5 février 2025
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Enseignement : le zélé Abdelkader Fodil s’en prend à Nouria Benghebrit

Ardent militant de l’arabisation systématique de tous les segments institutionnels de l’État et de la société, allant de l’école à l’administration en passant par l’environnement (urbain), Abdelkader Fodil s’est lâché contre l’ancienne ministre Nouria Benghebrit.

Disons-le tout de suite, Abdelkader Fodil est surtout connu pour être l’un des concepteurs de l’école fondamentale, un concept introduit en Algérie, au début des années 1980. Un processus entamé sous la conduite du ministre Ahmed Ben Mohamed et après lui par Benbouzid.

Lors de son passage sur une émission télévisée diffusée récemment par la chaîne El Bilad, celui qui se présente comme un farouche défenseur d’une école s’inspirant des valeurs civilisationnelles de la nation (les fameuses constantes chères aux idéologues du parti-État FLN) s’est illustré par une attaque d’une rare virulence contre l’ancienne ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghebrit, et les réformes audacieuses, quoique limitées,  que l’universitaire et sociétaire du CRASC d’Oran a mises en œuvre sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika. 

L’invité d’El Bilad – une chaîne, qui soit dit en passant, est connue pour son ostracisme et sa fermeture à la diversité des points de vue – s’est laissé aller à un jugement dévalorisant sur Nouria Benghebrit. 

Engoncé dans ses certitudes idéologiques et une condescendance du sachant approximatif en sciences de l’éducation, Abdelkader Fodil s’est interrogé sur la décision d’attribuer à cette universitaire dont les compétences académiques sont pourtant reconnues par ses pairs, la gestion d’un secteur aussi stratégique que l’éducation.

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L’action de Benghebrit à la tête du secteur de l’éducation nationale n’a pas trouvé grâce aux yeux de cet ancien cadre de l’éducation nationale proche des milieux oulemiste et islamo-conservateurs. L’ère Tebboune fait décidément du bois la lie de l’islamo-conservatisme.

Abdelkader Fodil a vivement critiqué certaines initiatives de Benghebrit, telles que l’introduction de la darija (arabe dialectal) pour remplacer l’arabe classique dans les programmes scolaires, la suppression de la bismalah dans les manuels ainsi que l’idée de la réintroduction de l’enseignement des matières scientifiques en français, notamment les mathématiques. Vertigineux est le retournement de situation !

Selon ce triste individu, ces réformes ont entraîné des « dérives étranges » qui, bien que mises en œuvre, ont laissé derrière elles des problèmes profonds pour le système éducatif algérien. Critiquer une fois les puissants tombent est une habitude en Algérie. Il est de bon ton de critiquer cette ministre, maintenant qu’elle n’est plus aux affaires et que Bouteflika est montré du doigt par Tebboune.

Sur les réseaux social Facebook du média qui a publié un compte-rendu de l’émission de la chaîne El Bilad n’ont pas été tendres avec cet obscur réformateur de l’école algérienne. 

« Merci (s’adressant à l’auteur de l’article, ndlr) d’avoir mis un nom et un visage sur l’échec de l’école algérienne », cingle un intervenant dans le forum de discussion. Le propos d’un autre internaute est sans concession sur le pédigrée idéologique de l’auteur du célèbre manuel de lecture « Iqra », un livre scolaire suintant les thèses les plus retrogrades et sectaires : « Cet  homme incarne l’idéologie baathiste dans toute sa laideur », clame-t-il. Un autre après lui réagit  avec rage : « Je trouve indécent que ce Monsieur (Abdelkader Fodil) puisse critiquer Mme Benghebrit, une des rares ministres visionnaires qui a tenté courageusement d’apporter quelques réformes cruciales face à la horde des gardiens du temple dont fait partie ce monsieur ».  

un autre lecteur du site cingle : « La déchéance du système éducatif algérien a commencé par l’école fondamentale ».

D’autres remonteront  plus loin dans l’histoire pour trouver l’origine du mal qui ronge l’école algérienne qu’ils datent depuis les réformes profondes introduites en 1976 par Taleb Ibrahimi, alors ministre de l’Education nationale sous Boumediene. 

A l’origine donc, il y a « l’arabisation forcenée impliquant un recyclage en arabe de tout le corps enseignant ainsi que l’idéologisation des programmes d’enseignement donnant lieu à une véritable « tchaktchouka » du système éducatif dont nous connaissons aujourd’hui les résultats », expliquera un internaute. 

Samia Naït Iqbal

14 Commentaires

  1. Le zélé Belfodil continuera, comme ses semblables, ses maîtres, de zéler tant que le régime continuera de régir. La question est de savoir que reste-t-il debout après des dizaines d’années de prédation et de destructions volontaires ou par incompétences. C’est surtout quels peuples et quels individus resteraient après tant de repères détruits à la racine et de cultures intensives de l’obscurantisme et de charlatanisme.
    Car enfin, une fois le régime parti, si les peuples gardent encore mal grès tout un peu de sève, on pourrait tirer un tirait de bout en bout et sur l’arabisation et sur l’islam.

