9 mai 2025
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Mass Saci Aabdi : pionnier de l’éveil amazigh et mémoire vivante des Aurès

L’histoire des peuples ne s’écrit pas seulement avec les dates et les batailles, mais avec les voix qui portent la mémoire, les âmes qui veillent sur les racines et les cœurs qui refusent l’oubli. Dans les Aurès, terre indomptée et berceau de luttes, cette mémoire amazighe a toujours trouvé des hommes et des femmes pour la défendre avec courage et constance.

Parmi ces figures, Mass Saci Aabdi s’impose comme une sentinelle infatigable, un militant farouche et une référence majeure dans la sauvegarde et la transmission de la culture amazighe. Son parcours, jalonné de recherches, d’écrits et de combats, a éclairé le chemin de nombreux activistes, dont je fais humblement partie.

Entre 2001 et 2007, porté par le même élan de défense de notre patrimoine commun, j’ai eu l’honneur de croiser sa route. Ce texte est un hommage à cet homme, à son œuvre et à la fraternité qui nous unit à travers les années et les luttes partagées.

Mass Ssasi Aabdi, la voix des vents amazighs

Mass Ssasi Aabdi est un éclaireur de l’âme amazighe, un tisseur de mots qui brode la mémoire d’un peuple sur la trame du temps. Poète, penseur et gardien des récits anciens, il traverse les sentiers de l’histoire avec une plume trempée dans l’encre des racines et des songes. Son verbe, tel un fleuve indompté, porte les échos des montagnes et des plaines, chantant la fierté d’un héritage que nul vent ne saurait disperser.

Né du feu et du silence, il a fait de l’écriture un rempart contre l’oubli, un pont entre hier et demain. Dans ses œuvres, il ressuscite les voix des ancêtres, conte les sagesses perdues et éclaire les ombres de l’Histoire. Il parle du sable et des cimes, des rois sans couronne et des poètes sans écrits, des empires d’argile effacés par le temps, mais gravés à jamais dans la mémoire des siens.

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M. Saci Aabdi expose l’un de ses livres (non édité), un ouvrage monumental en deux tomes et de plus de 1000 pages… Pourquoi ne trouve-t-il pas d’éditeur ? Ce livre, consacré aux Berbères, attend encore d’être publié, malgré son importance capitale pour la mémoire et l’histoire amazighes.

Les retrouvailles du 4 avril : un hommage et un partage

Le 4 avril fut un jour marqué par l’émotion et la transmission. Lors de ces retrouvailles, M. Saci Aabdi m’a fait l’honneur de me dédier deux de ses ouvrages : La capitale de La Kahena et son dernier combat et un recueil de poésie intitulé Ithrene essfawen ifrene, témoins de son engagement littéraire et de sa passion pour la culture amazighe. Un geste profond, empreint de fraternité et de reconnaissance, qui résonne comme une passerelle entre les générations de militants et de penseurs amazighs.

En plus de ces précieux livres, il m’a également remis l’œuvre de notre sœur aînée, Tikerkert n Yixallufen d’Ult Gana, un témoignage littéraire puissant ancré dans notre mémoire collective. Ces écrits sont bien plus que des livres : ils sont des éclats d’histoire, des fragments d’âme, des racines profondément ancrées dans la terre des ancêtres.

Un combat partagé, un héritage vivant

Ma première rencontre avec M. Saci Aabdi fut le fruit d’une coïncidence marquante. À l’époque, j’étais un activiste engagé dans la cause amazighe entre 2001 et 2007, alors que lui était déjà un militant farouche, plus ancien, figure de référence incontestée dans le combat pour la culture et les droits amazighs. Nous nous sommes retrouvés pour la première fois dans une association, animés par un même objectif : la mouvance aurésienne de l’époque et le militantisme amazigh, qui ont marqué nos combats respectifs. Cette rencontre fut un moment de convergence, un instant où les idéaux se sont croisés et où nos chemins se sont unis pour défendre l’héritage et la mémoire amazighes.

Cet engagement, nourri de luttes partagées et de réflexions profondes, a renforcé notre solidarité et a consolidé un héritage commun que nous poursuivons avec passion et détermination.

Aujourd’hui encore, je salue la persévérance de son combat, un élan que nous partageons depuis ces premières rencontres. Son œuvre mérite d’être reconnue et diffusée, afin que les générations futures puissent puiser dans ses écrits la force de poursuivre la lutte pour la préservation de notre patrimoine.

Djamal Guettela

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