Une peine de 5 ans de prison ferme vient d’être infligée à Mohamed Tadjadit par le juge du tribunal de Rouiba.
Après avoir été enlevé le 16 janvier par des agents de sécurité en civil, pour des accusations liées à son implication dans la campagne dite du hashtag (je ne suis pas satisfait), Mohamed Tadjadit a été placé en garde à vue au commissariat central. Il a été présenté ce lundi au procureur de la république près le tribunal de Rouiba. Celui-ci a ordonné sa comparution immédiate devant la section pénale de ce tribunal, rapporte Me Fetta Sadat.
Lors du procès, le représentant du ministère public a requis à son encontre une peine de 10 ans de prison ferme, ajoute la même source. Quel crime donc a commis cecjeune poète pour mériter un si inqualifiable verdict. La justice s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’arbitraire le plus vile. Dans des procès honteux.
L’année dernière, à la même période Mohamed Tadjadit était encore placé sous mandat de dépôt.
Né le 9 janvier 1994 dans le quartier populaire de Bab El Oued, Mohamed Tadjadit n’est pas n’importe qui. Il l’héritier d’une famille de martyrs de la révolution. Originaire du village Ihnouchene près d’Azeffoun (Kabylie maritime), une contrée d’artistes de feu et de grands hommes. Il s’est illustré, pendant les manifestations populaires, avec ses poèmes qu’il déclamait en hommage à la lutte dissidente. Ce qui fait manifestement frémir les tenants du pouvoir.
Ainsi donc, l’année 2025 commence avec les rafles et les condamnations de jeunes Algériens. Comme 240 prisonniers d’opinion ne suffisaient pas à Tebboune et ses laquais, il fallait poursuivre la traque et l’embastillement des dissidents. Ces arrestations arbitraires ne sont que l’expression d’un pouvoir qui a peur même de son ombre.
Un pouvoir, en dépit de ses « muscles », s’est affolé à un simple hashtag n’a peut construire l’avenir ni en avoir. En même temps, Tebboune pourra toujours continuer ses rounds de dialogues avec ses soutiens. On n’est jamais mieux qu’entre soi.
Sofiane Ayache