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lundi 13 octobre 2025
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Limogeage de Nadir Larbaoui : entre contradictions juridiques et crise de confiance politique

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Le limogeage du Premier ministre par Abdelmadjid Tebboune, suivi du maintien en poste du reste du gouvernement, suscite interrogations et polémiques. Cette décision, prise dans un contexte de tensions sociales et politiques accrues, révèle les contradictions persistantes entre les textes constitutionnels, les pratiques institutionnelles et les attentes de la société.

Une anomalie constitutionnelle

Pour l’avocat et juriste Abdellah Heboul, la démarche présidentielle pose un sérieux problème de conformité juridique. « Le gouvernement est un bloc constitutionnel, juridique et politique. La cessation de fonctions du Premier ministre entraîne automatiquement la fin de fonctions de l’ensemble des membres du gouvernement », explique-t-il.

Et de rappeler que la Constitution du 30 décembre 2020 ne prévoit aucun mécanisme de Premier ministre par intérim. Dès lors, la désignation provisoire d’un ministre de l’Industrie à ce poste n’a pas de fondement textuel solide. Cette entorse au cadre constitutionnel illustre, selon Me Heboul, le décalage récurrent entre la lettre du droit et la pratique politique en Algérie.

L’inquiétude des observateurs : instabilité au sommet

Du côté des observateurs politiques, le professeur universitaire et chercheur en science politique Mohamed Hennad s’interroge sur les raisons profondes de cette décision :

« Qu’est-ce qui a empêché la nomination d’un Premier ministre permanent au lieu d’un intérimaire, alors que la stabilité gouvernementale est l’une des conditions de l’efficacité, surtout dans les circonstances difficiles que traverse notre pays et au regard des compétences du ministre désigné ? Y a-t-il un conflit au sommet de l’État qui a empêché une telle nomination ? »

Pour le Pr Hennad, cette situation n’est pas anodine : elle reflète une instabilité chronique au cœur du pouvoir qui alimente le doute et la défiance.

Jil Jadid : « Une gestion chaotique qui accentue la crise »

Le parti Jil Jadid a, lui aussi, vivement réagi. Pour cette formation, la désignation d’un Premier ministre par intérim à la veille de la rentrée sociale n’est que le symptôme d’un dysfonctionnement plus profond :

« Nous en sommes à la septième équipe gouvernementale en six ans. Cela traduit une absence de stabilité au sommet de l’État et donne l’image d’un système en plein désarroi. Cette situation accentue la crise et conduit à une perte de confiance entre gouvernants et gouvernés », dénonce le parti.

Selon Jil Jadid, les changements répétés de responsables ne peuvent constituer un véritable processus de réforme. « Le simple remplacement des noms et des portefeuilles ne se traduit pas par des réformes tangibles tant qu’il n’y a pas de mesures concrètes et de résultats palpables dans la vie des citoyens. »

La formation politique va plus loin, en qualifiant cette pratique de « politique de nominations, de révocations, de mises à la retraite et de rappels à répétition », une méthode qui illustre l’improvisation et l’absence de vision à long terme. « Un pays du niveau de l’Algérie ne peut être dirigé par la gestion chaotique et l’improvisation. Aujourd’hui plus que jamais, l’Algérie a besoin d’institutions fortes, transparentes et justes pour restaurer la confiance entre le citoyen et l’État. »

La brutalité des limogeages, signe d’une gouvernance en dehors des règles et de l’État de droit

Cette critique trouve un écho dans la lecture de l’opposant politique, Mohcine Belabbas, qui rapproche la situation actuelle de précédents tout aussi révélateurs. Ce qui arrive à Nadir Larbaoui aujourd’hui est, selon l’ex-président du RCD, le miroir de ce qu’a subi Abdelmadjid Tebboune en 2017 : des renvois décidés dans l’opacité et sans explications. Ces pratiques confirment, estime-t-il, qu’en Algérie, les institutions restent subordonnées à la volonté d’un cercle restreint et non à l’État de droit.

Entre légalité et crédibilité politique

Au final, le maintien d’un gouvernement amputé de son chef révèle le dilemme récurrent du pouvoir algérien : respecter strictement la Constitution au risque de provoquer une vacance institutionnelle, ou privilégier la continuité politique quitte à s’écarter du cadre légal.

Mais pour les juristes, les chercheurs et les acteurs politiques, cette séquence traduit surtout une instabilité structurelle du système où la verticalité du pouvoir s’exerce, souvent, dans la précipitation, la brutalité et le déni des règles constitutionnelles et de l’État de droit. Le décalage permanent entre le discours officiel de réforme et les pratiques réelles nourrit la défiance des citoyens et fragilise davantage la crédibilité de l’État.

La rédaction

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7 Commentaires

  1. Voila qui demontre les LIMITES de civils Algeriens – qui ne peuvent pas se gouverner sans la TUTELLE MILITAIRE. N’aura-t-il pas fallut attendre des Siecles avant la construction de routes et de reseau d’egoux? En fait, ils(Alkhariens) n’ont meme pas ete’ foutus mettre en place des systemes de khrage. Pour ca, je comprends que beaucoup d’entre-eux se preferent « khrabes. » Est-ce pour ca qu’on aura laisse’ les delirs de Bouteflika se realiser plus d’une fois? c.a.d. le pourrissement? Force est de constater que ce bled a besoin d’une matraque pour bouger, meme si ce n’est que pour tourner en rond. Il ne manquait qu’une religion et par miracle le petrole et gaz des Arabes, va se faire un chemin en souterrain jusqu’en Algerie – et pourquoi pas jusqu’a al-mouradia. Y a-t-il un quelconque « hadouk asenatour hadak » ou quelqu’un de la chambre basse, celle d’en-haut, celle d’a gauche ou celle de droite qui ait fait semblant d’ouvrir la bouche ?
    Voila pourquoi vous demandez son opinion a un algerien et sa reponse a coup sur: Kayen al khobz wela makkach?

