Les manifestations contre le pouvoir à Madagascar prennent de plus en plus d’ampleur. Ce samedi 11 octobre, des groupes de soldats ont rejoint le cortège dans les rues d’Antananarivo, et un contingent de l’armée malgache a appelé à « refuser les ordres de tirer » sur les manifestants.
La pression monte encore sur le président Andry Rajoelina. Ce dimanche 12 octobre à la mi-journée, les militaires mutins ont été accueillis par une foule enthousiaste, sur l’emblématique place du 13 mai, dans la capitale.
Depuis le 25 septembre, des manifestations secouent Madagascar, portées notamment par le collectif Gen Z. La colère contre les coupures d’eau et d’électricité s’est muée en fronde plus large contre le pouvoir. Depuis le début du mouvement de contestation, à la fin du mois de septembre, au moins 22 personnes ont été blessées et une centaine blessées.
Le président de la République, Andry Rajoelina, 51 ans, est très contesté par les manifestants. Ses consultations menées ces dernières semaines en marge des manifestations n’ont pas calmé la colère. La Gen Z, hostile au président Rajoelina, attend sa démission, ainsi que celle du président du Sénat.
Les manifestations de samedi 11 octobre à Antananarivo sont les plus importantes depuis le début du mouvement. Des militaires ont décidé de se joindre aux manifestants, et une unité de l’armée, le Capsat, a appelé à la désobéissance pour protéger les civils.
Ce dimanche 12 octobre au matin, le président Andry Rajoelina a déclaré dans un communiqué qu’une « tentative de prise du pouvoir illégale et par la force, contraire à la Constitution et aux principes démocratiques, est actuellement en cours sur le territoire national ». « Désormais, tous les ordres de l’armée malgache, terre, air, mer, émaneront du quartier général du Capsat (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques) », ont annoncé des officiers de ce contingent dans une déclaration vidéo.