24 novembre 2024
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Lettre à mon ami Karim Tabbou

Ce que je retiens de toi depuis de si nombreuses années et que tu es la parfaite synthèse entre une jovialité constante et une force politique sans concession. Tu étais si jeune à cette époque, nous n’avons pas pu avoir un contact très suivi.

Mais par les médias ton parcours me prouve la constance d’un militant acharné pour détruire ce régime militaire et construire enfin une démocratie de liberté et de droits humains intangibles. Nous avions milité ensemble pour l’établissement de tous ces droits, ceux pour la femme incarcérée dans les geôles de la société sous le couvert de lois barbares et ceux de la liberté des consciences religieuses, de la presse, de l’expression politique et des revendications légitimes de toutes les langues et cultures.

La liste est aussi longue que ton parcours d’honneur que ces monstres n’arriveront jamais à atteindre. Tu sais combien je suis sévère envers ceux qui ce sont présentés à la députation mais je peux attester que dans la balance je ne trouve pas une raison de t’en vouloir car je sais combien ton parcours militant est supérieur à la fautive participation.

Hélas, je suis cependant obligé d’être très réservé sur l’ambiguité de ton rapprochement avec des idées sur la place de la religion. C’est la raison pour laquelle je préfère seulement parler du parcours militant que j’avais connu. En espérant que je ne me trompe pas.

Ce sombre juge d’instruction du tribunal de Koléa a renforcé le contrôle judiciaire à ton encontre et t’ordonne de cesser  de t’exprimer dans les médias et réseaux sociaux ainsi que d’exercer une activité politique.

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Ce pauvre demeuré pense qu’on peut étouffer une force de conviction telle que la tienne. C’est un ignorant de l’histoire du combat pour la démocratie et des libertés politiques et humanistes. Tu t’en souviens, il nous dira ce que nous avions entendu de tous les lâches qui avaient pris excuse devant nous de leur obligation de respecter les ordres.

Nous ne les laisserons pas encore une fois nous berner par ce discours. Lorsqu’on est un homme ou une femme digne, on ne fait pas ce métier pour être au service d’un pouvoir immonde. On fait comme tous les hommes d’honneur, on le quitte, on le dénonce et on le combat. Ce n’est pas facile ?

Menacer un militant politique et le condamner à une privation de liberté et d’exercice de son militantisme politique lorsqu’on porte la robe de la justice, c’est plus facile pour un être humain ?

Par deux fois, lorsque tu avais été menacé, j’avais écrit dans la presse libre combien j’étais incapable de te venir en aide. Mes articles sont de piètres soutiens à la lutte pour la démocratie. Mais j’avais essayé avec mes moyens limités de combattre et tu te souviens que moi-même avais été convoqué devant un juge d’instruction pour une parole libre. Encore un qui nous dira qu’il était contraint de le faire.

Hélas je n’ai ni les moyens, ni la force à mon âge ni les possibilités d’une capacité politique de te sortir des griffes de ces animaux qui se disent être des hommes. Tu te souviens que j’avais quitté le parti parce que son leader était toujours absent, ne vivait que par les sorties en youyous et les remises de fleurs. Je m’étais aperçu qu’il n’était pas revenu au pays pour combattre le régime militaire mais pour essayer de concilier le feu et l’eau. Cela était respectable un moment, au début, mais il ne semblait pas vouloir aller plus loin et nous avait fait perdre notre temps.

Je suis fier d’avoir eu un ami qui a continué la lutte même si, je le répéte, j’ai des réserves sur ton discours sur la place de l’Islam. C’est trop ambigu pour ne pas l’évoquer dans cette lettre. 

Ne lâche jamais prise si mé réserve n’est pas fondée, tu le peux car tu es beaucoup plus jeune que moi et encore en force de les affronter. Ils te menacent dans ta liberté à t’exprimer, ils ne le pourront jamais dans celle qui est dans ton esprit, indestructible et prête à la moindre opportunité de bondir et rugir.

Bon courage à toi, mon ami Karim. Face à des hommes aussi courageux et convaincus, ils n’ont aucune chance de vaincre. Dois-le rappeler encore, j’espère ne pas me tromper sur tes idées sur la place de l’Islam.

Tu ne dois pas m’avoir oublié avec le prénom que je porte. Ce qui est certain est que pour ma part je ne pouvais oublier un jeune homme de dignité et de courage.

