Le printemps en Kabylie est synonyme de la vie, de la résurrection, de la renaissance et de la dignité retrouvée. Du nif ancestral revigoré.
Il en est ainsi depuis un certain 20 Avril 1980.
C’est en effet depuis cette date que la honte de dire sa fierté d’être ce qu’il est, Kabyle, a disparu. Plus besoin d’acquiescer, la mort dans l’âme, quand on lui suggère qu’il est « gaule » ou « yéménite ».
Le printemps est soudainement redevenu le temps de l’éclosion des bourgeons après des siècles de négation mémorielle et d’assèchement culturel.
Dans le meilleur des mondes !
Car, hélas ! dans la réalité les ennemis de la liberté sont nichés dans l’ombre, prêts à dégainer pour reposer le linceul de l’oubli sur une langue et une civilisation vivantes plusieurs fois millénaires.
C’est ainsi que les incendies sont lancés, les oliviers symboles de résilience, de résistance et de sève de vitalité sont calcinés, et ceux qui arrosaient les bourgeons sont emprisonnés !
Et l’injustice est allée jusqu’à l’interdiction de la célébration du retour du printemps fondateur et l’empêchement des hommages et des recueillements sur les tombes des héros assassinés du printemps noir rénovateur.
Toute une communauté est sommée de se renier, de se fondre dans le moule du déni, de taire ses origines et de ne chanter, -pour mieux signifier sa disparition-, que le folklore archaïque auquel on dénie tout élan de renouveau.
Dire « je suis Kabyle est devenu suspect », déclencheur d’inimitiés et des fois même de remontrances violentes et de condamnation soit de la part des tenants du pouvoir, soit de leurs admirateurs ou même de certains « combattants » pour une liberté certes « sélective ».
Pourtant le printemps ne peut être que salvateur, même pour ses pourfendeurs, qu’il irradie généreusement de ses lumières et enivre joyeusement de ses couleurs. S’il est contagieux, il ne sème que la fraternité, l’amour, la tolérance et la coexistence pacifique ; et non l’isolement, l’exclusion et la haine comme le prétendent les négationnistes des spécificités naturelles.
Le peuple pleure son printemps, et la réalité lui rappelle que malheureusement ses adeptes ont de tous temps été leurrés, naïfs qu’ils sont et ouverts à toutes les influences et les diversités.
L’Algérie à tout à gagner en épousant cet authentique printemps, -le seul à pouvoir propulser le pays dans le bien-être, la paix et le progrès-, et en répudiant ses clones exterminateurs, adeptes du remplacement, venus d’Orient et d’Occident.
Youcef Oubellil, écrivain
Je ne crois pas qu’un Kabyle puisse avoir honte de dire qu’il est kabyle. Bien au contraire. Et en toutes circonstances.
D tidett, aqvayli iqqar nekk d aqvayli s tadfi maca iqqar itid s-tefransist negh s-ta3ravt, maca Tamazight (d tantala Taqvaylit) ad ali s tutlayt tayemmatt Maci d tutlayin tivarraniyin. Ah’lil d Alh’if.
C’est le Kabyle est fier de dire qu’il est Kabyle, mais pas avec sa langue maternelle Tamazight (Taqvaylit), par contre il le crie haut et fort avec les langues étrangères: ces concurrentes de Tamazight ( Taqvaylit) .
Lamentable.