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vendredi, 7 novembre 2025
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Exclusions au SILA 2025 : la dénonciation minimaliste et timorée du FFS

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Il aura fallu près d’une semaine de polémiques pour que le Front des Forces Socialistes (FFS) rompe enfin le silence autour des exclusions contestées de plusieurs maisons d’édition au 28ᵉ Salon international du livre d’Alger (SILA). Une réaction tardive, et surtout formulée dans un langage si prudent qu’elle peine à saisir l’ampleur du malaise exprimé par les professionnels du livre.

En visite au Salon, le Premier secrétaire national du parti, Youcef Aouchiche, a évoqué des « cas d’exclusion sans justification claire ». Une dénonciation en apparence ferme, mais qui, à y regarder de près, évite soigneusement de qualifier les faits, d’identifier les éditeurs concernés ou d’employer le mot que beaucoup, dans le milieu, n’hésitent plus à utiliser : censure. En effet, le candidat malheureux à la mascarade présidentielle ne va tout même pas facher le maitre d’El Mouradia !

Alors que plusieurs éditeurs écartés parlent de décisions arbitraires et de pratiques opaques, le FFS se contente de rappeler que « seul un climat de liberté peut encourager la création ». Une formule convenue, presque intemporelle, qui permet d’acter un principe sans désigner de responsables. Une manière de dire sans vraiment dire, révélatrice du malaise des formations politiques à s’emparer clairement des enjeux culturels dès lors qu’ils touchent à la régulation de l’espace public.

Le contraste est frappant entre l’intensité des critiques exprimées par les professionnels — certains dénonçant un précédent dangereux pour le pluralisme éditorial — et la modération du discours partisan. Le FFS, pourtant prompt par le passé à défendre les libertés publiques, semble avoir préféré l’abstraction à la confrontation, en s’en tenant à des généralités sur la « nécessité de mobiliser tous les moyens pour promouvoir le livre ».

Cette prise de position, loin de clarifier la situation, en dit surtout long sur la faible mobilisation des acteurs politiques et culturels face à un épisode qui interroge la gouvernance du secteur du livre. Le SILA, devenu ces dernières années un thermomètre sensible de l’état des libertés, met une nouvelle fois en lumière l’écart entre les enjeux réels du milieu éditorial et la frilosité du discours officiel.

En choisissant la prudence au moment où le secteur réclame clarté et solidarité, le FFS signe un communiqué qui, au final, ressemble davantage à un commentaire distant qu’à une défense assumée de la liberté d’édition.

Extrait du communiqué du FFS 

« il s’est dégagé de  nos échanges un consensus sur le fait que seul un climat de liberté peut encourager la création et valoriser la production intellectuelle dans notre pays. À ce sujet, le camarade Youcef Aouchiche a dénoncé les cas d’exclusion dont ont été victimes certaines maisons d’édition sans justification claire, soulignant la nécessité de mobiliser tous les moyens pour promouvoir le livre et la pensée en général, en tant que piliers essentiels du savoir, vecteurs de préservation de la personnalité algérienne et de la renaissance nationale dans tous les domaines. »

Samia Naït Iqbal

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