Lundi 27 septembre 2021
Hécatombe en Méditerranée : des dizaines d’Algériens disparus
Une Espagnole dépose une fleur devant le cadavre d’un Algérien sur une plage espagnole.
Il n’y a pas de jour sans que l’on apprenne et avec beaucoup d’amertume et d’indignation la disparition tragique par noyade en mer Méditerranée de certains de nos concitoyens de tout âge et de sexe, candidats malheureux à une émigration clandestine vers Les côtes européennes.
C’est ainsi que les côtes espagnoles notamment Almeria, Alicante, Murcie et les Îles Baléares sont quotidiennement prises d’assaut par une importante vague d’émigrants constitués en majorité d’Algériens à bord d’embarcations de fortune dans l’espoir de conjurer le sort d’une mal-vie qui les hante depuis bien longtemps.
Mais, hélas, dans la furie impitoyable d’une mer déchaînée, certains parmi eux se noient et les corps devenus méconnaissables par décomposition se retrouvent rejetés par les eaux pour venir se disputer l’entassement macabre au niveau des morgues des pays de la rive Nord qui n’en finissent plus de se voir grossir chaque jour un peu plus.
Sur sa page Facebook en date du 20 septembre 2021, Francisco Jose Clemente Martin, membre du Centre international d’identification des migrants disparus (CIPIMD) et de l’ONG Heroes Del Mar, a fait état d’une arrivée possible de plus de 1500 harragas entassés dans pas moins de quatre-vingt (80) embarcations de fortune en provenance d’Algérie vers les côtes Sud espagnoles en seulement trois jours (Vendredi, samedi et dimanche dernier).
Selon l’information rapportée, seulement 500 émigrants ont été interceptés tandis que l’autre partie qui à réussi à déjouer la vigilance des gardes côtes espagnoles probablement qu’elle est parvenue à accoster ou bien leurs embarcations ont chaviré.
Face à une mer en furie, la partie est perdue d’avance. La mort, cet autre ennemi multiforme, est omniprésente, elle rôde en scrutant chaque moment d’inattention pour sévir.
« Un total de huit cadavres ont été localisés entre les villes de Carboneras et Vera, correspondant à une ou plusieurs embarcations », a indiqué la sous-préfecture d’Almería à l’AFP.
Les corps sont ceux de quatre hommes, trois femmes dont un enfant, a précisé le service d’urgences de la région d’Andalousie dans un communiqué.
Le dernier instant de vie à lutter contre la mort est semble-t-il plus merveilleux qu’il leur faisait oublier les aléas de la mer et les dangers potentiels qu’elle couve, tant l’espoir qui les animait de vouloir ainsi renaître, est plus exaltant qu’un possible retour à une vie dont ils ne veulent en aucun cas en entendre parler.
Cette situation que j’ai qualifié à juste titre dans un autre article de mal du siècle, est pour le moins inexplicable, raison pour laquelle, il va falloir l’examiner un peu plus sérieusement.
Vouloir ainsi défier la faucheuse dans une mer déglinguée, un domaine de prédilection qui est le sien, le harragua qui, avec comme seul bagage, un coeur qui bat, des trippes et des poumons pour crier son désarroi, ne nous permet nullement de saisir les contours d’un phénomène qui a tendance à prendre une ampleur considérable.
Les raisons d’un tel flux migratoire qui semble apparemment ne pas vouloir inquiéter outre mesure et les pays « pourvoyeurs » de ces marais humaines que ceux des pays de l’Europe, révèlent en tout cas une crise humanitaire sans précédent qui ne ferait que mettre en péril l’équilibre déjà précaire de la stabilité du monde dit libre et ce, en tout point de vue.
ll n’y a d’aveugle que celui qui ne veut pas voir, ni de sourd que celui qui ne veut pas entendre dit l’adage. Le monde d’aujourd’hui n’est pas aussi grand qu’un petit village en terme d’échange d’informations où tout se dit et se fait au vu et au su de tout le monde.
Le temps est amplement compté et l’espace se réduit de plus en plus à la manière d’une peau de chagrin.
Il est primordial de réfléchir tous ensemble à une solution négociée permettant d’encourager la sédentarité des groupements de populations vivant des situations de précarités économiques en ayant recours à des mesures radicales et à brève échéance à commencer par la mise en place de conditions d’employabilité à même de permettre le maintien sur le territoire de toute cette jeunesse frustrée qui ne pense qu’à s’exiler.
La seconde étape consiste en la création d’un climat de confiance et de sérénité en accordant une importance particulière au dialogue et à l’écoute des préoccupations légitimes de la société qui fait face à un défit sans précédent dans sa quête de subsistance et de survie au quotidien.
Plusieurs cas de solution possible ont été expérimentées dans bon nombre de pays dans le monde et dont les résultats ont été plus que probants pour ne pas s’en inspirer.
Il est de l’intérêt des pays occidentaux, lesquels, pour se prémunir contre toute éventualité d’envahissement en masse de leur continent, de bien vouloir conjuguer toutes leurs énergies et rassembler leurs efforts afin de créer les conditions favorables de démocratisation au niveau de leurs anciennes colonies.
Et c’est de cette manière uniquement que l’on puisse permettre à la loi de pouvoir régner en maître avec toute sa rigueur dans un environnement d’équité et de justice sociale et où la religion relèverait dorénavant du seul domaine privé, loin de toute forme de manipulation par les partisans de l’apocalypse. Ce jour-là on dira que le monde aura retrouvé son humanisme et l’humain sa notion de sociabilité.