Goma, la vaste capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, se réveille ce mardi matin dans un climat d’angoisse et d’incertitude.
A Goma, les événements s’accélèrent ces dernières 48 heures. Après une nuit relativement calme, la ville est à nouveau le théâtre de violents affrontements. Les combattants du groupe armé M23, soutenus par des forces rwandaises, ont intensifié leurs attaques, s’infiltrant dans plusieurs quartiers depuis leur arrivée aux portes de la ville dimanche dernier.
Une escalade de la violence
Le M23, un groupe armé antigouvernemental, est en conflit avec l’armée congolaise depuis plus de trois ans. Selon les estimations de l’ONU, entre 3 000 et 4 000 soldats rwandais soutiennent ces combattants. La situation s’est détériorée ces derniers jours, avec des troupes du M23 qui ont réussi à pénétrer dans Goma, provoquant des échanges de tirs intenses, notamment dans les quartiers de Biréré et Bujovu, à proximité de l’aéroport.
Les conséquences de cette violence sont tragiques : au moins 17 personnes ont perdu la vie et plus de 370 ont été blessées, selon des rapports d’hôpitaux recueillis par l’Agence France-Presse. La ville, qui abrite environ un million d’habitants, fait face à une crise humanitaire chronique, exacerbée par les récents combats.
Une situation humanitaire alarmante
La crise humanitaire dans la région est déjà désastreuse. Goma compte autant de déplacés que d’habitants, et les conditions de vie se détériorent rapidement. Les ONG, dont Save the Children, alertent sur la situation désespérée des populations, en particulier des enfants, qui représentent la moitié des déplacés. Les infrastructures de base sont gravement affectées : l’eau et l’électricité sont coupées depuis plusieurs jours, et l’accès à Internet est également interrompu, rendant la communication et l’accès à l’information extrêmement difficiles.
Un habitant de Kituku a partagé son désespoir : « Nous commençons à sortir ici chez nous. Nous voyons de nombreux corps sur la route vers le marché. » Ce témoignage illustre l’horreur que vivent les habitants de Goma, qui se retrouvent piégés entre les combats et l’absence de services essentiels.
Réactions internationales et initiatives de paix
Face à cette escalade de la violence, des initiatives diplomatiques sont en cours. Un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) est prévu pour demain, avec la participation confirmée des présidents Paul Kagame et Félix Tshisekedi. De plus, une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU est annoncée pour ce mardi après-midi, tandis que l’Union africaine tiendra une session d’urgence à la mi-journée.
Le président congolais Félix Tshisekedi devrait également s’exprimer sur cette situation critique, bien que le moment de sa communication reste à préciser. Les espoirs de paix et de stabilité dans la région reposent sur ces discussions, mais la réalité sur le terrain demeure préoccupante.
La situation à Goma est alarmante et nécessite une attention urgente de la communauté internationale. Les habitants, déjà éprouvés par des années de conflit, se retrouvent à nouveau confrontés à la violence et à l’instabilité. Les efforts pour rétablir la paix et fournir une aide humanitaire sont plus que jamais nécessaires pour soulager la souffrance de cette population vulnérable.
La rédaction/Rfi
