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lundi 20 octobre 2025
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La République du tournevis !

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On nous l’a vendue comme l’ère du renouveau. L’ère Tebboune, dit-on, serait celle des grandes réformes : réforme de la justice, réforme du code communal et, tout récemment, réforme du code électoral. L’Algérie qui se réforme, encore et toujours, sur le papier. D’ordinaire, ces textes nourrissent d’abord la discussion parlementaire, puis celle des partis politiques, avant de finir dans les cafés où le peuple, entre deux gorgées, s’autorise à philosopher sur l’avenir du pays. Mais ici, rien de tout cela. Le débat n’a plus le temps d’éclore : il est déjà confisqué. Ce qui ressemble à un exercice démocratique finit souvent en manipulation de palais, où chaque réforme devient un outil de contrôle, habilement distribué entre clans rivaux du même pouvoir.

Le code électoral, dernier né de cette série, n’y échappe pas. Présenté comme une mise à jour technique, il n’a en réalité rien d’anodin. Sous couvert d’ajustements administratifs, le pouvoir remet en scène le même théâtre électoral : un scrutin prévu, cadré, anesthésié. Le citoyen y joue le figurant, l’administration la metteuse en scène, et la présidence tient le rôle principal, celui du magicien qui fait disparaître la souveraineté populaire sous un mouchoir légaliste.

À chaque réforme, la promesse est la même : moderniser, moraliser, rationaliser. Des mots qu’on récite comme un psaume sans foi. On réforme la justice pour la rendre indépendante, mais elle reste suspendue au téléphone du pouvoir. On réforme la commune pour la rapprocher du citoyen, mais elle demeure prisonnière du Wali. Et maintenant, on réforme le code électoral pour garantir la transparence, comprendre : pour mieux verrouiller le jeu.

Le problème n’est pas dans le texte, mais dans l’usage du texte. En Algérie, la loi n’est pas un instrument d’équilibre, mais un levier de domination. Elle ne protège pas le citoyen, elle protège le système contre le citoyen. Chaque réforme, aussi noble qu’elle paraisse, devient une opération de maquillage institutionnel. On repeint les murs fissurés, on remplace les ampoules, on change les rideaux, mais les fondations, elles, continuent de pourrir.

Le code électoral en est le parfait exemple. Il ne s’attaque ni à la fraude, ni à la centralisation du pouvoir, ni à la dépendance de l’administration. Il retouche les formulaires, ajuste les délais, harmonise les virgules. C’est la réforme cosmétique par excellence, celle qui donne l’illusion du changement sans rien changer. Pendant ce temps, les partis politiques, ceux qui ne sont ni décoratifs ni dociles, sont mis à l’écart. Le pluralisme devient un mot creux, et la compétition électorale une mise en scène où les dés sont jetés avant même le scrutin.

Résultat : le peuple se tait, non par sagesse, mais par lassitude. On ne croit plus à la vertu du bulletin, ni à la promesse des urnes. Les jeunes désertent les bureaux de vote comme on fuit une salle de spectacle où la pièce se répète depuis des années. Et quand le pouvoir s’étonne du désintérêt populaire, il feint d’ignorer que la confiance, une fois brisée, ne se répare pas par décret.

Ce qu’il faudrait, c’est une vraie refondation : un code électoral discuté publiquement, une autorité indépendante, une administration neutre, une décentralisation réelle. Bref, une démocratie vivante, pas un rituel sous perfusion. Mais pour cela, il faudrait d’abord accepter de perdre un peu de contrôle, et c’est bien là que le bât blesse.

Sous Tebboune, l’air des réformes ressemble à une symphonie jouée sur un piano désaccordé : les notes sont justes sur la partition, mais fausses à l’oreille. On continue à jouer, faute de savoir écouter. Et pendant qu’on réforme tout, on ne change rien.

Bienvenue dans un pays qui démonte ses institutions avec un tournevis et remonte son histoire avec l’amnésie.

Zaim Gharnati

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1 COMMENTAIRE

  1. C’est tellement evident que c’est facile a ecrire n’est-ce pas ! Meilleur article 2025 sur LMDZ ! A 2 on pourrait reformer teboune de A a Z… Moi je lui fous des baffes une a droite suivie rapidos d’une a gauche, question d’equilibrer la courate al-qadam. Quand je tape a droite tu recite ta splication a l’oreille gauche et vis-versa… jusqu’a ce qu’une soupe blanche farineCoke au Wisky hyper hallal degouline entierement du truc tordu qu’il porte au de dessus du trou d’ou tout sort…

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