L’Algérie vient de fêter ce 22 octobre la Journée nationale de la presse. Comme tout le monde ne le savait pas, au premier rang desquels je suis, cette date retenue est un souvenir du premier numéro du journal Résistance algérienne paru en 1955. Pour cette année-là, je ne retiens que la date de ma naissance.
Heureusement que dans la majorité des cas nous maîtrisons nos pieds, retenons nos mains et fermons la bouche face à des imbéciles dangereux. Nos pieds en prendraient une crampe, nos mains une tendinite et notre langue serait muette de stupéfaction.
Par son discours du jour, c’est numéroté, il y en a 365 dans l’année, notre Abdelmadjid exprime :
« sa profonde estime pour cette profession noble et sa fierté envers les femmes et les hommes du secteur de l’information, qui accomplissent leur devoir au service de notre pays et défendent les causes nationales, avec intégrité et professionnalisme, par fidélité au message des Chouhada, garantissant ainsi le droit des citoyens à une information nationale objective, intègre et responsable ».
Tout semblerait légitime et heureux pour la presse mais vous l’avez remarqué, le verbe fêter n’est pas opportun pour une presse totalement muselée pour certains titres et entièrement sous emprise volontaire pour la majorité des autres.
Et on continue :
« une tradition annuelle témoignant de l’intérêt porté par l’État à ce secteur vital et traduisant sa reconnaissance pour les efforts de ses enfants journalistes, correspondants, techniciens et fonctionnaires, à travers l’ensemble des établissements publics et privés et dans toutes les wilayas du pays ».
Et je pourrais rajouter un paquet de paragraphes de cette insulte à notre intelligence tant nous ne serions pas capables de voir la réalité et d’entendre une si grossière supercherie. Comme dans tous mes articles je qualifierais cela de clownerie mais, paradoxalement, qui ne me fait pas rire du tout.
Allez, je ne pas résister, une troisième et dernière pour la route :
« les médias nationaux ont, en toute circonstance, prouvé qu’ils étaient un rempart inexpugnable face aux campagnes malveillantes et tendancieuses visant à ternir l’image de notre pays, à porter atteinte à son histoire et à remettre en cause ses positions, et ce, grâce aux efforts des professionnels du secteur, qui ont toujours pleinement accompli leur devoir, tout en encadrant, grâce à leur expérience et à leur savoir-faire, et blablala ».
Il ne peut y avoir de respect à la tradition, sans une annonce finale. Et savez-vous ce qu’est cette décision qui inaugure une ère nouvelle pour la presse algérienne libre, objective et indépendante ? Le ministre annonce un projet de construction d’une nouvelle cité de la communication qui sera baptisée Media City.
Voici sa feuille de route :
« l’accompagnement du secteur de la Communication par l’État permettra de consolider les droits garantis aux journalistes, dans l’exercice de leur mission d’information, dans le respect de la loi, de la déontologie de cette noble profession et des droits et libertés, loin des discours de discrimination, de division et de haine ».
Je suis peiné de ne pas avoir assisté à cette cérémonie, vraiment. Je suis interdit d’entrée sur un territoire qui me condamne pour des propos indignes envers la presse algérienne. Tout le monde a droit aux erreurs et je me mettrais à genoux pour me faire pardonner. À mes côtés, mes compagnons de pénitence que sont le directeur de la publication et les rédacteurs. Ils sont plus jeunes et pourront s’agenouiller plus facilement.
J’aurais tellement aimé poser cette question au ministre de la Communication, Zoheir Bouamama : combien de journalistes et auteurs de blogs, menacés, jugés et incarcérés ? Combien de journalistes se sont autocensurés ? Et de bien d’autres questions.
Gloire à nos garants de la presse, gloire aux journées commémoratives de la presse. J’annonce aux lecteurs la prochaine date de la représentation du cirque, tout à fait appropriée, le 1er novembre, jour d’Halloween.
Et là, j’entends une voix forte et menaçante de Zoheir Bouamama me dire, « On vient à peine de te pardonner tes écarts à la grande démocratie algérienne que tu recommences à l’insulter…/…Le 1er novembre, c’est la commémoration des morts pour la patrie ! ».
Mince alors, c’est tout le calendrier qui y passe pour la gloire de notre vaillant pays ?
Boumediene Sid Lakhdar


Les singes ! Je crois bien que tu te casse la tete pour rien. L’essentiel c’est que la madjitte est en quarantaine, elle peut aller faire de la peche a wed al-harrach et finir avec une partie de khratte a cote’.