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dimanche 27 juillet 2025
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Le RCD, le PT et Jil Jadid dénoncent la nouvelle loi minière et alertent sur une perte de souveraineté

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Dans un communiqué commun rendu public ce samedi, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), le Parti des travailleurs (PT) et Jil Jadid expriment leur « profonde inquiétude » face à l’adoption récente d’une nouvelle loi encadrant les activités minières en Algérie.

L’initiative politique est inédite. Mais l’heure est grave. Les trois formations politiques, qui revendiquent des positions idéologiques et programmatiques différentes, unissent leur voix pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une « dénationalisation pure et simple » d’un secteur stratégique pour l’avenir du pays.

Le texte de loi, adopté par les deux chambres du Parlement durant la période de célébration du 63e anniversaire de l’indépendance nationale, est jugé par les signataires comme étant en rupture brutale avec les orientations antérieures en matière de souveraineté économique.

En cause, notamment, la suppression de la règle du 51/49, qui garantissait jusque-là une majorité de capital public algérien dans les projets mixtes du secteur minier.

Désormais, la nouvelle législation permettrait à des partenaires privés étrangers de détenir jusqu’à 80 % des parts, dans le cadre de contrats de concession pouvant aller jusqu’à 30 ans, renouvelables et transférables.

Les trois partis dénoncent une régression législative lourde de conséquences, évoquant une atteinte frontale à l’article 20 de la Constitution, qui consacre le caractère inaliénable de la propriété collective de la nation sur ses ressources naturelles.

Le communiqué va plus loin en accusant cette loi d’ouvrir la porte à des intérêts étrangers « incontrôlables, y compris hostiles» à l’Algérie, lesquels pourraient en outre bénéficier de financements publics via les fonds du Trésor.

Les auteurs du texte s’appuient sur l’expérience passée pour étayer leurs inquiétudes. Ils citent les cas des mines de Ouenza, Boukhadra ou encore Amesmessa, privatisées au début des années 2000 dans un contexte similaire, et dont l’exploitation par des multinationales comme ArcelorMittal ou GMA s’était soldée, selon eux, par un « siphonage criminel» des ressources sans bénéfice pour le pays.

Ces expériences, affirment-ils, ont démontré que les entreprises minières internationales priorisent la rentabilité au détriment du respect de l’environnement, des normes sociales ou de la santé publique.

Au-delà de la dimension économique, les partis signataires soulignent l’enjeu stratégique et géopolitique que représente le secteur minier, notamment dans un contexte mondial de forte pression sur les matières premières critiques, telles que les terres rares ou les métaux précieux.

Dans cette optique, ils plaident pour une politique de développement autonome fondée sur l’investissement public, la recherche nationale et une vision de long terme, à même de préparer le pays aux défis de la transition post-pétrolière.

Les trois partis s’interrogent également sur les motivations réelles du gouvernement à opérer un tel revirement. Ni le président Tebboune, rappellent-ils, ni les parlementaires majoritaires, ne s’étaient exprimés dans leurs programmes respectifs sur une réforme d’une telle ampleur. Ils alertent sur le risque d’un engrenage conduisant à terme à la privatisation du secteur des hydrocarbures, comme cela avait été amorcé en 2005, et à une dépendance accrue à l’endettement extérieur, en contradiction avec l’actuelle situation financière relativement saine de l’État algérien.

En conclusion, le RCD, le PT et Jil Jadid appellent solennellement le président de la République à ne pas promulguer cette loi, qu’ils qualifient d’« anticonstitutionnelle et antinationale». Ils en appellent également à la vigilance des citoyennes et citoyens algériens, qu’ils exhortent à se mobiliser autour de la défense de ce qu’ils considèrent comme un pilier fondamental de la souveraineté nationale.

Cet appel multipartite, inédit dans sa convergence sur une question économique aussi stratégique, pourrait-il raviver le débat sur la gestion des ressources naturelles et la place du capital étranger dans l’économie nationale, à un moment où l’Algérie redéfinit son modèle de développement sous un régime de plus en plus centralisé, où toute contestation publique est étroitement encadrée, voire réprimée ?

La rédaction

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2 Commentaires

  1. Étant donné que l’État algérien refuse l’endettement extérieur et la planche à billets a déjà été utilisée à outrance pour restreindre le déficit public (la chute de la valeur du dinar) !
    C’est bien beau la loi 51/49 mais l’État algérien a t-il l les moyens de ses ambitions ? Cette nouvelle loi démontre que non !
    Quand on s’intéresse aux mines dans le monde, elles appartiennent en grande majorité à des multinationales canadiennes, australiennes, anglaises, Suisse, africaine du Sud…. !
    Tout près de l’Algérie, la mine d’or au mali est détenue à 80 % par Barrick !
    C’est bien de critiquer mais Il faut citer le Maroc qui n’a peut-être pas de pétrole et de gaz mais ils ont aussi une longue tradition minière et eux au moins ils ont 2 grandes entreprises multinationales ! OCP group créé en 1920 est présent dans les 5 continents et Managem créé en 1930 est présent dans 7 pays en Afrique !

  2. Comme je l’ai déjà dis dans un de mes post , après la vente en gros des richesses en , voilà venu le temps de la vente au détail.
    Bientôt biidhnilah, machalah cela sera les soldes.
    Après la vente de tout ce qui a une valeur, ils vont se mettre à fabriquer des botis pour vendre le ghachi, puisque c’est tout ce qui restera.
    Un peuple qui passe son temps dans les mosquées à prier un boundiou qui n’à jamais exister, désolé mais il ne mérite pas mieux.
    Plus la chute sera dure, plus la Kabylie a de chances de se libérer, alors je prie le diable pour qu’il accélère leurs chute.

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