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dimanche 20 juillet 2025
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Rebrab, la dernière frontière de mon soutien à la Kabylie ?

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Durant toute ma vie d’adulte j’ai milité pour les droits et la dignité de la Kabylie. Je n’ai rien ménagé dans mes efforts et mes écrits. Mon combat est dirigé contre tous ceux qui ont participé au renforcement du régime militaire pour des intérêts financiers, fussent-ils Kabyles.

Mais dès qu’on parle de Rebrab, alors l’indignation gronde et fustige tous ceux qui osent toucher au moindre poil de l’icône d’une population. Il est le milliardaire qui a réussi, il serait la preuve que la région en possède un qui n’est pas comme les autres. 

Ce n’est pas la conception que je me fais de la Kabylie. Il n’y a aucune raison que je fasse une exception au regard d’un état civil et d’un compte bancaire. On ne me verra jamais défendre un de ceux qui ont dévasté mon pays et donc ma Kabylie.

L’accusation de régionaliste et de raciste me passent au-dessus de la tête comme un murmure qui ne trouve pas porte ouverte dans mes oreilles. La solidité de mes opinions ne me laissera jamais les contredire par un soutien qui leur serait une trahison. 

« Il a construit sa richesse par son intelligence et la force de ses bras me dit-on ». Ah bon ? Les autres milliardaires sont aussi nuls pour ne pas avoir pu le faire sans l’aide des généraux ?

Pas une fois le discours des opposants n’a changé. Toute fortune considérable faite avec un régime militaire n’est pas seulement suspectée mais accusée de compromission avec le pouvoir sans une seule seconde d’hésitation. 

Et pour Rebrab, je ne peux même pas dire un mot sans qu’on me tombe dessus ? C’est tout de même étrange. Et moi, l’étrangeté n’est pas dans les caractères qui nourrissent mon militantisme.

L’autre argument qui m’a toujours été opposé est « s’il a commis des illégalités, prouve-le ! ». Ah bon ? Pour les autres milliardaires, je n’ai rien à prouver devant des évidences mais pour Rebrab il me faut avoir une certification pour légitimer mon accusation.

Et puis qui parle de corruption ? On peut engager une équipe de contrôleurs pour rechercher ce mot dans mes écrits, ils n’ont aucune chance de le trouver.

La raison est simple, allez prouver la corruption avec un régime militaire !  C’est lui qui décide d’intenter un procès pour corruption sur les motifs qu’il veut, le moment qu’il décide et envers les personnes qu’il a choisies.

D’ailleurs, pas besoin de corruption au sens du dictionnaire dans un tel régime, les autorisations et la prise de marchés publics n’a jamais été illégal. Avoir pour compagnons des généraux, notamment un des plus violents, n’a jamais été un délit en droit . Fréquenter avec chaleur et constance le frère Bouteflika, régent de l’Algérie, et de bien d’hommes qui tenaient le régime de main de fer ne l’est pas davantage. 

« Il a créé un groupe média indépendant », me dit-on encore. Ah bon ? J’ai dû rater un épisode algérien. Un groupe de presse indépendant, libre de critiquer les généraux et les corruptions massives ? 

Et puis cette remarque qu’on me lance toujours à la figure, « Au moins, lui a investi dans son pays et participe à sa richesse ». Il ne manquerait plus qu’il ne rende pas des miettes à ceux dont il doit la richesse. Il n’en n’est pas ruiné pour autant puisque plus il investit en Algérie plus il s’enrichit. 

Ma république rêvée est celle du droit et de l’égalité des chances, pas celle de la mendicité. Elle a besoin d’équité et de droit, pas d’un mécène . Non seulement il bâtit sa fortune avec un régime qui a terrorisé et pillé le peuple, il faut aussi que le peuple en fasse son bienfaiteur ?

Avec Rebrab, nous retournons à l’époque des grands capitaines d’industrie européens du 19ème siècle qui faisaient de la charité à destination de leurs salariés. Tous les systèmes sociaux étaient fournis par le bon père du peuple. Des logements sordides jusqu’à l’humiliation des soupes populaires.

