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Sommet du G20 en Afrique du Sud : Ramaphosa mise sur le multilatéralisme

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L’Afrique du Sud est sous le feu des projecteurs, ce week-end du 22-23 novembre 2025. Cyril Ramaphosa veut faire de ce sommet un succès diplomatique et prouver que le multilatéralisme a de beaux jours devant lui.

Les rues de Johannesburg n’ont jamais été aussi propres et les parterres aussi fleuris. La plus grande ville d’Afrique du Sud s’est refait une beauté afin d’accueillir les dirigeants du monde, pour ce premier sommet des chefs d’État organisé sur le sol africain. « L’histoire retiendra cette année comme un tournant pour la coopération globale », s’est félicité le président Cyril Ramaphosa en amont de l’arrivée de ses homologues du club fermé du G20.  

L’enjeu est en tout cas de taille pour l’Afrique du Sud qui tient à démontrer qu’elle a encore un rôle à jouer sur la scène internationale, malgré son faible poids économique aux côtés d’autres géants comme ses alliés des Brics. Pretoria a pour défi de faire accepter l’idée d’un monde multipolaire et la fin des décisions prises unilatéralement par quelques superpuissances. « La coopération multilatérale est notre seul espoir afin de surmonter des défis inédits », a d’ailleurs précisé le ministre des Affaires étrangères Ronald Lamola.

« Étant la seule nation africaine à évoluer au sein du G20, jusqu’à l’invitation de l’Union africaine, l’Afrique du Sud souhaite démontrer qu’elle a toute sa place au sein des forums mondiaux et qu’elle peut aussi pousser les demandes de l’Afrique sur la scène internationale », explique l’analyste sud-africain Oscar van Heerden. Et pour jouer ce rôle de porte-voix pour le reste du continent ce week-end, le pays a mis à l’ordre du jour des sujets tels qu’une transition énergétique juste et financée par les États pollueurs, l’obtention de conditions plus équitables en matière d’allègement de la dette et l’avancée d’accords miniers qui permettent la création de valeur ajoutée sur place.

Épreuve de force avec Trump

Mais au-delà du rayonnement diplomatique de l’Afrique du Sud, ce qui se joue surtout lors de ce G20 est le bras de fer entre Pretoria et Washington. En témoigne l’imbroglio diplomatique qui a vu Cyril Ramaphosa annoncer une éventuelle participation américaine, suivi d’un démenti de la Maison Blanche confirmant vouloir boycotter l’événement.

Entre sa posture de « non-alignement », son appartenance aux Brics, son soutien à la cause palestinienne, ses amitiés avec l’Iran, les choix de la nation arc-en-ciel sont de nombreuses sources de courroux pour Donald Trump. C’est cependant la cause des fermiers afrikaners qu’il met constamment en avant. Encore récemment, le dirigeant américain employait les termes de « politiques d’extermination » pour parler du traitement, en Afrique du Sud, de ces populations blanches descendantes des premiers colons européens, relayant le mythe infondé d’un « génocide » à leur encontre. « Ils ne nous écoutent pas à cause de leur parti pris idéologique », a rétorqué Ronald Lamola lors d’une conférence organisée par Bloomberg. Las de devoir répéter les mêmes démentis et explications, le ministre a regretté de voir les États-Unis alimenter des « vues de suprématie blanche ».

Le pays de Nelson Mandela entend donc montrer qu’il ne compte pas céder aux diktats du milliardaire et, pour cela, la signature d’une déclaration commune lors de ce sommet lui permettrait de prouver que le monde peut continuer à tourner sans la présence américaine. Selon des sources diplomatiques, en l’absence de représentants de l’administration Trump, les sherpas réunis en amont du sommet ont à cœur de soutenir cette volonté, ce qui laisse augurer une possibilité de consensus entre les chefs d’État présents.

Investissements et réussites politiques

Enfin, d’un point de vue interne, l’accueil de ce G20 est également une occasion pour le parti de l’ANC en perte de vitesse, de se targuer d’un succès. Bien qu’il opère au sein d’un gouvernement de coalition, « à partir du moment où ce G20 se sera terminé de façon positive, et que tous les accords bilatéraux qui pourront en sortir seront connus, je pense que Ramaphosa s’en servira pour affirmer que c’est un nouvel accomplissement à ajouter à l’actif de l’ANC », explique l’expert politique Oscar van Heerden. « Cela pourra jouer en faveur du parti lors du scrutin local prévu l’année prochaine et en vue des élections générales de 2029 », ajoute-t-il.

Le sommet est en effet aussi un lieu de choix afin de débloquer des investissements en marge des réunions plénières. Une série d’accords a déjà été signée, ce 20 novembre, avec l’Union européenne, notamment dans le secteur des minerais critiques. Le président français Emmanuel Macron, arrivé ce vendredi, a pour sa part officiellement lancé un conseil d’affaires franco-sud-africain, à l’image de celui existant au Nigeria, afin de fluidifier les contacts entre les entreprises des deux pays.

RFI

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