  2. A distance, il n’y a qu’un constat qui soit possible. Eux, les baatho-allahistes, savent ce qu’ils veulent sont decide’s a l’obtenir, les autres niet !
    Pour teboune, c’est le prix de l’illegitimite’. Il a compris qu’il lui faut des reptiliens de la sorte pour perdurer. Parfois on se dit que se sont les Militaires qui sont la cause de la corruption et disfonctionnements, mais peut-etre a tort… Les militaires sont peut-etre la seule chose qui les empechent de passer a l’elimination des non-aligne’s-agenouille’s que sont les autres.

    • D’accord avec votre premier point : les agenouyistes savent ce qu’ils veulent contrairement à autres. En même temps, c’est le propre de l’agenouyisme de rendre les choses tellement simplistes, ainsi l’adhésion dépend d’une simple phrase à prononcer et, hop, vous avez une famille, une appartenance et une plaque au front. Le mode d’instauration de la république agenouyere est tout autant simplissime: suivre à l’aveuglette le préposé gourou. Ainsi c’est plus facile de savoir ce que l’on veut quand «ce que l’on veut» consiste à se décharger complètement du fardeau de la condition humaine.
      Là où vous tapez complètement à côté, c’est quand vous prenez le fils pour le géniteur et vice-versa et quand vous faites passer le géniteur pour la barrière contre la progéniture.

      • Il tape complétement à côté alors qu’il ne cesse de fustiger l’ADF et le putsch de l’été 1962 comme la source de l’échec de l’indépendance. Un peu de cohérence: celui qui a généré le problème ne peut être le rempart au problème. Le militaro-islamisme, on y est. Nasser et l’Égypte n’ont jamais cessé d’être la boussole de ces indus-occupants.

    • De plus en plus de militaires pratiquent l’agenouillement frénétique et ils ne sont pas plus légitimes que les civils et les imams fonctionnarisés. Ce sont les deux faces d’une même pièce destinée à détruire la matrice identitaire du pays.

  3. Fodil un obscure arabisant borné critique le Dr Nouria Benghebrit parce qu’elle est son contraire. Lui représente les forces obscurantistes et elle la lumière. Fodil, Taleb, Benmohamed et bien d’autres sont les fossoyeurs de l’Ecole algérienne. Nouria Benghebrit tout comme Mustapha Lacheraf auraient pu sauver l’Ecole algérienne de la debacle programmée par les islamo-baâthistes tenants de l’idéologie dominante du régime. Ansi dekidh ayagou (d’où viens-tu brouillard ) dit une célèbre chanson que ces faux docteurs de l’arabisme ne sont pas en mesure de comprendre.

  4. Nous avons là une preuve de plus, que l’arabisation modérée, dit on, est non seulement fonctionnelle à l’arabisme farouche et criminel, mais surtout prépare toute l’ infrastructure .
    Pour avoir séparé langue et identité, la langue arabe fait appel au substantif sémantique: l’islamisme!
    Nos partis politiques dits laïcs ont participé dans cette déviation civilisationnelle, en assumant l’islam comme déterminant de l’ identité , supérieur à la matrice Amazigh. Cette aberration à rendu le peuple Algérien une sorte de cobaye sur lequel la dictature se cherche en jouant l’arabisme comme moyen de sa diplomatie: je m’arabise en contre-attaque partie de votre soutien, ce qu’avaient négocié benbella et boumediene avec Abdel nesser.
    La seconde couche, celle islamique enfoncera le peuple dans ce rôle de chair à canons, à l’ exception de la kabylie qui n’a jamais adhéré à la massification par islamisme interposé, et les institutions dans cette dépendance!
    L’État et les institutions, quand bien même ils seraient légitimes, ce qui est loin d’être( la constitution n’a été votée que par une infime minorité) en kabyle c’est zéro votants, ce qui rend l’équation à multiples inconnues. En plus la force de la nation est dans le lien solide entre identité et institutions, désolé de le dire mais l’arabisation serait est dysfonctionelle. Une identité est ce qui est endogène, or emprunter une langue étatique ou des valeurs, soient elles islamiques, est un choix sociétal qui ne fait pas dans l’harmonie intrinsèque. Le les mosquées succursales, les écoles, préparent ce ventre mou, qui attire les ennemis.
    Une puissance intéressée par une conquête fait son calcul de faisabilité: l’islamisme et l’arabisation dans le cas algérien ont fracturé la nation! Preuve en est qu’il suffira de donner une élection libre et vous verrez le pays sous occupation en plusieurs principautes: Oman aura le mzab, les islamistes sounnites seraient pour les autres monarchies….
    J’ai ou quelque part que le gouvernement aurait supprimé la communication institutionnelle en amazigh au niveau des communes, ce qui confirme que le fait de prince Prime sur le droit, mais aussi qu’on croit toujours dans l’idée du fait accompli, la prise des institutions ne vaut pas normalité! Sauf chez les dictatures!

