25.5 C
Alger
mercredi 3 septembre 2025
AccueilIdéesAlger-Bakou avec du thé aux délices laïcs 

Alger-Bakou avec du thé aux délices laïcs 

Date :

Dans la même catégorie

Salah Laghrour : « La mort d’Abbès Laghrour reste un mystère »

Les quatre principaux dirigeants des Aurès-Nememchas, sous la direction...

France : Gérard Depardieu va être jugé pour viols sur la comédienne Charlotte Arnould

Une juge d'instruction française a ordonné le renvoi devant...

Les enfants, ces victimes oubliées de la sale guerre (IV)

Faut-il d’autres dépositions, d’autres témoignages que ce bref résumé,...

Bengrina, entre populisme et responsabilité pénale 

Les accusations lancées par Abdelkader Bengrina à l’encontre d’un...

Bengrina accuse un ministre de falsifier les chiffres !

Lors d’une intervention publique, le chef du parti ...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Au seuil du dernier rempart de la frontière algérienne avec le reste du monde, le contrôle des voyageurs en cette journée du 28/7/2025, suscite indignation et stupéfaction de la part des nationaux et quelques étrangers présents à l’aéroport d’Alger.

Après un passage au scanner, deux jeunes étudiants ont eu droit à une fouille corporelle jusqu’aux touchés de leur partie intime devant certaines familles. Une quinquagénaire et une jeune dame d’un handicap apparent ont «bénéficié» de traitements spécifiques dans un bureau cloîtré. Lorsqu’il est question du vol Alger-Istanbul tout le monde est sur ses nerfs et rallume la tension de ses passagers. Certains sont bien heureux de ne plus revenir au pays de l’abjection, nous laisse-t-on entendre une fois à bord de l’Airbus A310 de la bannière turque.

Béni par tous les cieux, celui qui transitera par Istanbul afin de s’arrêter à Bakou, capitale de la république laïque Azerbaïdjan. C’est une tout autre splendeur qui attendait le voyageur bien lucide. Vue de l’optique européenne, l’Azerbaïdjan est surtout le pays des Aliyev, père, fils et famille des nouveaux «khans» (princes) de l’après soviétisme.

Le pays méritait d’être visité lorsqu’on attribue un visa électronique en 03 jours et sans  trop de chichis bureaucratiques. Nous ignorons si l’ambassade d’Algérie, installée dans la somptueuse rue Haji Murad à Bakou fait de même à portails fermés. C’est à l’aéroport international Heydar-Aliyev que l’on prend le premier contact avec le pays des royaumes de Manna et de l’Albanie du Caucase du sud. Le contrôle policier et douanier est d’une simplicité bien souriante et avec de sympathiques regards. C’est à se demander si, le passeport en poche, le cachet d’entrer en territoire émis par la PAF de Bakou, n’a pas été transmis sur votre smartphone!

Il sera question d’un court séjour en Azerbaïdjan, histoire de s’imprégner de ce beau pays. Les 32 km qui séparent l’aéroport international du Passage-Boutique Hôtel, nous le traversons pour 35 euros, dans un très luxueux van noir en compagnie de deux jeunes dames italiennes. C’est une prestation de services hôtelière qui est très appréciée dans ce pays. C’est aussi une navette qui nous traversa de larges et verdoyantes rocades où l’on admirait bien volontiers les architectures bien futuristes des buildings tant publics que privés. Le plus voyant est celui de la société pétrolière d’Etat, le SOFAZ, non loin de celui de la banque centrale (CBA) ou encore celui du centre d’affaires du Caucase, en passant cette architecture éblouissante du Centre culturel Haydar Aliyev qui  semble vouloir se déplacer au moindres coup de vent.

À Bakou, pas de mégot par terre !

À l’hôtel Passage-Boutique de la rue Nizami, un seul réceptionniste parmi toute une équipe de quatre personnes, semble maîtriser la langue british. Ce qui est certain, c’est que votre beaba dans cette langue passera inaperçu dans l’ensemble du pays, face à la seule langue étrangère que cette nation maîtrise, la langue de Pouchkine.

