec une poésie chargée de spiritualité et d’humanité.
Bravo.
Mais tout ce qu’il y a de culture en Occident est de naissance et d’Essence Africain, transcrit dans les langues occidentales, comme des partitions de musuique. Une, ne serait-ce qu’une LANGUE FONCTIONNELLE – OU PLUTOT l’EFFORT DE METTRE UNE SUR PIEDS – est ce qui a toujours manque’ aux Africains, TOUS LES AFRICAINS !!! Ceux d’entre-eux qui eut la sagesse d’exploiter un quelconque butin linguistique Europeen ont avance’, les autres CA PEDALE SUR PLACE !!!