Dans un climat politique de plus en plus répressif, le président tunisien Kaïs Saied a violemment rejeté, dans la nuit de lundi à mardi, les critiques émises par plusieurs pays occidentaux – notamment la France et l’Allemagne – après la condamnation de figures majeures de l’opposition à de lourdes peines de prison.
Kaïs Saied rue dans les brancards à la moindre critique. Plutôt que de répondre aux inquiétudes légitimes concernant les atteintes à l’État de droit, le chef de l’État tunisien a qualifié ces remarques d’« ingérence flagrante dans les affaires intérieures » du pays, niant toute responsabilité dans l’effondrement des garanties démocratiques depuis son coup de force de 2021.
Recevant son ministre des Affaires étrangères, Kaïs Saied a fustigé « les déclarations et communiqués émanant de parties étrangères », jugés « inacceptables ». Il a même tourné en dérision les préoccupations internationales en suggérant que la Tunisie pourrait, elle aussi, envoyer des observateurs à l’étranger pour « leur demander de modifier leurs législations ». Une réponse ironique et provocatrice, qui dénote un mépris évident pour les principes de coopération internationale en matière de droits humains.
Ces déclarations surviennent dans un contexte de répression croissante : des dizaines d’opposants, parmi lesquels des avocats, journalistes et figures politiques, sont emprisonnés sur la base d’accusations contestées de « complot contre la sûreté de l’État ». Ces procès, décrits par les ONG et les proches des accusés comme montés de toutes pièces, témoignent d’un usage abusif de l’appareil judiciaire à des fins politiques.
L’ONU, par la voix de son Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé une vive inquiétude face à des « violations du droit à un procès équitable » et à une instrumentalisation de la législation antiterroriste pour museler toute dissidence. Il a exhorté les autorités tunisiennes à cesser les arrestations arbitraires et à garantir les droits fondamentaux des citoyens, notamment la liberté d’expression et d’opinion.
Depuis l’instauration de son pouvoir personnel en juillet 2021, Kaïs Saied n’a cessé de concentrer les leviers de l’État entre ses mains, au détriment des acquis démocratiques nés de la révolution de 2011. Le décret-loi sur les fausses informations, vague et extensible, est utilisé comme un outil d’intimidation contre toute voix critique. Depuis, comme en Algérie, l’action politique et la liberté de la presse sont combattues et criminalisées.
La Tunisie, autrefois saluée comme modèle démocratique dans le monde arabe, semble aujourd’hui s’enfoncer dans l’autoritarisme. Le retour à un État de droit ne pourra se faire sans une rupture claire avec les pratiques actuelles, ni sans une pression internationale forte et cohérente.
La rédaction
J’aime bien ce président et quel que soit ce qu’il peut faire, je lui serai éternellement reconnaissant d’avoir mis au cachot cet escroc de Ghannouchi