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« L’Affaire Bojarski, le maître de la fausse monnaie », de Guillaume Soa

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Dans un sous-sol parisien, l’encre et le papier exhalent leur odeur âcre. Trois cents millions de francs circuleront bientôt grâce aux presses clandestines de Czesław Jan Bojarski. Chaque mouvement est précis, chaque erreur interdite. Le claquement sec du papier, le grincement des engrenages : tout devient un instrument de tension. Le lecteur, comme spectateur, retient son souffle. Bojarski ajuste une plaque d’impression, un geste parfait, presque artistique, et Soa nous fait ressentir l’intensité de l’instant.

Paris, années 1960. Dans les rues silencieuses, chaque café vide, chaque ruelle déserte, chaque volets tirés raconte l’époque. Bojarski se déplace entre ombre et lumière, camouflant ses intentions derrière un visage impassible. Guillaume Soa transforme des faits réels en immersion totale, où la peur, le génie et le suspense se mêlent. Le lecteur voit le faussaire, entend ses pas, devine ses pensées, et devient complice de ses stratagèmes.

Face à lui, le commissaire Benhamou, obsessionnel et inflexible, suit ses traces avec la minutie d’un horloger. Chaque filature nocturne, chaque interrogation, chaque faux pas devient un duel palpitant. Soa joue avec les angles de vue : le lecteur est à la fois spectateur et acteur, ressentant la tension psychologique, l’angoisse et l’ingéniosité de chacun.

Mais Bojarski n’est pas un simple criminel. Chaque détail, un cliché photographique dans sa poche, un regard hésitant, un silence lourd de sens, révèle un anti-héros complexe, humain et fascinant. Guillaume Soa excelle dans l’art de rendre la psychologie d’un personnage palpable : le génie et la vulnérabilité coexistent, rendant chaque scène encore plus captivante.

Les actions se déroulent comme un film. Bojarski transporte les billets fraîchement imprimés, échappant aux regards indiscrets, manipulant chaque situation avec une intelligence redoutable. Le lecteur entend presque le cliquetis des serrures, la respiration haletante des poursuivants, le froissement du papier… Chaque détail devient une scène, chaque scène un plan de cinéma.

Le roman devient un thriller historique vivant, où le vrai et le faux s’entrelacent, où la tension historique et psychologique atteint son apogée. Soa nous montre la virtuosité de sa plume : maîtrise du rythme, précision descriptive, talent pour créer à la fois empathie et suspense.

Cette histoire continue de vivre : un film inspiré de l’affaire sortira en 2026, réalisé par Jean-Paul Salomé, avec Reda Kateb dans le rôle de Bojarski. Mais c’est le roman qui offre l’expérience immersive ultime, où le lecteur pénètre l’esprit du faussaire et du policier, observant leurs stratégies, leurs doutes, leurs calculs minutieux.

L’Affaire Bojarski est plus qu’un thriller : c’est un spectacle, une plongée dans l’ombre d’un génie criminel, racontée avec la finesse et la virtuosité d’un auteur qui transforme l’histoire en cinéma littéraire.

Djamal Guettala


À propos de l’auteur

Auteur, compositeur et interprète de chansons à texte, Guillaume Soa a enregistré plusieurs albums et obtenu différents prix et nominations (Sacem, France Télévisions, Région Centre…).

Accompagné d’un collectif artistique, il a écrit des scénarios, réalisé des courts métrages et des vidéoclips. Après un premier roman paru en 2020, puis un autre en 2022, il publie son troisième thriller historique, montrant une plume toujours aiguisée, capable de faire vivre le suspense comme au cinéma.

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