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mercredi 3 septembre 2025
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Appel du 1er Novembre : Boukrouh démonte le mythe d’une révolution islamiste 

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Dans une tribune publiée sur sa page Facebook, l’ancien homme politique Nour-Eddine Boukrouh revient sur un débat récurrent : la Révolution du 1er novembre 1954 a-t-elle été pensée comme islamiste ou comme laïque ? Sa réponse est sans ambiguïté : la Révolution portait un projet républicain et non religieux, et toute tentative de l’inscrire sous la bannière de l’islam relève d’une falsification.

Les islamistes algériens s’appuient régulièrement sur une formule extraite de l’Appel du 1er novembre, où il est question d’un État algérien « souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ». Selon Boukrouh, cette phrase n’a jamais signifié la volonté de créer une République islamique. Elle s’inspire, explique-t-il, du vocabulaire politique français, en particulier des constitutions de la IIIe et de la IVe République, qui définissaient la France comme une « république indivisible, laïque, démocratique et sociale ».

Le recours à la formule « principes islamiques » n’aurait été qu’un contrepoint au mot « laïque », jugé trop sensible dans le contexte algérien. « Si les fondateurs de la Révolution avaient voulu instaurer un État islamique, ils l’auraient écrit clairement », insiste Boukrouh.

Cette filiation française se retrouve d’ailleurs dans les appellations des institutions de la lutte de libération : le FLN fait écho au CFLN de De Gaulle, le GPRA au GPRF, et le CNRA au CNRF, autant d’organes issus de la Résistance française.

Surtout, rappelle l’auteur, l’Appel du 1er novembre lie explicitement le projet d’un État démocratique et social au respect des libertés fondamentales « sans distinction de races et de confessions ». Une clause impensable dans un projet islamiste, mais cohérente avec une vision inclusive de la future République algérienne.

À ceux qui accusent la Plateforme de la Soummam (1956) d’avoir « dévié » du texte fondateur, Boukrouh oppose une lecture inverse : en rejetant monarchie et théocratie, le Congrès de la Soummam n’a fait qu’expliciter l’esprit du 1er novembre.

Un avertissement pour le présent

En dénonçant cette manipulation, Boukrouh met en garde contre une instrumentalisation qui, si elle venait à s’imposer, viderait le 1er Novembre de son sens véritable. Réduire la Révolution à un mot d’ordre religieux, c’est nier son ambition universelle et républicaine, et c’est surtout ouvrir la porte à de nouvelles formes d’exclusion. Or, rappelle-t-il, la guerre de libération a été menée au nom de tous les Algériens, sans distinction de croyance, et non pour ériger une théocratie.

La rédaction

#Lien pour lire la tribune de Noureddine Boukrouh https://www.facebook.com/share/p/1GPCjWVMga/

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2 Commentaires

  1. La dérive islamisante n’a pas commencé avec cette phrase « souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques », il y en a d’autres avant. En revanche, cette phrase sensée être inclusive pour Abane et Ben Mhidi, a été mortelle pour la future république.
    Aujourd’hui, la l’impasse est totale sur la question et seule, demeure l’approche individuelle : dégager l’islam de sa sphère intellectuelle.

  2. Bonjour Monsieur Boukrouh

    Vous affirmez que la « Révolution » portait un projet républicain et non religieux, et toute tentative de l’inscrire sous la bannière de l’islam relève d’une falsification. Vous avez peut être raison, mais il y a certains faits qui montrent que certains dirigeants du mouvement national et de guerre de libération ont fait que cela se passe autrement.

    Vous n’êtes pas sans savoir que Messali Hadj, communiste au départ, a vite fait de virer de bord car il sera influencé et phagocyté par l’idéologue Chakib Arslan le prince-émir druze originaire du Liban. C’est celui-là d’ailleurs qui fut le porte-voix de la campagne lancée contre le célèbre « dahir berbère » marocain. Et voilà déjà une raison d’écarter les berbères kabyles du mouvement national. N’oublions pas que Messali Hadj a été accueilli et hébergé par ce Arlan lors de son exil en Suisse.

    Messali a également subi l’influence idéologique du cheikh syrien et panarabe Mohamed Rashid Rida, un intellectuel de l’islam réformiste qu’il a côtoyé. Il était de tendance Jamal Eddine al-Afghani , connu pour être un islamologue, un penseur et philosophe afghan et enfin Messali a été sour l’influence de Mohammed Abduh un penseur , théologien égyptien. Bref !

