La chambre d’accusation de la Cour d’Alger a validé la décision du juge d’instruction du tribunal de Sidi M’hamed de maintenir en détention provisoire l’ancien ministre de l’Intérieur, Salah Eddine Dahmoune. Ce dernier est poursuivi pour trafic d’influence, abus de pouvoir et corruption financière.

Salah Eddine Dahmoune avait contesté son placement en détention provisoire, une décision prise en février dernier dans le cadre des enquêtes sur plusieurs affaires de corruption et d’abus d’influence, rapporte Ennahar. Toutefois, la justice a rejeté son appel, confirmant ainsi son incarcération à la prison de Koléa, située dans la wilaya de Tipaza, à l’ouest d’Alger.

Toujours selon la même source, l’ancien ministre de l’Intérieur (avril 2019 -décembre 2019), qui faisait partie du gouvernement de Noureddine Bedoui, a été auditionné à plusieurs reprises par les autorités judiciaires avant d’être officiellement inculpé pour des charges criminelles.

Un parcours marqué par une ascension rapide et une chute brutale

Salah Eddine Dahmoune avait été nommé ministre de l’Intérieur en avril 2019, succédant à Noureddine Bedoui, lui-même promu Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika cette même année. Cependant, son passage à la tête du ministère fut de courte durée : il fut limogé en décembre 2019, dans un contexte politique tendu marqué par des remaniements gouvernementaux.

Avec cette incarcération, Dahmoune rejoint la liste des anciens responsables poursuivis dans le cadre de la lutte contre la corruption, intensifiée après la démission d’Abdelaziz Bouteflika en avril 2019 sous la pression du mouvement populaire Hirak. L’enquête se poursuit et l’ancien ministre reste en détention provisoire en attendant d’éventuelles nouvelles décisions judiciaires.

34 accusés et un mandat d’arrêt contre le neveu de l’ex-président Bouteflika

L’incarcération de Salah Eddine Dahmoune s’inscrit dans le cadre de l’affaire dite de la publicité, dont le principal instigateur serait K. B., neveu (fils de la sœur) de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Ce dernier, identifié comme le véritable propriétaire de la société Enigma, spécialisée dans la publicité, est visé par un mandat d’arrêt international. Actuellement en fuite, il se serait réfugié en Suisse, selon les informations d’Echourouk.

Outre Salah Eddine Dahmoune, l’ex-directeur du protocole présidentiel, Mokhtar Reguieg, est également en détention.

Au total, 34 personnes sont poursuivies dans cette affaire, parmi lesquelles d’anciens hauts responsables, des chefs d’entreprise et des banquiers.

Les accusations portent sur des faits d’abus de pouvoir, trafic d’influence et blanchiment d’argent.

Face à l’ampleur du scandale, les autorités ont mis en place des mesures strictes : gel et saisie des biens des accusés et de leurs proches, enquêtes bancaires et fiscales pour détecter d’éventuelles fraudes et traitements préférentiels, ainsi qu’une coopération internationale pour traquer les fonds détournés à l’étranger.

Samia Naït Iqbal

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