Boumediene Sid Lakhdar

17 Commentaires

  1. Vous pouvez dire et redire votre amitié, votre admiration et que sais je encore. !!!
    Moi aussi au début je le suis voilà le « MEHDI »
    Mais hélas quand j ai vu sa femme voilée et entendu alllah wakbar karim tabou
    Je le suis dit la masse est dite que le « MESSI » n’est qu’une usurpation

      • « C’est hélas la grande réserve que je dis avec clarté dans mon texte. » Les indépendantistes vous onbt failité la tâche. Elle est tout de même obscure votre clarté, non ?

        Hummm ,ouais ! Vous organisez une chasse à cour , mais quand vous avez vu le lièvre vous refusiez de le lever pour l’épargner. On ne grimpe pas si hardiment au cocotier.

        Et quand on vous attrape par là où vous avez le plus péché , vous croyiez vous en sortir avec une pirouette à la moonwalker.

        Vous comprendrez que je ne cherche pas à m’élever à votre niveau intellectuel, moi je n’ai rien de pédagogique à professer , car je ne suis pas un grand érudit comme vous. Chez moi il ne s’agit que sentiment immédiat qu’a provoqué votre adresse à Tabou.

        Entre-nous, quand je regarde ma misérable condition d’homme, je n’ai que la méthode Coué, pour éviter de m’apitoyer sur mon propre sort. Il n’y a donc ,vous concernant, rien de personnel dansmon propos. Mais malgré vos efforts comme témoin de moralité en faveur de Tabou, c’est comme témoin à charge que je vous citerais.

        Je ne vous ferais pas non plus l’affront de vous rétorquer que vous avez du mal à liquider votre Oedipe Zzilhucien. On ne se débarrasse pas facilement de son passé. J’ai comme l’impression que ce n’est pas Tabou que vous cherchez à épargner.

        Tout ce que je reconnaîtrais à Tabou c’est sa véhémence et son intransigeance quoi que apparente car quand il s’agit de ses  »propres » intérêts il n’hésita pas sans gêne à faire parti de la portion congrue qui échut à son parti lors de la répartition des quotas.
        Je ne sais si c’est la foi acquise lors de ses acoquinements avec ses nouveaux alliés ou une autre sorte de foi en ses convictions personnelles, ou seulement l’aveuglement, ou un des mystères de la rédemption et du sacrifice , qui ne diffèrent en rien, qui le poussent à l’acharnement, car j’ai du mal à croire qu’il croit en ses chances de parvenir à ses fins,

        Don Quichotte aussi avait le courage de ses opinions, ne se battait-il pas contre les terribles moulins à vent?

  2. Hélas! Encore hélas! Il y a bien Tabou Jeckill et Tabou Hyde. Son accoutumance avec l’autre bord en s’affichant avec complicité avec un certain Zigout n’est pas une simple ambiguïté mais un engagement sincère idéologiquement. Non Monsieur Boumediene, vous ne vous trompez pas mais au nom de la démocratie, nous défendons la liberté d’expression et condamnons l’injustice.

  3. Le ver( le vert?) était dans le fruit : le germe était dans le fruit plutôt. Les reproches que vous n’arrivez pas à faire à Karim Tabou témoigne de votre fourvoiement dans un espace dont vous n’aviez découvert non pas les travers comme vous le pensiez mais le fond que trop tard. L’islam a structuré l’esprit des nationalistes qui pour échapper l’envoûtement par l’esprit des lumières, à l’aliénation butindegurerriste disaient-ils , qui les a biberonné, se sont injectés la religion, pour s’en défendre. Rappelez-vous-le la bleuite. Cela ne concerne pas que le FFS , hélas. C’est dans le progamme génétique de nos compatriotes. Et San Egidio ?

    Il y avait aussi la distorsion qui a fracturé les bigots de Zzilhu entre ceux qui pensaient que l’islamisme était un aller simple vers l’enfer et ceux qui, comme vos  »amis » étaient convaincus qu’au contraire c’était un passage obligé ver le Paradis.

    Je ne dirais pas non plus que Karim Tabou est un fanatique car ils est aussi influencé par les idées progressistes, mais comme votre guru de l’époque , il n’est jamais arrivé à dépassé la contradiction et resté prisonnier de la dialectique où l’ensemble de  » l’élite » intellectuelle était enfermée.

    Ceux qui comme vous s’en sont rendu compte , mais qui pour ne pas se trahir complètement, ou seulement, par esprit de révolte, se sont dit : nous nous sommes trompés de société et se sont trouvé devant un dilemme cornélien dantesque : se parjurer ou apostasier complètement.

