De chronique en chronique je ne sais plus quel mot évoquer pour définir les actes et paroles de Donald Trump. Stupéfiant, incroyable, inimaginable, scandaleux et ainsi de suite. Je vous laisse le choix du qualificatif pour la dernière frasque de l’inénarrable personnage pour lequel on est certain que la psychiatrie ne fait pas de miracle.
Voici l’histoire du moment, elle en laissera bien d’autres à suivre comme ont succédé tant d’autres. Venant de l’Utha, l’avion présidentiel, Air Force One, atterrit avec à son bord un cercueil accueilli avec les honneurs d’état. Le défunt est transporté par l’équivalent de la garde républicaine et le vice-président américain.
Une intervention solennelle de Donald Trump à la télévision rend un hommage à l’homme avec une émotion feinte et retenue des larmes. De son bureau présidentiel il rend cet hommage appuyé pour celui qui vient d’être assassiné en proclamant qu’il était « un immense héros de l’Amérique et un extraordinaire exemple pour la jeunesse américaine ».
Ce grand personnage aurait été tué par les forces maléfiques wok de l’extrême gauche américaine accuse le président. Sa femme apparait à son tour à la télévision avec les larmes retenues mais pour elle on ne peut soupçonner la fausseté de la peine.
Très certainement en accord avec les idées de son mari, elle rappelle au peuple américain que ceux qui ont armé le tueur ne se sont pas rendu compte des terribles conséquences de leur acte pour l’Amérique.
On est passé pas loin de mettre en berne les drapeaux sur les édifices publics. Mais qui est ce personnage qui a droit à l’honneur national vibrant ?
Abraham Lincoln, Luther King, le président Kennedy (ou son frère), Malcom X ou un autre président assassiné, McKinley ? Ou alors un héros emblématique d’une guerre, un grand écrivain, un prix Nobel pour une découverte qui a contribué à la force scientifique du pays ?
Non, pas du tout, vous êtes loin de la réponse car tous ces grands n’avaient jamais atteint la notoriété et le pouvoir public comme notre héros des temps modernes, infatigable et pugnace militant pour la liberté et la gloire de son pays.
Ce cercueil qui a eu droit à de grosses dépenses publiques pour un très grand faste est un influenceur politique sur les réseaux sociaux, l’ami et grand appui de Donald Trump pour avoir rassemblé un nombre considérable de jeunes conservateurs à la cause MAGA. Vous l’avez enfin reconnu, l’ultraconservateur Charlie Kirk à propos duquel j’avais rédigé une autre chronique.
Imagineriez-vous dans un autre pays démocratique, un de ceux qui n’ont plus rien à avoir avec la descente aux enfers de la dictature américaine, rendre un hommage national à l’ami politique du président du pays ? Imagineriez-vous que l’argent public soit ainsi dépensé pour un camarade du président, soutien à sa victoire électorale ?
Bien entendu que les hommages de la nation sont légitimes et nombreux à travers les pays de ce monde. Le fait en lui-même est justifié et légitime même si chacun peut remettre en cause un hommage qu’il juge illégitime. Mais a-t-on vu se déverser un flot d’argent et de temps publics pour un camarade d’école du président ou de sa pauvre tata ?
Donald Trump insulte chaque jour la décence et le droit avec son népotisme et son appétit personnel par la collusion entre le bien public et le bien personnel. Ses enfants, son gendre et lui-même se sont impliqués sans retenue ni complexe aux yeux du monde pour ce qui semble être le seul objectif qui habite et hante le président, soit profiter à son compte du Bonum Publicum (bien public).
Imagineriez-vous les gigantesques dépenses publiques qu’il faudra à l’État américain lorsqu’il s’agira d’organiser les funérailles à la dimension du règne de son imperator ?
Le Trésor américain doit chaque jour déposer un cierge pour que sa vie soit longue, très longue…
Boumediene Sid Lakhdar