En ce 7 octobre, Israël veut arracher les larmes au monde. Les yeux de ce monde sont secs pour les avoir tant fait couler pour ses victimes. En ce jour du 7 octobre, Israël veut faire croire aux Palestiniens et au monde qu’ils n’ont aucune âme humaine et qu’ils se réjouissent.
Ce sont les Palestiniens qui ont une âme, pas les Israéliens. Mais ce jour du 7 octobre n’a aucune signification particulière pour eux, le désespoir est à jamais accroché à leurs visages et les tombes, à leur existence. Ils savent reconnaitre la douleur d’un être humain détenu en otage et de ses enfants disparus. Ils ont toujours souffert pour les leurs qui ont croupi dans les geôles d’Israël et que beaucoup le sont encore.
Pour ce peuple colonisé et massacré, le 7 octobre, c’est tous les jours, la souffrance est le quotidien de sa vie. Ses enfants sont confrontés au malheur dès leur naissance. Ils savent ce que sont les pleurs.
Pourtant, le pays génocidaire nous demande aujourd’hui de pleurer sa peine. Le bourreau demande à la victime sa compassion. Il veut nous rappeler les statistiques de leurs otages et de leurs morts, les Palestiniens n’ont pas assez d’encre pour compter les leurs depuis toujours.
Israël a refusé de restituer aux Palestiniens leur terre qui leur aurait été confisquée au nom d’un héritage divin nous dit-il. Et si ces derniers avaient fini par accepter le droit de vivre dans un pays amputé en reconnaissant des frontières négociées (ou plutôt imposées), c’était pour enfin cesser une vie d’exilés et de retrouver une dignité.
Mais ce ne fut jamais le cas. Israël n’a jamais respecté la vie humaine et a aussitôt repris sa colonisation et ses meurtres. Ce pays est aujourd’hui génocidaire, un mot qu’il nous avait toujours lancé à la figure pour acheter le silence coupable de nombreuses nations.
Aujourd’hui, 7 octobre, le peuple palestinien compte ses morts, ses affamés et ses sans abris. Il n’a pas le temps de penser au malheur d’une poignée d’otages et de disparus du pays qui commet un génocide les plus atroces de l’histoire. Ce peuple palestinien sait pourtant qu’une vie est précieuse et que chacune en vaut une autre. Mais il est occupé à penser aux dizaines de milliers qu’il doit pleurer et aux centaines de milliers d’autres qu’il doit protéger autant qu’il le peut encore.
Pour ce peuple, hier était le 6 octobre, demain sera le 8 octobre. Le drame palestinien n’a plus de calendrier pour compter les jours abominables que lui fait subir celui qui pleure le 7 octobre.
Israël devrait par contre en avoir un pour cocher les mois ou les années afin d’égrainer le temps qui le sépare de sa fin. C’est le sort de toutes les colonies, à fortiori les génocidaires.
Boumediene Sid Lakhdar