  5. N’empêche mr abdelkader a complètement raison.
    Depuis que madame Benghebrit a supprimé la « bismellah » on ne sait plus par où commencer ni par où finir. On ne distingue plus où est la tête où sont les pieds. Tout fout le camp, plus de respect pour nos 3ouléma, plus de baraka, plus de pluies et les batata deviennent de plus en plus chers,…
    Un peu d’égard pour nos 3ouléma, ils ne sont pas 3oulema pour rien. Il ne faut pas oublié que C’est grâce à eux qu’on peut se permettre d’être et demeurer ignorants tout en étant heureux; car c’est eux qui portent tout le fardeaux du savoir.

  6. L’école Algérienne a cessé de tourner rond dès l’arabisation brutale imposée par des abrutis et sur fond de nationalisme. çà n’a pas été une éducation culturelle mais une éducation idéologique pour les servir eux qui voulaient dès 1962 remplacer les gens en poste…La majorité était planquée en Tunisie au Maroc et ailleurs. Ils voulaient leur morceau de gâteau ! On a connu la horde d’incultes « d’enseignants Egyptiens » quelques rares Tunisiens, Palestiniens qui ont bien fait le job mais tout le reste nous a ramené à la période néfaste des années 1990 ! L’idéologie véhiculée par « l’instruction de la langue Arabe » a fait le job et le lit des groupuscules destructeurs ! Un retard abyssal, un pays à feu et à sang, les meilleurs du pays partis ou morts…Il ne faut pas oublier çà ! Le problème n’est la la langue mais comment enseigner, quoi enseigner, pourquoi enseigner etc. Le problème d’un pays c’est se développer, nourrir ses citoyens, leur fournir des soins, assurer la stabilité et la sécurité intérieure et extérieure…On utilise n’importe quelle langue pour apprendre des autres et on se cultive avec sa langue ou ses langues nationales. Il y a de toutes les façons deux courants de pensées l’un Arabisant sous développé et l’autre un Arabisant ouvert sur les autres pour profiter de leurs savoirs…(ils sont rares ) Après nous trouvons, des gens cultivés qui veulent que le pays s’en sorte avec tous les atouts possibles, ouverts sur le monde et à son écoute, ce sont ceux-là qui feront l’Algérie de demain pas les Arabisants butés et sous développés. Madame la Ministre a fait du bon travail, l’idiot politique qui la critique est un malfaisant ! Je ne pensais pas qu’on en serait encore à être confrontés à ces Arabisants souvent mêlés aux islamistes malades et enragés.

  7. «Le problème n’est la la langue mais comment enseigner, quoi enseigner, pourquoi ense…», je me demande parfois si vous savez de quoi vous parlez. Et on comprend pourquoi vous répétez aussi la litanie «arabisation brutale». Comme s’il pouvait y avoir une arabisation douce. La langue est un grand problème. Les concepts, l’imaginaire ne sont inséparables ni de leurs contextes ni de la langue qui les enveloppe et leur fournit le contexte. L’arabisme n’est pas notre contexte, pas plus que ne l’est la culture de la prédation ou le tribalisme.
    Toute langue qui n’est pas locale et qui soit imposée comme langue autochtone est de la pure brutalité au quotidien. Elle doit être désignée comme telle et rejetée. C’est le cas de la langue arabe. Cette langue ne doit éventuellement être enseignée que comme langue étrangère. Or en dehors d’un aspect du moyen âge ou une direction au sein du département d’histoire du moyen âge, la langue arabe est inutile, souvent néfaste.

  8. Au contraire, la langue est pour beaucoup dans l’enseignement du fait qu’elle structure la pensée ! Umberto Eco l’a très bien dit ainsi que Claude Hagège et bien d’autres.
    L’arabe est une langue morte qui véhicule une religion rétrograde ! Mais on veut la maintenir en vie coûte que coûte en l’imposant à d’innocents colonisés ! L’arabe est la langue du moyen orient ! Ce n’est pas la langue des nord-africains n’en déplaise aux arabo-baathistes!
    Il suffit de prêter attention un tant soit peu au parlé d’Alger. En effet, quand on parle de lapin on dit gnine/ gnina. Ce mot vient du berbère… d’ailleurs ce mot est toujours utilisé en toponymie ! Wagnun est une commune de Tizi ouzou…
    Au marché, on n’entend jamais les gens dire « arnab » sauf quelques zélés tel cet énergumène de ce abdk fodil.
    On nous a ramené des cargaisons de douctours avariés d’Égypte, d’Irak, du Liban…pour qu’en classe on soit obligé d’échanger avec eux dans leur langue morte et soporifique… Tout cela pour que bouydhediène se sente fière de son arabité, le schizophrène !
    Résultats des courses : je cherche désespérément à me débarrasser de quelques encombrants bouts de vers venus du moyen orient et restés dans ma tête depuis le lycée !
    L’école algérienne forme des croyants sans plus, parce que ceux qui tiennent les rènes du pays ne veulent pas de débats et encore moins de réflexion.

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