C’est une prise de position qui étonne en Tunisie. Alors que la nouvelle Assemblée nationale était considérée comme une chambre d’enregistrement acquise au président Kaïs Saïed, onze députés ont lancé un appel à libérer les détenus dits « d’opinion ». Il s’agit de journalistes, des avocats, des militants de la société civile arrêtés pour leurs activités sur le terrain ou à la suite de sorties médiatiques.
Le soutien inattendu de ces députés à ces détenus dits « d’opinion » est une bonne nouvelle pour Romdhane Ben Amor, président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).
« Aujourd’hui, on entend des voix dissonantes au sein de l’Assemblée tunisienne et c’est une bonne chose. C’est une forme de reconnaissance de la part de certains politiques de l’existence d’atteintes aux libertés et aux droits », constate-t-il.
« Pourquoi il n’y aurait pas moins d’injustices ? »
« Cela intervient alors qu’il y a une recrudescence de prises de parole en lien avec la situation des détenus d’opinion. La mobilisation a débuté dans les cercles familiaux et amicaux des personnes arrêtées. Ces voix se sont multipliées petit à petit et il faut aussi dire que le contexte régional encourage dans cette voie. On remarque un assouplissement dans les pays alentours comme l’Algérie, alors, on se dit pourquoi ça n’arriverait pas en Tunisie aussi ? Pourquoi il n’y aurait pas ici aussi un assouplissement et moins d’injustices ? », poursuit Romdhane Ben Amor.
Rfi