    Je ne vous reprocherai pas votre mouta3ade, car moi aussi elle m’a tenté, mais quelque chose au fond de moi m’en a préservé.

    Pour ce qui vous concerne admettez donc que vous vous êtes trompé sur son compte et que vous persistez.

    Mais je vous comprends , c’est sans doute la nostalgie et l’âge, qui ne vous font pas supporter le poids des regrets, et c’est la moindre des choses que je vous reprocherais.

    Je respecte cependant je m’incline… heu pardon! le mot est mal approprié ici, votre magnanimité, elle vous aide pour le salut de votre âme, moi c’est manque de courage qui ne m’a pas aidé à franchir , comme vous, le pas, sinon, maintenant quand je regarde mon passé, je serais enragé.

    • Mais @ Hend, 14 siècles après, tu demandes l’impossible et titesouite! Il faudrait beaucoup de temps pour corriger le tir et en attendant, cela nous assure, à défaut du paradis « idéaliste » une mort lente comme dit Brassens!

  4. J’appellerais cette « Intelligencia du clavier », experte dans la rhétorique de la négation de toute action ou réflexion, politique, culturelle, sociale… produite en dehors de leur cercle stérile. C’est des vrais snipers qui tirent sur tout ce qui bouge., et font un travail de sape et de découragement des forces vives du pays à longueur de lignes quotidiennes, que même le pouvoir ne peut produire. Cela dit, il peut dormir et prospérer tranquillement à l’ombre des plumes acerbes. Affligeant !

  5. Wi, a Urfen , Anajel yetfed tahachlat nukni nufed sebba i ighimi. akham nagh yargha meqar ansahmou, yek?

    Poufiasse de viellesse ! Aghen thesloughou lkhakhar!

  6. cite: « … Ce pauvre demeuré pense qu’on peut étouffer une force de conviction telle que la tienne.  »

    Pas aussi demeure’ que ca. Je ne pense pas que se soit le tabou qui les interesse du tout. C’est les masses qu’ils visent. Par lui il lance son avertissement aux kabyles et e taisant les kabyles, ils scotchent les les autres zigotos. La betise est qu’il n’y a meme pas besoin ! Le teboune n’avais qu’a choisir un journaleux pour une interview et faire de l’insinuation comme une espece de reference a une autre espece de forces de l’ombre… de toutes facons tout le monde y croit a ce truc fantomes, et il sera proclame’ rasul de la batata et pourra meme officialiser la sieste fil khodma. Ca deviendra meme une demande inscrite dans les programmes de revendications des gilets jaunes, gilets bleus, les demoKhra americains.

  7. Kra tettarum af Karim
    Ur isâi llqim
    D awal rrzag d amessas
    Ur isâi llses
    Acu i d-suksem i wergaz
    Ucbih am lvaz
    A dderya i d-yurew waârur
    Yak tlulem-d i laârur

  8. S’attaquer à feu Da l’Hocine, je trouve cela faible, pour rester poli. Sachez Monsieur l’Houari, qu’ 26 ans il a attaqué la banque dans la ville dont tu parles souvent. Je vous laisse imaginer la sociologie du centre d’Oran en 1948.
    Le butin de cette attaque a permis Monsieur Ait Ahmed et à des personnes extraordinaires comme lui de financer les préparatifs de la guerre qui a mené le pays à son indépendance et concomitamment te permettre de faire des études universitaires et devenir ce que tu es. Sans rancune

    • Mais tu ne te rends pas compte de ce que tu dis, l’ami…
      Pourquoi a-t-il fallut que quelqu’un aille de ain al-hamam jusqu’a Wahran, pour un simple hold-up? C’etait quoi la population de Wehran a l’epoque? Je te parierais 2 fois celle de toute la Kabylie. Il fallait un Casseur-de-Codes pour ouvrir les coffre-forts, n’est-ce pas !? Biensur que non ! Les Oranais etaient paisibles avec les restes de Pikho que leur laissaient les Wantabe(veut devenir) francais – c.a.d. les waloux en france qui vont devenir des Ducs et grands patrons en alkharia. Mieux encore, pendant que leurs femmes chillaient en pleine nature, les Kabyshes pensaient a faire la revolution en IndoChine !!!

  9. Votre lettre est honnête digne d’un ami de. combat comme vous l’avez déjà fait pour d’autres j’en connais plusieurs. Mais le cas de ce que les avocats appellent « ,Homme politique »,
    Vous n’avez pas réussi à identifier la partie opportuniste de la personnalité de la personne que vous décrivez

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