À l’occasion de la Journée de l’Afrique, célébrée le 26 mai à Alger, l’Algérie a réaffirmé, par la voix de ses plus hauts responsables diplomatiques et militaires, une vision stratégique résolue face aux turbulences sahéliennes. Entre dialogue, solidarité régionale et fermeté souveraine, le tandem Chanegriha–Attaf a défini une doctrine sans équivoque : sécurité partagée, coopération africaine et tolérance zéro face aux ingérences.
Plus que jamais, Alger entend jouer son rôle de rempart stabilisateur au cœur du Sahel et défendre une approche africaine des défis sécuritaires et de développement.
À l’occasion d’un colloque national organisé à Alger à la veille de la Journée de l’Afrique — qui s’est tenue le 26 mai au siège du ministère des Affaires étrangères — les deux principales figures de la diplomatie et de la défense algériennes, le général d’armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), et le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf, ont exposé une vision stratégique cohérente de l’engagement algérien face aux crises multidimensionnelles qui secouent la région sahélo-saharienne.
Une réponse pragmatique à une instabilité persistante
Intitulée « Le Sahel africain : défis sécuritaires et de développement à l’aune des rivalités géopolitiques dans la région », cette rencontre s’inscrit dans un contexte marqué par la recomposition stratégique au Sahel : montée en puissance des groupes armés, désengagement de certains acteurs internationaux, et compétition accrue entre puissances étrangères. Face à ce paysage fragmenté, l’Algérie réaffirme sa doctrine : non-ingérence, respect de la souveraineté des États et priorité au dialogue.
Dans son allocution, le général Chengriha a mis en exergue le rôle de l’Algérie dans le cadre du Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC), aux côtés du Mali, du Niger et de la Mauritanie. Un dispositif régional de coopération sécuritaire qui illustre, selon lui, la volonté d’Alger de coordonner les efforts face aux menaces transfrontalières. Le chef d’état-major a également souligné la nécessité d’une approche intégrée articulant sécurité, diplomatie et développement.
Une diplomatie ancrée dans la solidarité africaine
Intervenant à l’occasion de la Journée de l’Afrique, Ahmed Attaf a réaffirmé l’attachement de l’Algérie à ses engagements régionaux malgré les turbulences actuelles :
« Malgré des tentatives de perturber nos relations avec nos voisins du Sahel, l’Algérie ne tournera pas le dos à son voisinage. L’Algérie n’acceptera pas que l’on touche ou que l’on porte atteinte à la sécurité de l’espace géographique auquel elle appartient. »
Ces propos fermes, mais inclusifs, visent à la fois les pays du Sahel et les puissances extérieures tentées de tirer parti des différends régionaux. Pour Attaf, la stabilité de l’Algérie est intimement liée à celle de ses voisins sahéliens. Une manière de rappeler que la sécurité collective passe par une vision panafricaine, fondée sur la solidarité et le respect mutuel.
Une vision stratégique portée au sommet de l’État
Dans cette même dynamique, le général Chengriha a mis en avant la vocation de l’Algérie à jouer un rôle stabilisateur dans la région. Un rôle basé non pas sur une logique de domination, mais sur la confiance, la coopération régionale et la promotion de solutions africaines aux défis africains. Cette vision, selon lui, repose sur trois piliers : le respect strict de la souveraineté, une stratégie de sécurité collective construite avec les États concernés, et un engagement constant en faveur du développement humain et économique au Sahel.
L’Afrique au cœur d’une stratégie globale
La tenue de ce colloque à Alger, alors que les rivalités d’influence s’intensifient entre la Russie, la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis et les États-Unis dans la région, témoigne de la volonté de l’Algérie de proposer une alternative africaine, souveraine et inclusive. Cette démarche contraste avec les approches militarisées ou les interventions extérieures souvent critiquées pour leur manque de résultats durables. Pour autant, au-delà de cette volonté, a-t-elle les capacités de s’imposer devant ces puissants pays ? Et pourtant il y va de sa stabilité.
Dialogue, solidarité et fermeté face aux menaces
Pour Ahmed Attaf, la Journée de l’Afrique ne doit pas se limiter à la célébration des luttes passées. Elle doit aussi être l’occasion d’aborder les défis actuels qui minent le continent : désintégration des structures étatiques, insécurité alimentaire, effets du changement climatique, et chômage endémique. Face à ces enjeux, l’Algérie défend une approche pragmatique, ancrée dans la patience stratégique, le dialogue et la solidarité interafricaine.
Ce positionnement est accompagné d’un discours de fermeté. Le chef de la diplomatie algérienne a rappelé que :
« La sécurité et la stabilité de l’Algérie dépendent de celles de son entourage et de son voisinage. »
Un message qui s’adresse tout autant aux partenaires africains qu’aux acteurs extérieurs. En filigrane, Alger affirme sa volonté de rester un acteur fiable, fidèle à ses principes, et profondément attaché à la stabilité et à la souveraineté de l’espace sahélo-africain auquel elle appartient.
La rédaction
C’est trop tard, le mal est fait surtout vis à vis des EAU qui sont dans l’action sans faire de guerre armée pour réduire le régime Algérien
à ce qu’il est vraiment cad bête et méchant . La politique étrangère n’est pas une affaire de l’Armée, bien au contraire,
cela relève plus de la diplomatie et de vision d’intérêts à long et moyen terme, c’est comme ça que des relations entre deux pays qui travaillent
pour leurs peuples fonctionnent. Je dirais même que la vision de la politique étrangère d’un pays doit être faite et menée par des civils.