Il y a lieu de noter qu’après maintes contacts, le peuple azerbaïdjanais et non azéri, est très hospitalier, respectueux et de très grande moralité. On ne fuma pas en public, il faut s’installer aux côtés de bacs à cigarettes présents un peu partout et fumés les seuls mini-paquets de cigarettes au nombre de 10. En Azerbaïdjan, une amende de 100 manats est inscrite à tout celui qui jette un mégot ou un bout de papier par terre. Toute la capitale sent l’hygiène et la propreté la plus totale, au point où l’on s’interroge sur la présence ou non de déchets ménagers des azerbaïdjanais…

Secret d’Etat ou éducation civique bien supérieure à la norme du Vieux continent ? L’hôtel en question est une vieille bâtisse totalement retapée donnant bien l’impression d’être tout juste construit. C’est bien le cas de la grande majorité des bâtiments de la capitale que nous avons parcourus en long et en large. Ils datent pourtant soit du XIXe siècle ou encore de l’ère soviétique, face à quelques futuristes constructions telle que les Tours des Flammes qui symbolise le pays dénommé aussi «pays du feu» pour ses volcans de boues et sa montagne du feu, Yanar Dag située à 23 km au nord de la capitale avec ses flammes de 3 mètres de hauteur. Avec de telles constructions, les Aliyev voulaient faire de leur capitale un Little-Dubai, avec une population un peu plus civilisée que les bédouins du désert arabe!

Situé à 3 minutes de marche de la très animée place des Fontaines, l’hôtel cité plus haut est mitoyen au ministère de l’Intérieur où les sentinelles omniprésentes en tenue noire ou militaire donnent une impression d’ultra-surveillance des lieux et des personnes… C’est tout le pays qui est sous l’œil de la télésurveillance, même dans les forêts avoisinantes de la capitale. Il y a bien un sentiment de totale sécurité dans un pays dont les alentours sentent l’instabilité et le désarroi.

Face au ministère en question, se dresse le MUM, un centre commercial composé uniquement de magasins de joailleries, de diamantaires et de montres de luxe patronné par l’italien Corsso Venezzia. À la sortie, une virée vers la place des Fontaines et ses belles piétonnières vous ferons oublier un instant que vous ôtiez bien chez les plus grosses fortunes des juifs des montagnes du Caucase qui vous prennent pour des touristes israéliens ou encore des Géorgiens , mais jamais pour des Algériens qu’ils confondent avec Nigérians!

A trois minutes de marche derrière cette «cathédrale» des diamantaires, apparaît la fameuse Place des Fontaines et ses piétonnières bien animées, aux abords desquelles des magasins de cosmétiques, habillements, lingeries, etc, côtoient des restaurants et café-bars face à la rude concurrence de Starbucks, de KFC et Mc Do. Il est toujours agréable de déguster un Espresso à 1. 50 ou 2 euros chez Pizza Inn, même si dans ce pays le maître des cérémonies est ce thé aux variétés aromatiques les plus riches.

Sur la place des Fontaines, les jeunes fées de l’Azerbaïdjan  comblent par leur beauté, les plus humbles des regards. Souriantes, joyeuses et totalement épanouies, elles s’habillent avec grâce, pudeur et très branchées avec les marques les plus actuelles. Elles sont bien dans leur peau et aucune extravagance dans leur apparence extérieure, mais plutôt avec harmonie de couleurs assorties au visage sain et plein d’énergie. Sur cette place où l’art contemporain prolonge celui des dynasties musulmanes, byzantines et judaïques. 

À Bakou, on oublie vraiment que nous sommes bien venus d’une contrée qui brille par son retour à l’âge du silex. Quelques apparitions, venant  de l’Arabie désertique et du lointain Maroc sont là pour vous rappeler qu’il y a un risque de contaminations idéologiques sur les populations locales. La vigilance sociale et sécuritaire ne prêtent aucune attention à ses tristes personnages venus d’une lointaine histoire.

Hygiène et propreté + 1 sont des devises sûres chez cette nation qui mérite le respect le plus absolu. À Bakou, entre une gastronomie riche et variée avec une grande mention d’excellence et les visites des seuls musées du centre historique de la capitale, 100 euros (199,42 manats Az) suffiront largement pour 3 jours de tourisme intelligent.

