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mardi 1 juillet 2025
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Amour Abdenour triomphe au Dôme de Paris : la grandeur d’un maître sur scène

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Amour Abdenour a illuminé la scène du Dôme de Paris le 7 juin 2025 à 20h30, inscrivant son nom en lettres d’or dans cette salle prestigieuse, presque mythique, qui a vu défiler les plus grands noms de la scène internationale. Ce soir-là, la musique kabyle n’a pas seulement résonné, elle a vibré, envoûté, bouleversé – portée par la voix, le cœur et l’âme d’un artiste d’exception.

J’y étais. Aux côtés de mon ami Youcef Zirem, témoin de tant d’émotions et de moments forts, nous avons partagé ce grand rendez-vous musical avec une foule nombreuse et fervente.

À l’approche du concert, une légère inquiétude flottait dans l’air – c’était le lendemain de l’Aïd, et l’on se demandait si le public allait répondre présent. Mais très vite, les doutes se sont dissipés : ils étaient là, nombreux, enthousiastes, rassemblés par l’amour de la musique et du patrimoine kabyle.

La salle immense était comble, les sièges occupés, les regards illuminés d’impatience et d’émotion. Une atmosphère unique, chargée d’attente et de chaleur humaine, emplissait les lieux.

Dans cette ambiance presque familiale, conviviale et vibrante, le spectacle a débuté sous le signe de la générosité artistique. Hanafi Moualfi, Hamid Aït Said et Souhila Mohandi ont assuré l’animation avec talent, humour et justesse. Chacun, à sa manière, a su instaurer un lien fort avec le public, mêlant légèreté et profondeur, rires et émotions. Hamid Aït Said a ouvert la soirée par un long poème, un hommage intense et touchant à l’artiste attendu. Ses mots, choisis avec soin, ont résonné comme un prélude sacré à un moment rare.

Puis vint l’instant tant espéré. Amour Abdenour est apparu sur scène sous une ovation nourrie, presque solennelle. L’émotion était palpable. D’un pas modeste, empreint d’élégance et de sérénité, il est allé à la rencontre de son public, saluant avec humilité, les traits empreints de reconnaissance. Il a pris place avec son mandole, cet instrument noble qui semble être le prolongement de son être. Dès les premières notes, la magie a opéré.

Pendant près de deux heures, dans une parfaite alchimie entre technique et émotion, il a enchaîné ses plus grands succès, offrant au public une performance à la fois dense, subtile et bouleversante.

À 73 ans, Abdenour Abdenour a chanté avec une vigueur et une sincérité qui forcent le respect. Chaque morceau devenait un voyage, chaque mot une caresse ou un cri, chaque mélodie un fil tendu entre les cœurs. Son orchestre, à la hauteur de l’événement, a sublimé chaque note, enveloppant le maître d’une aura sonore chaleureuse et raffinée.

L’organisation de la soirée fut remarquable, conduite avec professionnalisme, offrant un écrin parfait à la performance de l’artiste. Toutefois, on aurait aimé qu’un jeune chanteur ou une jeune chanteuse donne le coup d’envoi de la soirée en première partie, pour amorcer le spectacle sur une note d’avenir – une manière d’introduire la relève, de transmettre le flambeau. Une telle transition aurait permis de lier les générations, de montrer que la chanson kabyle, si bien portée par ses géants, est aussi riche de promesses.

Nous sommes repartis le cœur gonflé, l’âme en fête. Ce concert fut plus qu’un simple événement musical : c’était un moment suspendu, une communion rare entre un artiste et son public. Une célébration vibrante de la culture kabyle, de ses racines profondes et de son avenir lumineux.

Ce soir-là, au Dôme de Paris, Amour Abdenour n’a pas seulement chanté. Il a transmis, il a offert, il a uni. Et cette soirée, à n’en pas douter, restera gravée dans la mémoire collective comme l’un des grands chapitres de la chanson et de la musique kabyle.

Brahim Saci

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