Le bienfaiteur Rebrab promettait que l’or allait couler dans les rivières, que des usines de désalinisation fleuriraient dans chaque champ, que des hôpitaux sortiraient de terre, que la liberté reviendrait et même, ne riez pas car c’est vrai, qu’un chemin de fer transafricain allait être construit pour l’épanouissement des peuples et de leurs échanges.

« Oui mais il ne doit rien à personne pour sa fortune à l’étranger ». Ah bon ? Il a obtenu un prêt   bancaire auprès de la succursale de la rue des rêves, sur la seule garantie de réussite ? 

« Il a bénéficié d’une subvention et d’une autorisation d’investissement à l’étranger, c’est parfaitement légal ». Ah bon ? Il faut encore retourner à la notion de la légalité. C’est incroyable ce que ce monsieur est couvert par la légalité.

Jamais ce personnage ne s’était inquiété des difficultés énormes que nous avions pour construire une démocratie. Jamais je ne l’avais vu au siège du parti et encore moins proposer aux démocrates le moindre de ses sous (ce que d’ailleurs nous ne le lui avons jamais demandé ni n’aurions accepté). Rebrab est malin mais pas un fou. Pourquoi prendrait-il un tel risque pour sa fortune ? 

La grande erreur que j’ai commise, car à ce niveau de militantisme, c’est une erreur impardonnable, est d’avoir accepté de convaincre une équipe de deux journalistes étrangers à visiter une usine et obtenir des renseignements sur l’état de l’industrie en Algérie.

Les hommes du pouvoir ne nous ouvrent leurs portes que pour des raisons de communication, jamais par soutien politique. Je l’ai déjà dit, les fous ne font jamais fortune.

Et puis la pire des remarques, celle en résumé de toutes les autres, une abominable phrase qui détruit tous mes fondements d’une vie, « Le nôtre n’est pas comme les autres ! ». Je ne me suis pourtant jamais découragé malgré cette affaire sordide de Rebrab. Mon soutien est indéfectible car je défends mes propres droits en étant à coté du combat pour les droits et la dignité de la Kabylie. 

C’est la réponse au point d’interrogation du titre. Pourquoi alors ce questionnement ? Il est provoqué par la résurgence de la fièvre Rebrarienne dans l’actualité récente. Je dois avouer que je suis essoufflé, fatigué et meurtri, cette frontière du point d’interrogation me fait signe de nouveau avec plus de force. La cause de mon courage de ne pas être tenté est l’honnêteté du combat de la quasi majorité de mes compatriotes.  

Quant aux pauvres malheureux crédules, je leur pardonne parce que le rêve, c’est toujours la promesse d’un bonheur qui leur est refusé. Mais pour beaucoup d’intellectuels intelligents, je ne peux pas avoir la même complaisance. Ils avaient la responsabilité de réveiller les foules, ils les ont plongés davantage vers l’illusion et la dévotion. 

Ils voulaient, qui des miettes de retombées économiques, qui une parcelle de pouvoir et de notoriété. Que voulez-vous, l’humain est faible, surtout lorsqu’il a la conscience intellectuelle de sa condition.

Son rejeton vient aujourd’hui nous prendre à témoin de l’injustice et du règlement de compte à  l’égard  d’un grand industriel, sauveur de l’Algérie et de sa liberté, économique comme politique.

Je lui réponds qu’il aille régler ses comptes avec ceux qu’il avait accepté de faire affaire. C’est à eux qu’il faut s’adresser, pas au public et encore moins à moi.

Qu’il garde ses deux milliards de dollars estimés à l’étranger et qu’il se taise car il se tire à bon compte avec ses amis.

Non, Rebrab n’est ni mon Algérie ni ma Kabylie.

Boumediene Sid Lakhdar

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5 Commentaires

  1. « Non, Rebrab n’est ni mon Algérie ni ma Kabylie. »
    Avant tout, Avant d’avoir la Kabylie, il faut d’abord être Kabyle c’est aussi simple que cela.
    Faire une bafouille sur un pays « La Kabylie  » que l’on ne connaît pas, est juste une hérésie.
    Quant à la charité , demander aux dizaines de milliers de familles que Rebrab maintient dans la dignité avec ses emplois ce qu’ils en pensent ?
    Si il était oranais, cela n’aurait posé aucun problème, mais comme il est kabyle, il faut salir et dénigrer comme toujours. Jamais les Kabyles ne feront nation avec des envahisseurs.
    Merci LMDZ de publier svp.

