La campagne électorale pour les présidentielles du 7 septembre révèle combien la pratique démocratique a reculé depuis Octobre 1988 et l’avènement du multipartisme en Algérie.
Il y a d’abord la pointure des candidats : le gouffre est abyssal entre des personnalités de l’envergure de Saïd Sadi, Ait-Ahmed, Noureddine Boukrouh, Louisa Hnaoune, etc. qui arrivaient à mobiliser, déplacer les foules, tenaient un véritable discours électoral et dégageaient une certaine aura à chacune de leurs sorties ; et les candidats de l’opposition actuels.
Ensuite, les thèmes abordés renseignent sur la chape de plomb qui pèse sur toute la société, puisque les candidats, dont c’est pourtant le rôle, ne s’aventurent jamais sur le terrain miné des sujets qui fâchent : identité, détenus d’opinion, liberté d’expression et de la presse, droits de l’homme, etc.
Les citoyens semblent ainsi se détourner de ce rendez-vous électoral dit crucial pour l’avenir du pays, car les jeux semblent pour la majorité faits.
Il est pourtant plus que temps pour notre pays de s’engager sur le chemin d’une véritable démocratie afin de mettre fin, entre autres, à la harga, symptomatique du mal-être profond d’une grande majorité de la population, non seulement la jeunesse.
C’est d’autant plus frustrant qu’une évolution positive est possible, mais la volonté politique n’y est malheureusement toujours pas …
Une perte de temps qui sera sûrement préjudiciable aux générations futures si l’avènement d’un véritable changement est encore une fois remis aux calendes grecques …
Youcef Oubellil, écrivain
The song remains the same……. Rien n’a changé en vérité, on prend les mêmes et on continue…
Pauvre Algérie, mon beau pays !
Prendre octobre 88 comme référence montre à quel point la barre est basse dans ce qui doit être la normalité en matière d’institutions, de lois, de repères.
La référence à l’époque pré-coloniale est déjà oubliée dès années 1920. Quant à l’horizon fixé aux débuts de la guerre de 54, il est déjà en bonne partie bouché vers la fin de cette même guerre; que dire alors de l’époque post coloniale !
En 2024, octobre 88 et ses colonels soudés aux commandes du pays, est devenu une référence en matière de démocratie. Il a suffit qu’ils concèdent, à moitié ( le code communal reste de mise), des élections au niveau des communes pour que l’on commence à chanter le bonheur enfin retrouvé. Sans se douter que la sociologie du pays a été pervertie en bonne partie à l’époque déjà, par la grâce de l’école. Le champs libre laissé à la mouvance islamiste pour agir bien plus que librement a fait le reste.
Octobre 88 n’est important que dans la mesure où il renseigne sur l’état déjà avancé de l’endoctrinement des masses. En matière d’acquis moraux, cents avril 80 qui a fissuré le plafond d’acier, plutôt que les émeutes de l’huile sans goût d’octobre 88. Quoique, à vrai dire, le ventre est aussi un argument bien légitime. Un jalon bien physique est visible de loin par tout le monde. En faire un pic de démocratie en Algérie, ce n’est pas pertinent du tout.