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Commémoration du congrès de la Soummam : le FFS,  de l’opposition au pouvoir,  à l’opposition du pouvoir 

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En s’accommodant  du  rôle confortable du parti d’opposition adoubé par le  pouvoir, le FFS tourne le dos à l’héritage combatif qui fut jadis le sien, pour mieux endosser aujourd’hui le costume taillé sur mesure d’un figurant clientéliste. D’un parti de  l’opposition du pouvoir docile, décorative et complice.

À Ifri, haut lieu de mémoire du congrès de la Soummam, l’histoire s’est une nouvelle fois transformée en miroir de la politique actuelle. Le 20 août 1956, les cadres de la Révolution y avaient posé les bases d’un État moderne, au-dessus des calculs partisans. En 2025, le même site sert désormais de théâtre à une autre partition : celle du tri soigneux entre l’opposition qu’on tolère et celle qu’on bâillonne. Des partis qui se compromettant avec un pouvoir impopulaire et des formations politiques qui essuient les coups d’un système policier.

Ainsi, le RCD, venu se recueillir et honorer les artisans du congrès, s’est vu interdire l’accès, sous le prétexte d’un pouvoir toujours prompt à effacer ce qui dérange. Pendant ce temps, le FFS, lui, a pu déposer sa gerbe de fleurs, poser devant le monument et tenir sa minute de silence. 

Deux poids, deux mesures ? Non, plutôt deux rôles bien distribués. Car il y a en Algérie deux types d’opposition : l’opposition au pouvoir, incarnée par ceux qui contestent ouvertement sa logique d’autoritarisme et de confiscation ; et l’opposition du pouvoir, soigneusement encadrée, à laquelle on concède quelques gestes symboliques en échange d’un silence complice.

 Le FFS, en se taisant sur l’interdiction faite au RCD, confirme qu’il appartient à cette seconde catégorie. Pour le pouvoir, l’enjeu est ailleurs : il s’agit de montrer le rôle qu’il assigne à l’opposition. Une opposition qui ne dérange pas, qui accepte d’être tolérée et de jouer le rôle d’outil commode au service du régime. »

Ce 20 août, le pouvoir n’a pas seulement verrouillé un site historique : il a rappelé, avec un cynisme sans faille, qu’il domestique encore et toujours la scène politique. Et le FFS, malgré son histoire prestigieuse, accepte désormais d’endosser le costume d’une opposition factice, modèle réduit d’une démocratie de façade. Une opposition de décor, posée comme une gerbe de fleurs au pied d’un monument : ça ne gêne personne, ça embellit la photo.

Mais ne nous y trompons pas : en gardant le silence sur l’entrave subie par le RCD, le FFS accepte de jouer ce rôle de figurant, si cher au système. Celui du « parti toléré », toujours présent pour donner l’illusion de pluralisme, jamais trop bruyant pour troubler le metteur en scène. On se souvient de la participation de Youcef Aouchiche à une présidentielle que tout le monde qualifiait de mascarade. Le pateon du FFS a accepté de jouer les lièvres avec zèle et volonté.

Le pouvoir, lui, jubile. Il tient encore ce vieux jeu malsain : distribuer bons points et sanctions, domestiquer la scène politique, maintenir le folklore démocratique. Le FFS en est désormais le prototype parfait : un parti d’opposition factice, une vitrine commode, l’ombre pâle de ce qu’il fut.

En somme, soixante-neuf ans après le congrès de la Soummam, le combat n’est plus entre colonisateurs et colonisés, mais entre une opposition au pouvoir et une opposition du pouvoir.  Et dans ce théâtre de dupes, il y a ceux qui assument le rôle de la résistance pour l’accomplissement du destin d’un peuple en quête de liberté… et ceux qui se contentent du rôle de comparse, potiche ornementale d’un pouvoir qu’ils prétendent contester. 

La Rédaction 

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6 Commentaires

  1. Le rcd qui a été longtemps au pouvoir, avec un régime pire que l’actuel, avec bouteflika qui a juré en kabylie que Tamazight ne sera pas honorée, ne s’est jamais infigné lorsque les cadre du ffs étaient emmenés l’un aprés l’autre en prison. Je ne dis pas plus, car je n’aimes pas étaler le linge sale. Mais un petit aperçu: qui a aidé á mettre en prison des militant ffs durant ces 30 dernières annés? Donc, le rcd devrait apprendre au lieu d’enfoncer le clou. Les lois sont lá aujourd’hui et au lieu de se plaindre sabs projet, il faut qu’ils aillent devant les tribunaux … contre ces groupes tapis dans l’ombre qui tirent les ficelles pour actionner l’état contre le rcd.

    • Cher compatriote @Vérité Absolue , le RCD ne cherche pas à enfoncer le clou , il n’a fait que dénoncer et se révolter contre l’interdiction d’accès à ses militants et aux cadres du parti qui ont voulu simplement se recueillir et honorer de leur présence les artisans du congrès du la Soummam. Point barre. Pourquoi le FFS n’a eu aucun souci de ce côté mais pas le RCD ?? Tu devrais juste te poser cette question., pas plus que çà et ne pas chercher des prétextes pour justifier l’injustifiable.

      Le FFS est un allié politique objectif du pouvoir, il est là pour faire croire à l’existence d’une démocratie, alors qu’elle est factice et de façade . Point barre. Heureusement que les algériens ne sont pas dupes, ils se sont rendu compte très vite de ce rôle de soutien politique du FFS quant à la feuille de route du pouvoir … épicitou.

  2. je ne suis ni du rcd ni du ffs mais sans remonter très loin dans l’histoire tumultueuse entre ces deux partis il faut reconnaitre qu’aujourd hui le ffs a perdu son âme particulièrement en participant aux dernières élections présidentielles qui ont été une véritable mascarade. C’est tellement évident que la maffia d’alger joue la carte du ffs de manière tellement grossière que ça en crève les yeux comme dirait le commentateur avant moi comme une vérité absolue …Je suis d’accord avec l’analyse faite par le journaliste du matin à contrario je dirai que la position actuelle du rcd me parait plus honorable il essaie difficilement dans un contexte de répression systématique de porter haut le drapeau de l’opposition …

    • @said elbouiri , exactement ! C’est clair et net , comme de l’eau de roche. Même les aveugles ont pu voir ce manège de ce que j’appelle …. le FFS de l’après Ait Ahmed .

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