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La levée des réserves sur la CEDAW fait sortir les islamistes du bois ! 

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Comme attendu, la décision du président de la République de lever la réserve algérienne sur l’article 15, paragraphe 4, de la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), a immédiatement fait sortir les islamistes du bois.

Le décret présidentiel n° 25-218, publié dans le Journal officiel n° 55, consacre l’égalité entre hommes et femmes en matière de liberté de circulation et de choix du lieu de résidence. Une avancée saluée par les défenseurs des droits humains, mais rejetée par le Mouvement de la société pour la paix (MSP), principale formation islamiste du pays.

Le MSP dénonce une mesure « contraire à la législation et à la charia »

Dans un communiqué publié le 24 août 2025, signé par son président Abdelali Hassani Cherif, le MSP exprime sa « profonde stupéfaction » face à ce qu’il considère comme une décision prise en violation des procédures législatives. Selon le parti, la levée d’une réserve sur une convention internationale exige le passage par le Parlement, et non un simple décret présidentiel. Cette démarche est jugée « contraire à la règle de parallélisme des formes » en matière de législation.

Mais au-delà du débat juridique, le MSP attaque sur le fond. Il estime que la décision est en contradiction avec les « spécificités religieuses, culturelles et sociales du peuple algérien », rappelant que le droit de la famille est inspiré de la charia et place la famille sous l’autorité du mari. Le parti met en garde contre les « dérives » qu’entraînerait la reconnaissance du droit pour les femmes de choisir librement leur domicile, y voyant une menace pour « la stabilité de la famille et la cohésion sociale».

Une mise en garde contre les « ingérences internationales »

Dans le même texte, le MSP dénonce ce qu’il qualifie de « soumission aux pressions internationales » et redoute que l’Algérie n’entre dans un processus de démantèlement progressif de son droit national au profit de normes venues de l’extérieur.

Le communiqué rappelle que l’Algérie avait déjà levé, en 2008, une réserve sur l’article relatif à la transmission de la nationalité, avant d’abandonner aujourd’hui celle portant sur la liberté de mouvement. Pour le parti islamiste, il s’agit d’un engrenage qui pourrait mener à un « affaiblissement du droit de la famille et de l’autorité du mari ».

Comme le montre le texte, les islamistes convoquent les foudres du ciel sur le pays. Le communiqué va jusqu’à alerter sur les « conséquences sociales désastreuses » d’une telle évolution, évoquant le risque de voir des femmes revendiquer le droit à un logement indépendant en cas de litige familial, ce qui, selon le MSP, déstabiliserait les règles en matière de mariage, divorce, garde d’enfants ou pension alimentaire.

Entre avancée juridique et fracture politique

En rompant avec une réserve qu’elle maintenait depuis près de trois décennies, l’Algérie se rapproche des standards internationaux en matière d’égalité des sexes. Mais cette avancée juridique met en lumière un clivage politique profond : d’un côté, l’État qui cherche à donner des gages de modernisation et d’ouverture ; de l’autre, les partis islamistes qui campent sur une lecture religieuse et conservatrice du droit.

La polémique autour de l’article 15, paragraphe 4 de la CEDAW illustre ainsi une constante de la vie politique algérienne : toute tentative de réforme en faveur des droits des femmes se heurte aux résistances d’un islamisme politique prompt à brandir la menace de la « fitna » et de la perte des valeurs traditionnelles.

Reste à savoir si le chef de l’État maintiendra sa décision ou finira par céder face à la levée de boucliers des islamistes, dont la contestation ne manquera pas de s’amplifier avec l’entrée en scène annoncée d’autres partis et associations issus du même courant idéologique.

La rédaction

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2 Commentaires

  1. Comment expliquer aux kabyles algérianistes qu’en faisant passer l’Algérie avant la Kabylie, ils ouvrent la voie aux énergumènes du HAMAS algérien de parler et décider au nom des kabyles.
    Cette mesures qui rétablit un tant soit peu le droit des femmes est probablement en contradiction avec la shariya islamique – c’est et avec les valeurs des adeptes du Hamas et FIS majoritaires en Algérie. Mais en quoi cela concerne la femme kabyle, la Kabylie, le droit kabyle, les valeurs kabyles ? Grâce aux kabyles algérianistes, les lois du HAMAS algérien et du FIS vont s’appliquer en Kabylie de façon tout à fait démocratique en vertu du principe de la majorité. Ce sont là les fruits de plus 70 ans de renoncements, d’efforts pour réformer le cadre colonial, en faire une entité viable pour les indigènes, «la méthode du coucou» pour reprendre un de vos titres.

  2. La charia n’est pas notre choix, mais une imposition de boumediene et sa clique. Maintenant que vous aviez démontré 60 ans durant de votre charia, les femmes quand elles peuvent fuient votre oumma paradisiaque, pour y aller dans les périphéries des villes européennes, celles « des koufars ». Honte à vous. L’islam n’est pas notre limite éthique ni juridique, du reste même la contitutionette-islamiste n’a jamais été votée que par une infime minorité. philosophique. Nos femmes ne doivent pas être la propriété de leurs maris. Le mariage n’est pas une obligation morale et les femmes n’ont pas à se soumettre, qui les soumet est simplement un fasciste qui reproduit sur d’autres personnes ce que le régime lui fait endurer. Ridicule aussi cette peur que les femmes revendiqueraient un toit dans cette configuration féodale où les femmes doivent subir le tuteur à vie, qu’elles aient un PHD ou que le mari soit imbécile, s’il est mâle il vaut deux femmes en droit ou la femme qui en vaut la moitié d’un homme : une barbarie juridique. Du reste, votre islamisme a servi le pays aux puissances du Moyen-Orient, assassiner des algériens parce qu’intellectuels ou pas religieux a été une preuve claire que l’islamisme travaille contre la nation. C’est boumediene qui nous légué cette connerie déterministe qui voudrait que l’Algérie serait née en 62 et qu’elle doive être arabe et islamique. Quant aux hommes, surtout en Kabylie, qui voudraient feindre que l’islam serait unifiant, ils doivent simplement se remémorer qu’en 63 quand boumediene avait massacré 500 valeureux démocrates Kabyles qui se sont mis de travers à la horde du régime militaire, les oulémas algériens avaient « halalisé » le charnier d’État au nom de la supériorité de l’islam sur la démocratie. C’est-à-dire notre humanité vaut zéro devant l’impératif de la oumma. L’islamisme du régime est l’autre pilier idéologique du régime, il n’est pas neutre, il avance sans nuances, ou vous vous soumettez ou alors vous êtes écrasés, hier en Kabylie aujourd’hui en Algérie en passant sur le corps des femmes, le fascisme repose sur le silence complice des hommes – les mâles – qui croient en gagner du « pouvoir » en participant à l’oppression de la moitié des algériens, les femmes. Sauf un État laïc où le choix éthique est du ressort des libertés et le droit est unitaire et égalitaire, que le religieux serait dans l’harmonie. L’Algérie existait bien avant la naissance de l’islam et le sens des limites ancestral fonde la personnalité algérienne. Faire de l’islam une constitution dit simplement combien le nul l’a emporté en 62 avait la horde criminelle qui fit le coup d’Etat.

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