La polémique suscitée par le scandale de la fermeture par arrêté du wali, Abou Bakr Seddik Boucetta, pris en date du 17 novembre 2024, de la célèbre librairie Cheikh de Tizi Ouzou n’est pas tombée.
Cet acte de censure qui fait suite à un édit administratif du wali Boucetta, un fait du prince qui ne veut pas dire dire nom, a été évoqué par des élus, lors de la plénière de jeudi dernier de l’assemblée populaire de wilaya de Tizi-Ouzou, a-t-on appris de la part de participants.
Sur les réseaux sociaux, on voit deux élus, Barchiche Hayouni et Yacine Aissiouene du groupe Assirem (opposition) monter au créneau pour dénoncer « un climat de répression qui s’abat sur tout le monde », selon la formule de Yacine Aissiouene.
« Le verrouillage du champ culturel et la censure qui frappent les maisons d’édition et les auteurs alors que des charlatans sont libres de s’exprimer, propageant un discours deviationniste et contribuant à la dislocation du socle culturel national commun n’aide pas à rehausser l’image de notre pays », cingle l’ex-député du RCD.
« La fermeture de la librairie Cheikh qui active sans interruption depuis 1935 est un autre palier franchi dans la répression. Les autorités auraient dû inviter le propriétaire de cet établissement à se conformer à la loi, si vraiment il y a eu infraction à la réglementation en vigueur, au lieu de recourir à la décision extrême de fermeture », proteste l’élu du groupe Assirem.
Et de faire observer que « sous d’autres cieux l’Etat subventionne des librairies qui vendent encore des livres en papier pour les faire vivre et les aider à maintenir leur activité ».
Hayouni Berchiche va dans le même sens que son camarade du groupe Assirem. « Cette censure, ce baillonnement est une dérive. Un abus de pouvoir que nous dénonçons énergiquement, sachant que les lois de la République garantissent, en principe, aux citoyens la liberté de penser et d’expression ainsi que la liberté d’association et d’action politique. Mais le problème dans notre pays réside dans le recours à la règle de des deux poids et deux mesures dans l’application des lois », dénonce cet élu.
Pour Hayouni Berchiche, les raisons de cette chape de plomb imposée à la société sont simples. « Tout ce qui ne cadre pas avec la vision du pouvoir politique en place est systématiquement frappé d’interdiction. Il n’y a que les activités organisées par l’administration et ses associations affidées qui sont tolérées, afin que ces activités soient contrôlées. Ces derniers temps, on impose toutes sortes de restrictions aux associations culturelles, aux collectifs de jeunes pour célébrer de manière libre et autonome les dates commémoratives comme yennayer ou le printemps amazigh », dénonce H. Berchiche.
Face à la charge des deux élus du groupe Assirem, le wali garde le silence. Comme si l’interpellation ne lui est pas adressée.
Idem pour le président de l’APW du FFS qui ne s’est pas senti en devoir de réagir à cette énième atteinte aux libertés, à travers la fermeture d’un établissement commercial privé qui assume une mission de service public de caractère culturel.
Pendant ce temps, la rumeur suit son cours : la décision de fermeture administrative de la libraire aurait été levée. Mais le wali ne se croit pas obligé de répondre aux interpellations des élus du peuple dans un hémicycle qui regroupe les élus du peuple. Le devoir qui s’impose à tout commis de l’Etat d’informer les citoyens de ce qui les regarde attendra
Librairie Cheikh : les raisons d’une fermeture
Les déboires du gérant et propriétaire de la librairie Cheikh de Tizi-Ouzou remontent à la fin du mois d’août dernier. Il avait invité l’autrice, Hedia Bensahli, pour une vente dédicace de son livre « L’Algérie juive, l’autre moi que je connais si peu ».
La rencontre fût interdite et tous les exemplaires du livre saisis. Dans la foulée, le 28 octobre, la direction de la librairie annonçait l’arrêt de l’activité de vente dédicace.
Le 17 novembre un arrêté du wali tombe et exige la fermeture de l’établissement pour un mois. Le motif invoqué par les autorités: le libraire procède à la vente dédicace de livres sans autorisation. L’activité, bien sûr, n’existe pas dans la nomenclature des activités autorisées par l’administration du registre du commerce. Et nous ne pensons pas que les autres librairies du pays aient prévu dans leurs statuts cette activité de promotion du livre. Si l’on part de ce constat, Abou Bakr Seddik Boucetta, wali de Tizi-Ouzou, il faudra fermer toutes les librairies du pays. Heureusement qu’il n’est pas ministre de l’Intérieur !
Samia Naït Iqbal
Au train où ça va, il ne faut pas désespérer. Ils fermeront toutes les librairies, ne resteront que les librairies islamiques.
« representants du peuple », « du pays », « politique » , , , et que de ocabulaire . . . Ils ont oublie’ Izane, AL-khara atou . . . Mais, tout compte fait, les gens n’ont pas besoin de papier ni de livres . . . Ils ont besoin de sabres et d’armes ! Bref, ces histoires sont ce qu’on appele de la subversivite’ – qui n’a d’autre reponse que la subversivite’.
Il FAUT retenir le silence du FFS.