Riyad Mahrez n’a pas parlé comme une star fatiguée, mais comme un capitaine conscient du temps.
Riyad Mahrez n’a pas annoncé sa retraite. Il a simplement confié, à l’issue de la victoire face à la Somalie, que la Coupe du monde 2026 serait sa dernière sous le maillot algérien. Une phrase anodine en apparence — « je ne suis pas Cristiano Ronaldo » — mais qui a résonné comme un aveu de lucidité.
À 34 ans, Mahrez sait que le corps parle avant les mots. Il sait aussi qu’il n’a plus rien à prouver à un public qui l’a vu briller sur toutes les scènes : de Leicester à Manchester City, du Caire à Blida. L’homme n’est plus en quête de gloire, mais de transmission. Son geste, sa voix, son tempo sont désormais ceux d’un joueur qui mesure l’héritage qu’il laissera derrière lui.
Un capitaine devenu symbole
Depuis la CAN 2019, remportée avec autorité, Mahrez est plus qu’un footballeur : il est un repère, une part du récit national. L’Algérie, quand elle vibre avec lui, dépasse le simple cadre du sport. Elle retrouve cette énergie du collectif, cette émotion que seule une victoire partagée peut ranimer.
En évoquant la fin, Mahrez n’éteint rien : il ouvre une autre étape. Celle de la transmission, de la relève, du passage du flambeau.
Une parole rare, un ton juste
Dans un monde où les carrières s’étirent artificiellement, où les champions se refusent à l’évidence du déclin, Mahrez fait exception. Il ne s’invente pas d’éternité. Il assume la fin comme un prolongement du début.
Sa phrase, lancée sans emphase, dit beaucoup de son rapport au football et à la vie : la dignité avant tout. Ne pas s’accrocher, ne pas trahir ce qu’on a été.
Cette sincérité, ce refus du mensonge, ont touché les supporters autant que ses dribbles.
2026 : le dernier voyage
Il lui reste encore deux années pour écrire la dernière page. Deux années pour transmettre aux plus jeunes — Bensebaini, Chaïbi, Gouiri, Aït-Nouri — ce sens du jeu et du devoir.
Deux années pour porter encore le vert et le blanc avec la même intensité, avant de fermer le livre sur une aventure commencée dans la discrétion et devenue légende.
Un héritage vivant
Mahrez n’est pas un joueur du passé, c’est un passeur du présent. Sa lucidité n’est pas un adieu, mais un enseignement : savoir quand partir, savoir comment rester.
Car chaque capitaine finit par devenir mémoire, et chaque mémoire, en Algérie, continue de jouer longtemps après le dernier match.
Ce n’est pas la fin d’une carrière. C’est le début d’une trace
Djamal Guettala
Vous pensez que le teboune et chengriha vont faire de meme?