Le tribunal pénal économique et financier de Sidi M’hamed a condamné Chérif Mellal à une peine de quatre ans de prison ferme, ainsi qu’à une amende de plus de 224 millions de dinars.
La main du juge n’a pas frémi. Le verdict prononcé par le tribunal de Sidi M’hamed, ce mercredi 23 octobre, est particulièrement lourd. L’ex-président de la JSK est condamné à 4 ans de prison ferme. Le procès s’est tenu le 9 octobre. Son frère, Ghilès, a été, lui, condamné à dix ans de prison ferme par contumace. Un mandat d’arrêt a également été maintenu contre lui.
L’ancien président de la JSK, Cherif Mellal, est en détention depuis près de 22 mois. Il est poursuivi pour « violation de la loi relative au contrôle de change et aux mouvements de capitaux de et vers l’Algérie » et « blanchiment d’argent ». Cherif Mellal a évidemment nié toutes ces accusations. Et son avocate, Me Fetta Sadat a démonté, lors du procès, des « irrégularités flagrantes, multiples et multiformes qui ont entaché les poursuites engagés contre Mellal ».
Ceux qui connaissent les rouages de la justice algérienne auront compris. Il fallait faire tomber Cherif Mellal et lui enlever la JSK, un symbole pour la Kabylie.
Cherif Mellal a été arrêté et placé sous mandat de dépôt le 19 janvier 2023. Il aura passé la moitié de la peine prononcé par le juge du tribunal de Sidi M’hamed.
Cherif Mellal a été embastillé dans la foulée de la chasse lancée contre les figures militantes autonomistes. Le régime avait son plan : faire plier les voix de la Kabylie et en finir en même temps avec la question amazighe. Pour cette raison et pour d’autres, l’arrestation et la condamnation de Cherif Mellal est une affaire politique.
Yacine K.
Les accusations contre Cherif Mellal sont totalement fallacieuses. Ce procès est un procès politique comme tous ceux qui touchent les détenus d’opinions. Cherif Mellal doit être libéré et réhabilité.
« Il est poursuivi pour « violation de la loi relative au contrôle de change et aux mouvements de capitaux de et vers l’Algérie » et « blanchiment d’argent ». Pourquoi ces mêmes accusations ne s’appliquent-elles pas aussi à la plupart des dirigeants civils et militaires passés et actuels connus qui ont acquis des biens immobiliers en Europe et ailleurs (Canada et Dubai, entre autres) sans jamais y avoir travaillé? L’adage dit que quand on veut tuer son chien, il suffit de dire qu’il a la rage, tout simplement. C’est le mode fonctionnement adopté par la justice algérienne depuis 2020. Lors de tous ces procès politiques, nul besoin de s’encombrer de quelque preuve que ce soit. Si le procureur général le dit, cela ne peut être que vrai et donc le prévenu est coupable sur tout la ligne: guilty as charged!
« … une amende de plus de 224 millions de dinars ». C’est l’équivalent de 22,4 milliards de centimes. Sauf erreur, il me semble que c’est la première fois qu’un tribunal impose une amende d’un tel montant. Même ceux qui ont dilapidé les ressources de l’Algérie, au vu et au su de tout le monde, n’ont pas « bénéficié d’un tel traitement de faveur ». Décidemment, la justice algérienne a bel et bien une dent (très dure) contre Chérif Mellal. Allez savoir pourquoi!