L’Algérie et l’Italie consolident leur coopération énergétique à travers un nouveau contrat signé entre la compagnie nationale Sonatrach et le groupe italien ENI. Ce partenariat porte sur le développement d’un périmètre d’hydrocarbures situé à Zemlet El Kebar, dans la région de Ouargla, à l’est du grand champ de Hassi Messaoud.
Le projet, qui s’inscrit dans le cadre du dispositif juridique mis en place par la loi 19-13 régissant le secteur des hydrocarbures, prévoit une durée initiale de 30 ans, avec une clause de prolongation de dix années. Une phase exploratoire de sept ans est incluse, avec un montant total d’investissement évalué à1,35 milliard de dollars, dont une partie – 110 millions – sera dédiée aux opérations de recherche en sous-sol.
Selon les projections communiquées, les réserves exploitables pourraient atteindre jusqu’à 415 millions de barils équivalent pétrole, parmi lesquelles figurent plus de 9 milliards de mètres cubes de gaz.
La signature s’est tenue ce lundi au siège de la direction générale de Sonatrach à Alger, en présence des dirigeants des deux groupes, Rachid Hachichi pour Sonatrach et Claudio Descalzi pour ENI. Ce dernier a été reçu plus tard par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une rencontre qui a rassemblé des hauts responsables de la présidence et du secteur de l’énergie, signe de l’attention politique portée à cette coopération.
Outre l’accord principal, deux ententes supplémentaires ont été conclues : l’une concerne les modalités de commercialisation du gaz à l’international, l’autre, à vocation pédagogique, vise à renforcer les compétences des ressources humaines locales via un partenariat avec la filiale universitaire d’ENI.
Le dirigeant de Sonatrach a indiqué que cette nouvelle phase de collaboration permettra d’introduire des technologies avancées dans les activités de forage et d’exploitation, tout en soutenant les initiatives nationales en faveur de l’intégration locale et de la valorisation des savoir-faire internes.
De son côté, Claudio Descalzi a évoqué la continuité d’un partenariat enraciné depuis plusieurs décennies, fondé sur une relation durable avec les autorités algériennes.
Cette annonce intervient alors qu’ENI multiplie les initiatives pour renforcer sa position sur le marché énergétique algérien. D’après les informations relayées par l’agence Reuters, le groupe prévoit d’investir plus de 8 milliards d’euros dans le pays sur les quatre prochaines années, dans le cadre d’un programme régional qui englobe l’Afrique du Nord.
En 2022, ENI avait déjà élargi son portefeuille en Algérie en rachetant les actifs de BP, incluant notamment les participations dans les gisements de In Salah et In Amenas. Ces sites ont affiché une production combinée de 11 milliards de mètres cubes de gaz et 12 millions de barils de condensats sur une seule année.
La production actuelle d’ENI en Algérie dépasse les 120 000 barils équivalent pétrole par jour, ce qui en fait le premier opérateur étranger dans le pays. Le groupe est aussi présent dans le domaine des énergies renouvelables, avec des projets solaires à l’image de la centrale de 10 MW de Bir Rebaa, dans le bassin de Berkine.
Samia Naït Iqbal