L’État français et le pouvoir algérien, bien que tous deux exercent une autorité sur leur territoire, incarnent des logiques profondément différentes dans leur construction et leur pérennité.
Si l’on devait les comparer à des habitations, l’État français serait une maison construite en haute montagne, imposante et stable, tandis que le pouvoir algérien ressemblerait davantage à une cabane fragile, posée sur le sable au bord de la mer.
L’État français est une construction qui repose sur des siècles d’histoire et de traditions. Il est incarné par des institutions stables, une Constitution solide et une hiérarchie administrative bien établie. Cette maison, métaphoriquement, s’habille en haute montagne, offrant une vue d’ensemble et une perspective claire. Elle est solideet pérenne, bâtie sur des fondations profondes.
Les murs de cette maison sont les principes républicains, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et la centralisation des institutions. Ce n’est pas une structure éphémère, mais un édifice qui a résisté aux tempêtes de l’histoire – des révolutions, des guerres mondiales, des crises économiques et sociales.
La maison française s’élève progressivement au fil des réformes et des évolutions politiques. Chaque pierre posée représente un progrès vers une gouvernance plus inclusive et transparente, bien que parfois lente, elle est toujours guidée par la logique de continuité.
L’État français s’inscrit dans une durée, une vision à long terme de la stabilité, et même dans ses moments de crise, il s’efforce de se maintenir en équilibre grâce à ses institutions solides.
En revanche, le pouvoir en Algérie pourrait être comparé à une cabane construite sur le sable, au bord de la mer. Elle semble fragile, éphémère et vulnérable aux vagues des événements politiques.
Contrairement à l’État français, où la stabilité institutionnelle est au cœur du système, le pouvoir en Algérie repose sur des réseaux informels et des figures de pouvoir qui se maintiennent souvent par des mécanismes d’allégeance personnelle, plus que sur des principes juridiques ou des valeurs partagées. Cette cabane peut résister à un temps, se reconstruire après chaque tempête, mais elle ne peut se comparer à la solidité d’une maison bâtie sur des bases profondes.
Les racines du pouvoir algérien ne sont pas ancrées dans des institutions solides et durables, mais dans des jeux d’alliance, des compromis politiques et parfois des pratiques de cooptation.
Ce pouvoir est souvent perçu comme mouvant, manœuvrant à travers des individus ou des groupes influents, dont l’objectif principal est la préservation de leur domination, plutôt que la consolidation d’une nation au service de l’intérêt général. Il s’appuie davantage sur des logiques émotionnelles et personnelles que sur des institutions rigides et des lois impartiales.
Ainsi, même si cette cabane peut paraître stable pendant un temps, elle demeure vulnérable aux changements politiques et sociaux, aux chocs internes ou externes qui peuvent, à tout moment, provoquer son effondrement.
La différence entre ces deux constructions symboliques réside donc dans leur conception du pouvoir et de la pérennité. L’État français est orienté vers la durabilité des institutions et la protection de l’intérêt général, même s’il doit se réformer pour s’adapter aux nouveaux enjeux du monde contemporain.
La maison en haute montagne, bien que difficile d’accès et parfois rigide, est conçue pour résister aux épreuves du temps. Elle est bâtie pour durer, et son entretien passe par des réformes systématiques.
Le pouvoir algérien, en revanche, n’a pas la même approche. Il repose sur des individus, souvent perçus comme inamovibles, et sur des structures informelles qui se régénèrent selon les nécessités du moment. La cabane sur la plage est constamment exposée aux vagues, aux tempêtes et aux remous. Elle ne peut se maintenir durablement que si le pouvoir réussit à éviter de se faire emporter par les forces sociales et politiques qui l’entourent.
Alors, le véritable défi pour l’Algérie est de transformer cette cabane fragile en une maison véritable solide. Cela implique un travail de fond, la construction d’institutions pérennes, et la mise en place de mécanismes transparents et équitables qui ne dépendent pas uniquement de la personne au pouvoir, mais de structures collectives.
Si l’Algérie veut véritablement devenir un État souverain et stable, elle doit se doter d’une architecture institutionnelle qui s’apparente davantage à une maison en haute montagne qu’à une cabane fragile. Ce processus n’est pas simple ni rapide, mais il est essentiel pour assurer la stabilité à long terme et préserver l’intérêt général.
Comme toute grande construction, cela nécessitera de la patience, des réformes structurantes et une volonté collective de bâtir un avenir durable pour la nation. Mais une fois ce travail accompli, le pays pourra se tenir fermement, non plus comme une cabane sur le sable, mais comme une maison solide, prête à affronter les vents du changement sans se laisser ébranler.
Dr A Boumezrag
C’est utopique ce dont vous parlez. Il faut une vraie révolution pour aboutir à une quelconque situation qui pouurrait permettre de construire des institutions solides en Algérie. Il faut que tout soit détruit pour que ce soit propre et net pour recommencer sur de bases solides. Ors, ca n’arrivera pas, point. Ca fait plus de deux mille ans que les bèrbères se font gouverner par tout envahisseur, quel qu’il soit, sans aucune exception, qui arrive sur le territoire. Le dernier qui dirige aujourd’hui et qui détient le droit de vie ou de mort sur tout ce qui bouge, se dit déclare arabe. Comme tout le monde sait que les arabes sont nombreux mais très peureux, traitres et incapables de tenir tête à un seul petit pays, sont donc considérés comme les derniers peuples respectables de la planête. Mais puisqu’ils s’imposent en Algérie, pays considéré comme une terre des bèrbères depuis l’entiquité, ce sont donc, non pas les arabes qui se retrouvent derniers des peuples respectables, mais bien les bèrbères, dont je fais malheureusement partie. Les arabes sont divisés, mais les bèrbères le sont encore plus. Il n’y a donc aucun espoir que l’Algérie connaisse une démocratie, ni avoir des institutions fortes sans qu’il y ait un grand renouveau. On ne fait pas d’omelette sans casser d’oeufs, et ce n’est pas avec une armée qui a combatu le fait berbere durant et après la révolution algérienne qu’on retrouvera une quelconque liberté. Tous nos combattants kabyles ont commis l’erreur de donner confiance et de ne pas exiger que notre langue soit respectée et inscrite comme condition avant la lutte. Aujourd’hui encore, le régime fasciste nous impose toutes les communications en arabe dans notre maison kabyle. Nos enfants commencent l’école en arabe s’il vous plait, dans notre propre kabylie. Quel pays qui fait commencer l’école à ses enfants, dans une langue étrangère à part en kabylie. Nos enfants vont à l’école coloniale, exactement comme au temps de la colonisation francaise.