Les forces navales israéliennes ont intercepté ce mercredi plusieurs navires de la flottille transportant de l’aide humanitaire vers Gaza. Selon les autorités israéliennes, plusieurs navires ont été arrêtés « en toute sécurité » et leurs passagers transférés vers un port israélien.
Parmi eux figuraient des humanitaires et activistes pacifistes, dont la militante suédoise Greta Thunberg et d’autres personnalités internationales. Le ministère israélien des Affaires étrangères a assuré que tous étaient « sains et saufs ».
Du côté palestinien, le Hamas a condamné cette interception, la qualifiant de « crime de piraterie et de terrorisme maritime contre des civils ». Dans un communiqué publié mercredi soir, le mouvement islamiste palestinien a dénoncé l’arrestation des militants et des journalistes à bord des navires comme « une agression perfide » s’ajoutant « au sombre registre des crimes de l’occupation ». Le Hamas a appelé « tous les défenseurs de la liberté dans le monde » à dénoncer cette action, qu’il qualifie de « barbare ».
Les organisateurs de la flottille avaient prévu de livrer une aide humanitaire vitale à la population civile de Gaza, déjà soumise à un blocus strict imposé par Israël depuis le 2 mars 2025. Parmi les participants figuraient également l’eurodéputée française Rima Hassan, engagée dans une mission strictement légale et non-violente. Selon les organisateurs, l’interception a été effectuée en dehors des eaux territoriales israéliennes, ce qui constitue, selon des experts en droit maritime et humanitaire, une violation manifeste du droit international.
En France, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réagi sur X : « La France appelle les autorités israéliennes à assurer la sécurité des participants, à leur garantir le droit à la protection consulaire, et à permettre leur retour en France dans les meilleurs délais ». Plusieurs voix internationales s’élèvent pour dénoncer l’entrave à une mission humanitaire pacifique et pour exiger le respect des droits des participants.
Cette interception survient après le retrait de plusieurs bateaux italiens, espagnols et turcs, laissant penser que l’objectif de protection de l’équipage n’était qu’une façade. La confiscation de l’aide humanitaire accroît encore la détresse des habitants de Gaza, déjà confrontés à une grave pénurie de biens essentiels.
Les organisations humanitaires rappellent que la solidarité et l’assistance civile sont des missions légales et non-violentes et dénoncent l’entrave au passage de l’aide humanitaire. Selon elles, l’opération israélienne constitue une « humiliation supplémentaire » pour la communauté internationale.
La situation soulève également la question du respect du droit international en mer et de la protection des civils dans les zones de conflit. L’interception de navires en haute mer, hors des eaux territoriales, constitue une violation des conventions internationales, selon plusieurs juristes.
La flottille pour Gaza devient ainsi un symbole de solidarité internationale et de résistance pacifique. Les organisateurs appellent à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les membres de l’équipage et au passage sans entrave de l’aide humanitaire. La communauté internationale est désormais confrontée à un dilemme : continuer à tolérer ces opérations ou agir pour protéger les droits fondamentaux des civils et des humanitaires.
Mourad Benyahia