  2. DANGEREUSE. EMOTIVITE

    D’abord je tiens à vous remercier Mr. Lakhdar pour cet article et les éclaircissements qu’il contient.
    (Toutes mes excuses de m’adresser à vous par votre prénom …. Votre nom quoique usurpé par un dictateur ne passe chez moi, j’espère que vous comprendrez. ….. Juste pour rire).

    En revenant à Rebrab, j’ai souvent écrit sur ce personnage et dénoncer son exploitation du fait «  » Kabyle «  » pour s’enrichir et avec des soutiens……

    J’ai toujours dit moi aussi, certes il construit un empire, c’est tout à son AVANTAGE, mais selon les méthodes et techniques d’un digne capitaliste sans respect de la masse salariales, ni l’environnement, ni la langue Tamazight

    D’abord du point de vue de la notion travail:
    Combien de fois il a utilisé les sentiments d’appartenance et  » de solidarité pour SOI »’ des Kabyles , ou plutôt des Kabytchous » pour freiner l’augmentation de ses salaires et l’action des syndicats ouvriers …. Oui il a réussi en ayant derrière lui  » Un Kabylisme archaïque en détournant et en exploitant le sentiment émotif des Kabyles.

    OUI , non seulement il est ‘intelligent » mais Rusé

    Je ne vais pas trop m’étaler sur ce fait, qui au fond.
    NE SERT-IL PAS LE REGIME?.

    On nous dit qu’il est  » désavantagé  » dans ses investissements et parfois, certains Kabytchous veulent nous faire avaler qu’il est  » harcelé  », parce que Kabyle. Non les Kabytchous qui le défendent sont à son image. Ils mangent dans son assiette comme lui mange dans l’assiette de certains dirigeants algériens

    Sinon comment justifier le silence des autorités (le régime) sur le massacre environnementale des usines de Rebrab a Vgayet. Comme justifier toutes les facilités d’importation , de l’exportation de ses marchandises et des transferts de ses fonds vers l’étranger pour investir?

    Si Mr. Lakhdar, vous êtes attaqué pour avoir dit certaines vérités en restant fidèle a votre idéal, imaginez les insultes et les menaces que je reçois et dont je suis victime: En tant mauvais Kabyle qui ne se solidarisé pas avec les Kabytchous et qui est contre le séparatisme !!!!!!

    Revenons aux médias de Rebrab.
    Ce Rebrab est un capitaliste moderne: certes intelligent, mais très manipulateur et rusé ….
    A l’époque où il était propriétaire du journal Liberté nous étions quatre (4) amazighophones , défenseurs de la langue Tamazight a lui proposer Gratuitement une page d’information en langue Tamazight dans son journal Liberté. Tenez-vous bien, il n’a pas dit Non, il n’a pas dit Oui ‘on plus.
    Sa réponse était un Grand Mépris par un Grand Silence en ignorant notre noble et digne proposition littéraire, et ce sans votrepartie.

    Toujours dans le domaine des médias.
    N-il pas couru pour acheter et sauver un Journal arabophone? Il n’a pas réussi car les intéressés et gestionnaires du Journal arabophone ont compris ses intentions, ses visées et sa manipulation.

    Alors voyez-vous, le capitalisme est de tout temps l’exploitation des ouvriers, et il n’a qu’un seul visage: s’enrichir peu importe la méthode et l’origine du capitaliste, et Mr. Rebrab l’a très bien compris.

    Je vous avoue que j’ai fait un Grand effort pour écrire ces maigres lignes et cet avis fidèle a mes convictions, car cela fait longtemps que je me suis débarrassé de  » l’émotivité Kabytchous  ».
    Je ne  » trie pas  » mes soutiens ou mes alignements en fonction de mon origine, mais sur des bases humaines de solidarité et d’entraide.

    Je suis un Amazigh algérien de Kabylie point barre.

    Meme si la lutte des classes est déclassées, celle de défendre l’égalité et l’humanité reste d’actualité.

    Comme on dit simplement, il ne faut pas mélanger les torchons.