Le système bancaire réformé et adapté aux besoins du citoyen et des visites avec des bureaux de changes sans commissions, il y a lieu de se déplacer dans ce pays où même les commerces acceptent vos achats et consommations en monnaies étrangères en toute quiétude. Pas de stress tant que vous êtes sur ce front de mer de plus de 10 km entrecoupé de petits jardins proprement entretenus, agréablement illuminé le soir, entre l’emblématique Crescent Hôtel ou le Deniz Vagzali et le centre commercial le Deniz Mall dont l’architecture est inspirée de la bague de fiançailles de la femme du président Ilham Aliyev, elle-même actuelle vice-présidente de la république laïque.

La capitale de l’Azerbaïdjan est une ville très propre avec des avenues, boulevards rues et ruelles des plus éclairés et verdoyantes, des arbres et des parcs un peu partout. une ville  qui se prolonge en direction des eaux du plus grand lac intérieur au monde, la Caspienne. Une circulation automobile bien fluide, une signalisation omniprésente et fonctionnelle de nuit comme de jour. Un réseau de transport urbain et suburbain avec des bus flambant neuf et dont certains sont à hydrogène et un métro souterrain bellement décoré qui fut une copie de celui de Moscou déjà mondialement célèbre. Une réseaux de taxis totalement connectés et la population qui se déplace en vélos ou en trottinettes  électrique possède ses propres voies de passage. 

L’Azerbaïdjan est les pays du chemin de fer dont l’histoire remonte bien au XIXe siècle et ses lignes sont aujourd’hui, totalement électrifiées traversant l’ensemble du territoire; que dire encore sur un aussi petit pays qui possède 05 aéroports dont la bannière nationale, Azal, desserve quelques 177 lignes avec une flotte de 32 avions essentiellement composées de Airbus 310 et 320NEO. 

La laïcité : version caucasienne

Après son passage de la République socialiste soviétique à d’Etat libéral qu’imposait la mosaïque ethnique et religieuse, l’Azerbaïdjan mérite un tout autre regard un peu plus pertinent  dans le contexte de sa situation géopolitique actuelle. Avec 86600 km2 de superficie, la république d’ Azerbaïdjan est un peu plus grande que la wilaya de Ghardaia. Mais du tout désertique que la capitale berbéro-ibadite.  Cinquante-cinq pour cent des terres du pays sont agricoles, avec une variété de production agricole qui lui permet aujourd’hui une réelle autosuffisance alimentaire et mieux encore, les variétés de tomates et des fruits d’arbustes sont directement exportés vers le voisin russe du nord. C’est le cas des régions de Quba et de Qabala, situées presque à 100 km des territoires russes où nous avons observé des Russes avec leurs Lada et vieilles Moscovitch venir s’approvisionner en denrées agricoles sur de riches et grands domaines.

Le pays des Aliyev est un État laïc déclaré clairement dans sa constitution sans aucune référence à la religion quelle soit et sue l’emblème national le Croissant est le symbole lunaire de l’éternité avec un Soleil à huit branches qui symbolise bien cette laïcité. Sinon, comment peut-on dirigé un petit pays où  se concentre quelques 15 nationalités et ethnies, avec un islam bicéphale entre sunnites et chiites à proportion de 50% pour chacun des deux communautés. La neutralité religieuse d’Etat est bien apparente face à une réelle absence de signes religieux extérieurs. Un azerbaïdjanais de confession chiite nous la bien signifier «Allah est un! Ce qui est dans les cœurs des hommes, y reste!».

Les quelques somptueuses mosquées de la capitale se partagent l’espace urbains aux côtés des églises chrétiennes de toutes obédiences et des synagogues. Des croyances auxquels il faut ajouter à ces croyances celle de Zoroastre qui possède en plus du Yanar dag (Montagne du Feu au nord de la capitale, un rustique temple situé à l’est de Bakou dans le département de Suraxani. De même pour le Bahaisme hindou qui attire beaucoup d’adeptes européens, notamment, que nous avons observés avec leurs modestes tenues parcourir la place des Fontaines.

