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dimanche 21 septembre 2025
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New « n »zik : les voix chaouies en marche vers demain

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Depuis Mérouana, dans les Aurès, un groupe chaoui bouscule les codes de la scène musicale algérienne. Son nom : New « n »zik. Porté par six musiciens, ce collectif fait vibrer la mémoire chaouie à travers une fusion audacieuse de sonorités locales et globales. Né en 2012, il trace un sillon singulier entre traditions montagnardes et modernité planétaire.

À l’origine de cette aventure, une volonté claire : faire entendre une voix enracinée mais en mouvement. Une voix qui chante le pays autrement. Avec des guitares. Avec des flûtes de roseau. Avec des rêves d’altitude.

La formation, composée de six musiciens, incarne une famille artistique soudée. À la basse et à la direction artistique, Ala Beroual, fondateur et pilier du groupe, tient le cap. Le chant est porté par la voix vibrante de Younes Douak, tandis que Samih Beroual, frère du bassiste, explore les reliefs mélodiques à la guitare solo. Houssam Mezghiche, guitariste rythmique, tisse la toile harmonique. Younes Hadjidj, au clavier, apporte profondeur et modernité. Le souffle ancien des Aurès résonne à travers la gassba d’Abdallah Fouhal, et Abdelkrim Selmane, à la batterie, ancre le tout dans une pulsation organique.

Le nom du groupe – New « n »zik – est une signature poétique : New, pour le souffle du renouveau ; Zik, mot amazigh désignant l’ancien, le patrimoine. C’est tout le projet du groupe : ne pas choisir entre mémoire et mouvement, mais les faire cohabiter dans une même vibration.

Une mémoire qui groove

Chez New « n »zik, la musique chaouie ne se fige pas. Elle s’ouvre, se métamorphose. Elle se mêle au reggae, au rock, au blues, aux influences turques ou targuies, sans jamais trahir son âme. Le groupe compose une musique où la flûte des montagnards dialogue avec la guitare électrique, où les traditions rythmiques des Aurès rencontrent les textures urbaines d’aujourd’hui.

Ce n’est pas un collage, mais une alchimie vivante. Une langue musicale propre, à la fois ancrée et ouverte, simple et complexe — comme les terres qui l’ont vue naître.

Une musique qui parle à l’intime

Plus qu’un groupe, New « n »zik est une démarche. Un engagement. Une manière d’occuper l’espace culturel algérien autrement. Leur musique se veut porteuse de sens, de transmission, de lien. Ils militent, en sons, pour une jeunesse éveillée, enracinée, capable d’écouter le monde sans s’y perdre.

Par la musique, ils cherchent à élever les consciences, à cultiver la beauté, à transmettre l’esthétique chaouie dans toute sa noblesse. Pour eux, la musique n’est pas une échappatoire, mais une forme d’ancrage. Un acte de résistance douce. Un chemin de mémoire.

Une présence confirmée sur la scène nationale

Depuis leurs débuts, New « n »zik s’est produit dans les festivals les plus emblématiques : Festival de la chanson amazighe de Tamanrasset (2012, 2014), Festival Yennayer à Batna, Festival de la chanson chaouie à Khenchela, Festival national du théâtre amazigh, ou encore Fesniten Rock à Constantine.

De Mérouana à Tlemcen, en passant par Alger, Tipaza, Aïn Témouchent ou Khenchela, leur musique a fait vibrer des scènes, des foules, des cœurs. À chaque concert, une même promesse : celle de rendre vivant un héritage qu’on croyait oublié.

Une renaissance assumée

Avant de devenir New « n »zik, le groupe portait le nom de Lamasba, ancien nom de la ville de Mérouana. Pendant six années, sous cette première identité, ils ont exploré, expérimenté, cherché leur voix. Le temps, les départs, les arrivées… puis une évidence : un nouveau nom, une nouvelle direction, et une maturité artistique enfin trouvée.

Aujourd’hui, New « n »zik incarne cette nouvelle génération d’artistes qui puisent dans la terre pour toucher les étoiles. Leur musique n’imite pas. Elle invente un passage entre l’hier et le maintenant. Elle dit, en sons et en silences : nous sommes là, vivants, créateurs, enfants de Mérouana et citoyens du monde.

Djamal Guettala

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