Zahir Chabane, Malik Boudjemaa, Belaïd Boumedjane et Zahir Moulaoui ont été arrêtés ce mercredi 20 août 2025 à Ifri-Ouzellaguène. Leur tort ? Vouloir commémorer le congrès de la Soummam. Omar Aït Larbi a lui aussi subi l’arbitraire.
Zahir Chabane, Malik Boudjemaa et Zahir Moulaoui ont dû passer la journée entière entre les mains des gendarmes avant d’être relâchés par la brigade de gendarmerie de Fenaia Bgayet, a-t-on appris. Omar Aït Larbi a lui aussi été relâché en fin de journée. Belaïd Boumedjane eut cette déclaration après sa libération : « Après avoir été interdit de quitter mon pays, me voilà interdit de circuler dans mon propre pays. Ahlil… Heureux les martyrs qui n’ont rien vu ».
Quelque 14 militants du RCD ont été aussi embarqués pour les mêmes fallacieux motifs.
Ce qui s’est passé aujourd’hui à Ifri-Ouzellaguène est une souillure des valeurs de la Révolution algérienne pour laquelle se sont battus les moudjahidines. Un impressionnant dispositif policier a été déployé pour empêcher le peuple de célébrer l’événement. La mémoire nationale a une fois de plus été instrumentalisée et détournée de son sens véritable à Ifri-Ouzellaguèene.
Ce lieu, emblématique du Congrès de la Soummam, censé incarner la souveraineté populaire et l’esprit de lutte pour une Algérie libre, a été monopolisé par un pouvoir qui n’a de cesse de confisquer la mémoire collective au profit de sa légitimité vacillante.
L’accès à la cérémonie a été restreint par un système opaque d’invitations, distribuées non pas par les institutions représentatives du peuple, mais par des structures cooptées par le régime, selon des sources locales. Ce dispositif d’exclusion a transformé un moment de recueillement national en un théâtre politique verrouillé, inaccessible aux citoyennes et citoyens ordinaires, pourtant les véritables héritiers de cet héritage révolutionnaire.
Cette instrumentalisation de la mémoire s’est doublée d’un dispositif sécuritaire répressif : des militants politiques ont été arrêtés ou refoulés, simplement pour avoir voulu se recueillir en toute dignité sur un lieu de lutte et de sacrifice. Le message est clair : dans l’Algérie officielle, la mémoire appartient au seul pouvoir, non au peuple.
Pire encore, une mise en scène grossière a vu certains cercles proches du régime – autrefois marginalisés – être réintroduits comme acteurs d’un « second collège » symbolique, sous escorte, pour mieux légitimer une cérémonie verrouillée. Dans la « nouvelle Algérie » de Tebboune on en est encore aux pitoyables mises en scène.
Faut-il s’étonner de ces basses œuvres mémorielles ? Non. Ceux qui dirigent l’Algérie actuellement ne savent et ne sauront faire autre chose qu’embastiller le peuple, interdire la parole libre, enfumer l’opinion…
Le pouvoir s’accroche à une mémoire qu’il dénature, réécrit et verrouille, pour mieux étouffer les voix libres. Il ne commémore pas : il contrôle. Il n’honore pas les martyrs : il s’en sert. En refusant aux Algériennes et Algériens le droit de manifester leur mémoire, il nie leur droit fondamental à l’histoire. Ce qui s’est passé ce jour, comme l’année dernière, est une trahison silencieuse, mais profonde, de l’esprit même du 20 août 1956.
Yacine K.
Ah! Si le ridicule tuait!
Délit ultime en Algérie tebbouniène: vouloir commémorer le congrès de la Soummam un 20 août 2025. Silence, on falsifie l’Histoire!