Que vaut l’économie de cette nouvelle «Albanie du Caucase» ?

Le pays compte une population de 102 248 89 habitants (février 2025) dont 24 96000 pour la ville de Bakou, que l’on prononce Batchi. Entre les chiffres officiels et ceux de la Banque mondiale, l’économie du pays basée essentiellement sur l’exportation des énergies fossiles, vient de réussir un taux de 68% d’entrées de devises en agroalimentaire pour l’année passé. Même si l’industrie pétrochimique est une grande page d’histoire du pays, puisque la découverte des premiers gisements pétrolifères dattes de 1846 devançant nettement celle des USA, grâce à un ingénieur et homme d’affaires azerbaïdjanais que le monde continue toujours d’ignorer. 

Les 70 années du régime soviétique n’ont pas fait du pays une simple république satellite sous la merci de Moscou, la question agraire et l’industrie agroalimentaire a eu toujours sa part du lion dans les différents plans quinquennaux du développement économique et la nation azerbaïdjanaise n’est pas une population de fainéants pour ne compter que sur les Russes du nord, bien au contraire, c’est le cas de le dire, l’intégration des populations russes est entièrement totale et se considère comme partie prenante de la culture nationale. Ce que nous relevons comme les plus récents chiffres de cette croissance économique est que durant l’année dernière, le pays a atteint les 4,1% de croissance, avec un léger ralentissement de 0,2%  pour les deux premiers mois de l’année en cours.

Un ralentissement dû à des facteurs géopolitiques externes marqués par l’escalade irano-israélienne et la position politique de Bakou envers la guerre russo-ukrainienne. L’inflation moyenne du pays a été de 2,2% l’année dernière, elle a augmenté dès le premier trimestre de 2025 à 5,4% pour les facteurs cités plus hauts. Le revenu national par habitant est estimé à 4936 manats (2489 euros), avec une augmentation de 6,7% et dont le salaire moyen/habitant varie entre 900 et 2000 manats (1000 euros). Bien que l’Etat a procédé à la libéralisation des énergies de larges consommations et à la privatisation des habitations, la classe moyenne est bien visible au niveau des larges espaces de la consommation, ceux des loisirs publics et privés dans un climat de bien être général. A Bakou, 199,42 manats est l’équivalent de 100 euros pouvant couvrir 3 à 4 jours de consommation, transports publics et visites aux musées ou encore une virée hebdomadaire en plage. Si nous ne comptons pas l’hébergement dans une location RBNB qui varie entre 30 à 70 manats/nuitée selon les lieux d’habitation. 

Muséologie en pleine nature

Il ne fallait pas perdre un instant afin d’aller voir le très mythique parc national du Qubestan (Gobistan) situé à 66 km au sud de Bakou, en direction de la frontière avec l’Iran. Plus de 3 km2 attendent tout visiteur avide d’apprécier l’hospitalité des Azerbaïdjanais et leur histoire palé-géologique. 

Sur la route en direction de la ville de Servan les complexes pétrochimiques et pharmaceutiques défilent à perte de vue, entourés de bases de vie des compagnies US, britanniques, russes et norvégiennes spécialisées dans l’extraction offshore du pétrole et gaz. Les maîtres du décors sont Halliburton, Franklin Offshore Caspian Ltd., et la Baker Hughes. Associés à Likoil (Russie) et la française TotalEnergy, ils extraient bien ce «jus et confitures noirâtre» de la faune et la flore d’il y a plusieurs centaines de millions d’années.