    • Chers compatriote @Magnus, le problème soulevé dans cette contribution est un problème grave de nature constitutionnelle et institutionnelle. Je ne comprends pas pourquoi les citoyens algériens ont besoin d’être matraqué, ils ont assez reçu de coups. Ils ont même été assassinés ou blessés ou emprisonnés quand ils ont essayé de revendiquer certains droits par la rue, ou même par le biais de certains partis politiques de la vraie opposition quand le champ médiatique et politique était plus ou mois ouvert , ce qui n’est plus le cas depuis l’avènement de Tebboune et Changriha , ou plus exactement depuis le relais pris par le non moins sinistre Gaid Salah.

      Non mon frère, les citoyens algériens ont juste besoin d’un peu de démocratie, d’un Etat de droit, d’une justice indépendante et de quelques libertés comme la liberté de d’exprimer, la liberté de pensée, d’opinion et de conscience oui même la liberté de conscience lui est nécessaire car c’est un droit citoyen UNIVERSEL et non OCCIDANTAL.

      • Tu comptes toi-meme Isaac Newton ou quoi? Ca 14 siecles que Rabi, assiste’ de Mouh, Omar, Ali, Fatima et Khedija et napoleon bon a rien les a rejoint n’ont pas ferme’ leur laboratoire… a essayer de creer une lueur de republique et ne serait-ce une fraction de seconde et moyennant tout le sang et le petrole du monde, en vain ! Meme avec les habiboux et les habibettes les plus supremes ca n’a pas marche’… Il ne reste plus qu’une experience – prendre la tete de said saadi et la foutre dans un etau – il aime ca de toute facon.Il n’y a rien a attendre de gens qui nient meme leur race. Et il ne s’agit pas que de la paire que vous mentionnez mais de la vaaaaaste majority des bipedes que vous traitez d’Humains.
        On se perd dans des notions trop complexes avant de penser la notion de Agence Personnelle. Tout commence la ! Ca menera eventuellement vers la fin de la mesquinnerie et l’assistanat? et peut-etre a des politiques serveuses publiques…

      • L’agentivité personnelle est le sentiment qu’a un individu d’avoir la capacité d’agir délibérément et efficacement, d’influencer son environnement et de faire des choix concernant sa vie et ses actions. Elle implique une combinaison de croyances et d’actions, telles que l’auto-efficacité (confiance en ses capacités), la prévoyance (fixation d’objectifs et planification), la mise en œuvre (action) et l’autogestion (gestion des difficultés et du stress). Cultiver l’agentivité personnelle conduit à l’autonomisation, à la résilience et à une plus grande capacité à façonner son destin et à atteindre ses objectifs personnels.L’agentivité personnelle est le sentiment qu’a un individu d’avoir la capacité d’agir délibérément et efficacement, d’influencer son environnement et de faire des choix concernant sa vie et ses actions. Elle implique une combinaison de croyances et d’actions, telles que l’auto-efficacité (confiance en ses capacités), la prévoyance (fixation d’objectifs et planification), la mise en œuvre (action) et l’autogestion (gestion des difficultés et du stress). Cultiver l’agentivité personnelle conduit à l’autonomisation, à la résilience et à une plus grande capacité à façonner son destin et à atteindre ses objectifs personnels.

        Le plus grand obstacle a cela est Allah le ghaleb, Moh et khadija les references et la comprehension que le petrole ne s’avale et le gaz ne se respire.

  2. « Et de rappeler que la Constitution du 30 décembre 2020 ne prévoit aucun mécanisme de Premier ministre par intérim ». Et alors où est le problème? Tebboune vient de l’inventer à travers cette décision HISTORIQUE. Une autre décision historique après celle relative à l’importation de 10 000 bus et pneus … rechappés. A ce rythme de décisions historiques, Tebboune, désormais flanqué d’un PM par intérim et de l’inamovible ministre Frak du commerce extérieur, va rapidement ré-écrire l’histoire de la gouvernance historiquement chaotique de l’Algérie. Quant à la Constitution, who cares? La foire aux cancres! Ou mazal!

    • La fin du mimiquisme de fransa a tous les ocasions ! Il va se mettre a signer les decrets a la camera comme trump, jusqu’au jour ou on lui posera le sien des 42Bis et le signera de haut en bas et tombera avec !!!

  3. Bonjour….Cette Femme est courageuse car elle a su relever des incohérences et des dépassements de la part du Président. Mais elle fait mine d’ignorer qu’il est de son rôle d’interpeler et bloquer institutionnellement/constitutionnellement la décision d’outrage et atteinte à la constitution. Pourquoi ne le fait-elle donc pas ? Soit elle agit et bloque la décision, soit elle démissionne et c’est ce que voudra le régime.
    Cordialement

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