    Ceci dit, bonne continuité, car il m’arrive parfois de lire vos contributions qui sont effectivement fidèles à votre engagement, même si je ne partage tout ce que vous écrivez, ce qui est normal je pense.

    +++ KABYTCHOUS: un mot ou si vous voulez un néologisme qu’utilise feu MHYA ( ad h’arven fell-as i3ssasen n tmurt) pour désigner ces Kabyles qui court pour des avantages surtout matériels en trahissant leurs idées et les leurs.

    Ce terme complète celui des KABYLES DE SERVICE ( KDS) qui sont des Kabyles qui œuvrent au sein du régime en trahissant leurs origine pour leurs intérêts personnels et celui de leurs familles.

  3. Les esprits au vent mauvais contre la Kabylie se retrouvent forcément, sinon, comment allez alimenter le torchon du gininar criminel.
    Étant Kabyle je n’ai jamais entendu ou vu un Kabyle avec un tel nom.
    Ce nom n’à jamais été Kabyle et ne le sera jamais.
    Les mouches Ânejiriennes ont aujourd’hui des visages, mais ne vous en déplaisent entre nous on se reconnaît sans parler, car nous ne sommes pas importés d’ailleurs, nous sommes juste nous- même et malgré toutes vos pérégrinations, vous ne tromperais jamais jamais un enfant du Djurdjura.
    Continuez vos basses œuvres, avec les ordres des tagarins, mais sachez le une bonne fois pour toutes, nous ne sommes pas arabes et nous ne serons jamais vos ’frères, ni même cousins éloignés.
    Quant on traite les Kabyles de kabytchous, on a pas matière à expliquer quoi que ce soit, il faut juste dire que nous sommes fiers de ce que nous sommes et nous préférons mourir debout.

  4. Je tiens en premier lieu à préciser que je n’ai aucun lien ni amical ni familiale avec lui d’autant plus que je suis originaire de l’extrême sud ouest de l’Algérie mais le monsieur que vous êtes en train d’agresser il a créé jusqu’à 25000 emplois il lui est arrivé de verser en IBS à l’Algérie chaque année de 45 à 60 milliards de dinars ce qu’il verse en cotisation CNAS et en IRG sur les salaires de ces travailleurs dépasse chaque mois les 250 à 300 milliards de centime je rajoute que c’est la deuxième personne qui génère de la devise pour notre cher Algérie grâce à ses exportations en Europe du ver plat de sa verrerie MFG implanté dans la ville de là-bas près de Blida ne pas oublier que en 2006 à Béjaïa après un tête-à-tête avec le Walid de cette ville il lui a accordé la vente d’un terrain près du port pour un projet agroalimentaire d’exportation le lendemain à 6h du matin le préfet fut licencié avant la signature et surtout comprendre que chaque année ses exportations de vert plat génèrent pour le trésor de notre pays de 250 jusqu’à 400 million d’euros et surtout ne pas oublier le projet qu’il avait initié avec 300 industriels associés en 2011 dans la ville de capjanet où il demandait à l’état d’acheter 130 ha pour construire une zone industrielle pétrochimique et un port d’exportation qui allait à partir de 2014 créer 1,5 à 2 millions d’emplois et générer des exportations qui varient de 15 à 20 milliards de dollars chaque année dommage que Bouteflika avait sa beauté ce projet l’ex-président avait déclaré que comme ça monsieur Rebrab va être le nouveau Berlusconi et va se présenter à la présidentielle de 2014 sachant que le patron de Cevital n’avait pas d’ambition présidentielle vu que il a un diabète de type 1 avec insuline avant de critiquer ce brave monsieur donnez-nous votre contribution pour notre pays en finance en fiscalité et en création d’emploi

  5. Ce que m’inspire cette longue charge de BSL à l’encontre de M.Issad Rebrab, est un sentiment de colère que LMA connu pour sa défense des Libertés et sa farouche opposition à la démagogie, puisse valider la publication d’une telle ignominie qui s’apparente à une basse vengeance. L’honnêteté intellectuelle et le respect du code d’Honneur du Journalisme interdisant formellement de s’en prendre à un homme persécuté et interdit de Droit et toute activité, qui ne puisse répondre à la diffamation.

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