C’est face à la prison d’Etat de Servan que la route dévie vers un énorme territoire totalement protégé des curieux de tout genre. Il faut passé par les 40000 années des premiers humanoïdes et leurs gravures rupestres, dénommées pétroglyphes préhistoriques, afin d’atteindre le parc volcanique de boue du Gobistan où une piste en bois peint en gris, surélevée vous fait traverser les petits volcans en activité, pas aussi dangereux qu’on le pense, les scientifiques de l’observatoire géodésiques y veillent avec attention. Il est strictement interdit de mettre le simple doit afin de ne pas y ramasser un si précieux et inestimable poudre que l’on recueille plus loin pour des soins médicaux, nous indique-t-on avec fierté. Touristes italiens, Chinois, Vietnamiens, Yankees  et Israéliens ont été vivement intéressés par le petit musée minéralogique. Il y avait entre autres du jade, du baryte, du pyrite et du quartz SiO2, pour dire qu’il y a toute une industrie au pays, de très haut niveau, qui accompagne cette richesse géologique extraite au niveau de ce seul parc.

Sur un tout autre itinéraire, il fallait aller côté nord et là, rien ne vaut que cette virée du côté de la ville de Quba à 188 km au nord de Bakou. Le long de la route E 119, encore et toujours des puits de pétrole à perte de vue et personne ne s’y aventure à s’approcher où même de faire des selfs. La plupart sont épuisés et beaucoup d’autres sont tout juste là pour d’autres besoins si nécessaire. Dépasser l’immense réservoir d’eau de Ceyraubatan, nous voyons surgir une gigantesque canalisation et sur plusieurs kilomètres pour disparaître à un certain niveau, sous terre. On nous informe que la conduite d’eau potable qui alimente Bakou fraîchement extraite du cœur de la montagne avoisinante. Une richesse hydrique qui rivalise avec celle des énergies fossiles faisant de ce pays une belle convoitise géostratégique. 

Sur notre droite apparaît la ville de Sumqayit ( Soumgaït) au milieu d’un décor semi-aride. Un peu plus sur notre gauche, on nous montre avec fierté et sourire un aérodrome harbi (militaire) en plein travaux d’expansion  pour accueillir la plus grande base aérienne de drones au monde.

À quelques kilomètres de cette ville, des bâtiments, des terrains et restes d’installations abandonnés, apparaissent presque sous-jacente à la Caspienne : témoignages vivants d’une ère militaire soviétique durant la drôle de «Guerre froide» inter-impérialiste. On prend la direction de la ville de Siyezan, une grande plaque publicitaire nous indique la présence d’un énorme complexe privé d’élevage de poussins et de poules, un très grand complexe agroalimentaire dont une grande partie de sa production est destiné aux territoires russes de la Caspienne. En face de ce complexe d’élevage, un complexe gazier où l’on nous indique qu’il y a un grand nombre de femmes qui travaillent ici, ce n’est absolument pas étonnant puisque Azerbaïdjan n’a nullement remis en cause les quelques acquis sociaux de l’ère soviétique, mieux encore, il est question d’adapter les situations avec la nouvelle aire et ses exigences.

Arrivant aux abords de la ville de Sarvan en direction de Shabran, on nous murmure qu’il y a très longtemps, cette région comptait une grande communauté juive du Caucase (juifs des Montagnes, les nomme-t-on) et qui ont totalement disparu. Quand ? Et comment? On se contente de dire seulement «Il y a longtemps!» sans trop remuer les couteaux dans la plaie. Il faut avancer vers la ville de Quba, pour enfin comprendre que durant la Première guerre impérialiste mondiale, il n’y avait pas que des exactions à l’encontre des populations arméniennes et kurdes, mais qu’une armée d’Arménie avait commis des génocides sur des populations azerbaïdjanaise dont les juifs des montagnes vivant depuis des siècles dans le pays. Le musée et la somptueuse synagogue qui se livrèrent à notre regard à l’entrée de la ville, atteste d’une reconnaissance de la part de l’Etat de ce drame historique. À la sortie du Village-Rouge, quartier juif de Quba, et sur l’autre rive du Gudiyalchy, s’élève le complexe mémoriel sur le génocide des Azerbaïdjanais de la part de cette armée arménienne en 1918. C’est le cas de le dire, il n’ai pas simple de prendre position devant les faits historiques lorsque l’on ne consulte pas les archives des uns et des autres.

