À l’occasion du 110ᵉ anniversaire de sa création, la prestigieuse Académie des Arts-Sciences-Lettres a décerné sa médaille d’or à Dihya, de son vrai nom Aïssaoui Zohra, la grande voix chaouie des Aurès, lors de sa cérémonie annuelle dans le somptueux salon Opéra de l’Hôtel Intercontinental à Paris.
Cette distinction vient couronner un parcours exceptionnel, marqué par le courage, la fidélité à son peuple et une passion inébranlable pour la langue et la culture amazighes. Pour Dihya, cette reconnaissance a une saveur particulière : elle reflète des années de persévérance, de lutte pour la visibilité de sa culture et de transmission d’une mémoire vivante qui traverse les générations.
Accompagnée du cinéaste Youssef Lalami et du styliste et chanteur lyrique international Azal Belkadi, collaborateur du Bolchoï, Dihya a déclaré :
« À travers cette distinction, c’est la voix des Aurès que vous honorez, celle du peuple chaoui et, au-delà, de tous les Amazighs. Je chante pour faire vivre notre langue, notre mémoire et notre dignité. »
Elle a ensuite rendu un hommage émouvant à son défunt époux, Messaoud Nedjahi, compositeur, écrivain et compagnon de lutte, rappelant que son engagement artistique a toujours été intimement lié à celui de son compagnon, qui a nourri son inspiration et son combat pour la culture amazighe.
Depuis ses débuts, Dihya s’est imposée comme la diva de la musique chaouie, une artiste dont la voix puissante traverse les générations et qui transforme chaque chanson en un véritable hommage aux traditions des Aurès. Son répertoire, entièrement en chaoui, mêle poésie ancestrale, mélodies envoûtantes et modernité, faisant de chaque interprétation un pont entre le passé et le présent.
Au-delà de la scène, Dihya est une passeuse de mémoires, inspirant de jeunes artistes et portant la culture chaouie au-delà des frontières. La remise de la médaille d’or 2025 par l’Académie Arts-Sciences-Lettres confirme cette reconnaissance officielle et souligne l’importance de son rôle : faire entendre, avec éclat et majesté, la voix d’un peuple et d’une culture.
En 2025, Dihya reste ainsi un phare culturel, symbole d’un patrimoine vivant et d’une identité amazighe fièrement défendue, rappelant que la musique est autant un art qu’un vecteur de mémoire et de dignité.
Djamal Guettala

