Après un silence de plomb sur sa disparition, nous avons appris que Fethi Ghares (coordinateur du MDS) est retenu au commissariat central d’Alger. Et dire qu’hier mardi, personne ne voulait le dire à son épouse, Messaouda Cheballah.
Le coordonnateur du Mouvement démocratique et social (MDS) et ancien détenu d’opinion, Fethi Ghares, ainsi que son épouse, Messaouda Cheballah, cadre aussi du parti, seront présentés probablement jeudi 29 août, devant le parquet près le tribunal de Bainem (Bab El Oued), Alger, annonce le Cnld.
Le couple est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont la « perturbation de l’élection ».
Fethi Ghares a été arrêté mardi matin chez lui par des hommes des services de sécurité, a révélé son épouse qui l’avait cherché en vain dans plusieurs commissariats d’Alger.
Finalement, il est maintenu en garde à vue, selon le Cnld, au niveau du commissariat central à Alger.
Son épouse, Messaouda Cheballah qui avait enregistré une vidéo pour alerter l’opinion publique sur la disparition de son mari, ainsi qu’Ouahid Benhalla, cadre dirigeant du MDS, ont été relâchés tard dans la nuit.
Messaouda Cheballah a été entendue sur Procès-verbal. Puis elle a été sommée de revenir jeudi 29 août, en vue d’être présentée devant le parquet avec son époux.
L’ancien détenu d’opinion, Ouahid Benhalla, n’a pas été quant à lui auditionné.
Toutefois, ni lui ni Messaouda Cheballah n’ont récupéré leurs téléphones, alors que c’était la raison de leur déplacement hier, le 27 août 2024, au siège du commissariat central, ajoute la même source.
Ouahid Benhalla ainsi que Messaouda Cheballah se sont rendus dans l’après-midi d’hier au commissariat central pour récupérer leurs téléphones comme il leur a été demandé. Ils ont été retenus eux aussi jusqu’au petit matin dans les locaux de la police.
Les téléphones du couple ont été confisqués pendant la perquisition du domicile dans la journée, précise la même source.
Ouahid Benhala, lui, s’était rendu au commissariat central après avoir appris la nouvelle de l’arrestation de Fethi Ghares mercredi matin.
A moins de 10 jours de la mascarade électorale qui va permettre à Abdelmadjid Tebboune de briguer un second mandat, les autorités continuent d’arrêter des hommes politiques, des activistes et de terroriser la population.
Pendant que le candidat vainqueur et ses deux lièvres ennuient les Algériens de fausses promesses électorales et de déclarations lunaires, plus de 200 détenus d’opinion croupissent dans les prisons.
La rédaction
Ahurissant ce que fait le régime pour une parodie d’élection dont le résultat est connu d’avance. Tous ceux qui n’applaudissent pas sont inquiétés et risquent la privation de leur liberté. Du jamais vu mais l’Algérie toute entière leur appartient et ils en font ce qu’ils veulent en potentats autistes et incultes sous les regards du monde entier.
Être poursuivi pour un chef d’inculpation aussi grotesque que « perturbation de l’élection » est, au final, la plus haute distinction politique que le pouvoir illégitime décerne malgré lui à ses opposants qu’il légitime. L’Algérie est en train d’enfanter ses propres et authentiques enfants. L’Histoire prend acte.
Malheureusement, des militants de la trempe des Ghares (algérianistes, progressistes, laïques et républicains), ça ne court pas les rues. Il en faut bcp plus pour déstabiliser ce régime.
Les adeptes de la mangeoire, en revanche, font légion.