À la sortie de cette belle et très propre ville, il sera question de prendre la route en direction du parc forestier d’attraction de Gahrach  face au mont Chahdagh qui s’élève à 4243 mètres et là nous sommes réellement aux pieds du Caucase et à sa merci devant toutes les beautés de l’univers qu’il dégage. Forêts, rivières et cascades, ils sont toujours là en ce mois d’août avec sa chaleur bien sèche. Quba est la limite géomorphologique entre terres arides et verdure paradisiaque, nous sommes pas loin du mythe fondateur du Paradis et de l’Enfer lorsque l’on atteint des cimes. La très belle route de montagne, sciemment goudronnée et entretenue, nous plonge sur petit plateau verdoyant avant de nous faire traverser quelques villages «kabyles» où les habitants sortent au seuil de la porte de leur demeure afin de nettoyer quelques poussières qui s’entassent devant le chez soi. L’hygiène est une obsession des Azerbaïdjanais.

Depuis ce morceau de terre que l’on aurait détaché directement du Paradis, s’étale et à perte de vue, d’interminables forêts qui donnent l’impression qu’il n’y a jamais eu d’incendies dans ce pays. Le bois est une denrée bien sacrée au point où l’on ne permet à ceux qui investissent dans l’alimentation et la restauration ou encore dans l’hôtellerie de ne construire qu’avec du bois tout comme dans les Alpes du Vieux continent. Après un déjeuner royalement servi au Petek Honey tea and coffee où il est indélicat de refuser un thé à la fin du repas, il est question de rejoindre ce petit bout du Paradis où des Azerbaïdjanais, Russes, en famille ou avec des amis profitent de quelques virées à cheval ou en quads sous les regards de quelques sujets des pays du désert arabique qui ne cherchent que la restauration aux kebabs.

Un coup d’œil à toute cette splendeur qui vous entoure, au loin et au milieu des bois vaillamment entretenus, apparaît la résidence d’hiver du Président Aliyev et qui, un peu plus loin, côtoie celle  d’un richissime nabab du Qatar. N’est-ce pas qu’au centre de Bakou et face au Yacht-club de la Caspienne, l’émir des EAU venait tout juste de s’acquérir le  splendide et historique Four-Season hôtel de la Riviera de Bakou, afin qu’il assiste depuis sa suite au rallye international de Formule-1 qui aura lieu en ce 26 septembre à Bakou.

Au retour à l’aérodrome de Dar el-Baïda,  le chauffeur de taxi, intéressé par le voyage en Azerbaïdjan, nous posa cette unique question: « Est-ce que les musulmans de ce pays croient au prophète de l’islam ou à l’imam Ali ?». nous avons décidé qu’on est bien de retour au pays de l’inquisition de cette république Fatimide d’Algérie!

Mohamed-Karim Assouane, universitaire

Dans la même catégorie

Salah Laghrour : « La mort d’Abbès Laghrour reste un mystère »

Les quatre principaux dirigeants des Aurès-Nememchas, sous la direction...

France : Gérard Depardieu va être jugé pour viols sur la comédienne Charlotte Arnould

Une juge d'instruction française a ordonné le renvoi devant...

Les enfants, ces victimes oubliées de la sale guerre (IV)

Faut-il d’autres dépositions, d’autres témoignages que ce bref résumé,...

Bengrina, entre populisme et responsabilité pénale 

Les accusations lancées par Abdelkader Bengrina à l’encontre d’un...

Bengrina accuse un ministre de falsifier les chiffres !

Lors d’une intervention publique, le chef du parti ...

Dernières actualités

spot_img

1 COMMENTAIRE

  1. Beau reportage et surtout interessant. Cette image et Ora que vous reportez bien et qui s’exprime – pour que vous la constatiez et vous interpelle – est tout simplement l’expression d’une identite’ singuliere. Il m’est arrive’ de voir ou plutot faire l’experience de 2 telles personnalite’s sur une meme ile de pas plus de 30 km de diametre, sans le moindre conflit. Quand on est bien dans sa peau, on ne cherche pas a habiter celle de quelqu’un d’autre, on s’y interesse par curiosite’, pas plus. Je ne suis pas etonne’ que la questin qui vous est pose’e a Alger ne porte pas sur ce qui est unique a ce pays et culture, mais …

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici