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Tunisie : Jaouhar Ben Mbarek victime de violences en prison

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Depuis le 29 octobre 2025, Jaouhar Ben Mbarek, figure de l’opposition politique tunisienne, est en grève de la faim pour protester contre ce qu’il dénonce comme une « arrestation arbitraire » et un « procès inéquitable » dans le cadre de l’affaire dite du « complot sur la sécurité de l’État ».

En Tunisie de l’autocrate Kaïs Saïed, les prisons ne sont pas seulement des lieux de privation des droits, mais des lieux sombres où s’exercent la brutalité et la torture contre les prisonniers d’opinion pour les briser.

Le 11 novembre, des informations alarmantes ont circulé sur des violences dont Ben Mbarek aurait été victime à la prison de Belli à Nabeul. Amnesty International a exprimé sa profonde inquiétude et demandé l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante et impartiale, ainsi que la mise en cause des responsables de ces abus. L’organisation a également exigé que Ben Mbarek et les autres détenus politiques aient un accès immédiat à des soins médicaux et soient libérés, rappelant que leur détention résulterait uniquement de l’exercice pacifique de droits politiques.

Sa sœur et avocate, Hanan Khamiri, rapporte qu’à sa visite, Ben Mbarek était dans un état de « fatigue extrême » et incapable de marcher. Elle a constaté des « contusions et une fracture d’une côte », provoquant des difficultés respiratoires. Selon elle, les violences auraient impliqué des agents pénitentiaires et d’autres détenus, et se seraient produites dans un endroit dépourvu de caméras de surveillance. « Il a été frappé, roué de coups, perdant brièvement connaissance avant de subir de nouveaux assauts », précise-t-elle. Elle a également constaté des ecchymoses et des douleurs persistantes au niveau de la cuisse.

Le père de Ben Mbarek, Ezzedine El-Hazki, s’est rendu à la prison de Belli, sans pouvoir voir son fils. Il exige un examen médical indépendant et le suivi judiciaire des auteurs de l’agression. Pour le Parti républicain, qui suit de près l’affaire, ces violences s’inscrivent dans une « politique de répression visant à faire taire toute voix critique ». Wissam Al-Saghir, porte-parole du parti, dénonce une « série de violations visant à étouffer toute expression libre » et affirme que « la bataille est devenue nationale et ne concerne plus uniquement des individus ».

Face à ces accusations, l’administration pénitentiaire tunisienne maintient qu’aucune violence systématique n’a eu lieu et conteste l’existence de grèves de la faim, accusant certains acteurs de diffuser des informations fausses. Des poursuites ont même été engagées contre plusieurs avocats pour propagation de « rumeurs ». Cependant, familles et avocats confirment que Ben Mbarek et d’autres détenus politiques poursuivent leur grève de la faim et que leur état de santé est préoccupant.

Cette affaire met en lumière un enjeu central pour la Tunisie : garantir la sécurité physique et médicale des détenus politiques, assurer la transparence des institutions pénitentiaires et protéger les droits fondamentaux dans un contexte où les accusations de répression et de pratiques arbitraires se multiplient.

Aujourd’hui, le cas de Jaouhar Ben Mbarek incarne les tensions entre les autorités tunisiennes et les acteurs politiques critiques. Il n’est malheureusement pas le seul. Sa grève de la faim et les violences subies attirent l’attention nationale et internationale, et constituent un indicateur clé de la situation des libertés et de la démocratie en Tunisie.

Mourad Benyahia 

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