    Entre parenthèse, Messali Hadj est considéré par le pouvoir illégitime algérien, et aussi par Benjamin Stora, comme le père du mouvement national algérien alors que le vrai père c’est bien Amar Imache . C’est Imache qui en mars 1926 a décidé de faire du syndicat ouvrier maghrébin qu’il a créé en 1924, le premier parti politique du mouvement national dénommé l’Étoile nord-africaine (ENA) qui prône la lutte pour le progrès social et contre toute forme d’exploitation. C’est lui qui a désigné Messali comme président de ce parti. Il est bon de rappeler que Messali était certes pour l’émancipation de l’Algérie mais sans pour cela se séparer de la France ou que l’Algérie s’émancipe de la France mais au contraire que l’Algérie reste l’amie et l’alliée de la France. Ce qui n’a pas plu tout à Imache. d’où une des raisons de la rupture entre eux. Ainsi Messali profitera de l’isolement et de la dissolution de l’ENA, pour créer le 11 mars 1937, un nouveau parti : le Parti du peuple algérien (PPA) sur le cadavre de l’ENA. Donc Stora devrait revoir un peu sa copie , au moins sur ce plan là.

    C’est aussi tout au long du mouvement national il y a eu l’influence des Frères Musulman d’Egypte très actifs à l’époque, du Wahhabisme et même des Oulémas algériens. Il ne faut pas oublier que se sont les Oulémas algériens ont lancé, au moment de la grave crise berbère de 1949, des offensives contre les kabyles et ont même demandé la suppression de la chaîne Kabyle qui émettait à l’époque à partir de la Radio Alger. Les Oulémas qui ont tout fait pour interdire les prêches d’avant la prière en langue kabyle, ont même déclaré, je les cite «que les kabyles ne seraient des Algériens à part entière que lorsqu’ils auront cessé d’utiliser ce jargon (le kabyle) qui nous écorche les oreilles » ! C’est une citation authentique qui existe dans leur propre journal édité en Égypte à cette époque là ! Les archives existent.

    Bien avant Messali Hadj, il y a eu l’Emir Abdelkader, un chef religieux et chef de guerre d’une tribu de l’Ouest algérien qui a certes essayé de résister avec courage à la France , mais pas dans l’esprit de la défense de l’Etat algérien en tant que tel mais de la défense de la Ouma Islamya , donc d’une une communauté religieuse qui se défendait contre des mécréants chrétiens venus étouffer l’islam. L’Emir est considéré comme le plus grand symbole de l’héroïsme de toute l’histoire algérienne, le fondateur même de l’Etat algérien alors qu’il a donné à la France sur un plateau d’argent l’exercice de la souveraineté sur tout le territoire sans consulter aucune autres tribus que constituait l’Algérie de l’époque. Le Traité de la Tafna est une sorte de grande trahison car l’Emir aurait pu se rendre tout simplement, accepter la reddition, la capitulation devant plus fort que lui et rejoindre sa tribu sans donner de quitus à la France pour disposer de l’ensemble du territoire, à l’exception bien sûr de la partie où vivait sa tribu.

    Plus tard , durant la guerre de libration il y a eu l’influence de Gamel Abdenasser, symbole du nationalisme arabe , puis l’influence du Wahhabisme etc.. etc.. qui a fait que la révolution algérienne n’a pas été vu comme le soulèvement du pays contre le colonialisme française, mais comme une sorte de lutte, de guerre religieuse contre un colon français chrétiens mécréants anti musulmans. D’où l’appellation de « moudjahidine » donné à nos martyrs.

    C’est ainsi que le pouvoir de 62 a trouvé tout à fait normal et naturel que l’Algérie ne peut être , de force et sans consulter personne, qu’une nation arabo musulmane exclusivement et rien d’autre, donc à l’exclusion l’identité berbère, amazigh millénaire algérienne. Beaucoup de kabyles acceptent ,hélas, cette dramatique fatalité et la trouve presque normal et logique du fait de la propagande à la Goebbels du pouvoir de 62. Certains Kabyles fanatisée sont d’ailleurs les meilleurs défenseurs de l’arabité vu que pour eux c’est l’islam qui prend le dessus sur leur identité première. C’est ainsi.

    Bon courage à vous et merci pour toutes vos contributions qui bousculent les certitudes de certains.

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