25 novembre 2024
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L’Etat, la crise sanitaire et la question environnementale

DECRYPTAGE

L’Etat, la crise sanitaire et la question environnementale

En ces moments difficiles que traverse le pays, il est peut-être utile de rappeler la responsabilité des pouvoirs publics dans le traitement des crises sanitaire et écologique que vit l’Algérie.

En effet, des scènes surréalistes sont diffusées via les réseaux sociaux qui montrent la désorganisation de l’institution médicale et faute de mieux les citoyens pallient l’insuffisance de la logistique des organes de l’Etat.

La meilleure illustration est l’organisation chaotique des circuits de distribution de l’oxygène. Comme au temps de la pénurie orchestrée par le tout puissant appareil bureaucratique de l’Etat, les Algériens d’après leur propre témoignage sont réduits à la débrouillardise pour obtenir cet élément indispensable à la vie. Des plus éloquents rapports écrits aux émotions les plus spontanées, le citoyen exprime son désarroi face à une pandémie que le pouvoir en place à tenter de minimiser les dégâts à travers la publication de rapports épidémiologiques bidons qui sont d’ailleurs sous-traités à l’étranger et le plus couramment provenant de France.

En effet, nous ne saurions dire plus que la gestion de la crise sanitaire du Covid a une nouvelle fois montré les limites du système politico-administratif qui au lieu de rationaliser l’action de l’Etat s’embourbe dans des considérations idéologiques lorsqu’il veut contrôler l’élan de solidarité de la diaspora algérienne. Et pourtant, il suffit de d’un simple contrôle douanier pour identifier les donneurs d’ordre et le cas échéant surveiller les récepteurs nationaux en cas de belligérance étrangère.

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Mais le pouvoir ne fait pas mieux en alourdissant la charge lorsqu’il impose des démarches inutiles aux organisations humanitaires. En ce sens au lieu d’être un organe facilitateur de l’interaction sociale, l’Etat au sens de l’exercice du pouvoir en voulant tout régir et de fait parasitaire. Il ne sert à rien à la société lorsqu’il est au service d’une idéologie ou d’une corporation. Diable ! Que vient faire l’armée lorsqu’elle envoie à la mort des jeunes militaires non préparés pour combattre le feu si ce n’est de manifester son omniprésence politique.

La preuve en est lorsque la télévision officielle diffuse des images d’inspection du chef de l’Etat major alors que le président mal élu sert le plateau médiatique en se limitant à l’action politico-diplomatique. Dès lors, on se demande comment fonctionne un Etat qui diminue considérablement la fonction civile du président et qui octroie à l’armée des fonctions qui ne sont les siennes.

En est-il autrement de la désorganisation des pouvoirs publics parce que précisément il y a une disjonction factuelle des prérogatives lorsque l’Etat major ordonne l’envoi de jeunes militaires combattre le feu à mains nues. Il ne s’agit pas comme on a l’habitude de voir l’armée déblayer les routes enneigées. Il s’agit d’une autre paire de manches avec le réchauffement climatique où les prévisions sont des plus sombres avec de fréquents feux de forêt et de pluies diluviennes.

Pour faire face à ces calamités, les pays développés ont considérablement modernisé les structures spécialisées des sapeurs-pompiers, de la protection civile en les dotant de moyens humains et matériels des plus sophistiqués pour intervenir en cas de situation d’urgence. Or, si l’Algérie signe les accords internationaux tel que celui Paris sur l’environnement c’est juste pour faire acte de présence parmi les nations signataires.

On constate qu’il n’y a aucun effet de prévention réelle pour affronter le désastre écologique et la fréquence épidémiale. Il ne s’agit plus des feux de broussaille qu’on peut éteindre avec une pelle et une arrivée d’eau et non plus d’une maladie bénigne. Ce sont des phénomènes planétaires d’une grande ampleur que l’homme doit affronter.

Pour les plus pessimistes des collapsologues, ce sont les signes annonciateurs de l’Effondrement de la civilisation que les religieux interpréteront certainement autrement. Et pour cause, nous ne saurions trop nous attarder sur les causes des calamités annoncées mais au moins un fait récurrent est relevé par les historiens, les anthropologues de la santé et les climatologues, l’effet anthropique qui est exponentielle dans les temps modernes par rapport au Néolithique rend de plus en plus périlleuse la vie des hommes.

Or, on se demande si l’Algérie est en mesure d’affronter les catastrophes sanitaire et écologique prévisibles lorsqu’une part importante de ses ressources sont consacrées à des achats d’un équipement militaire qui ne sert à rien si ce n’est pour alimenter la corruption ou faire illusion d’une guerre imaginaire contre un ennemi qui n’existe pas. De fait, nous constatons d’après les images diffusées sur les réseaux sociaux où on voit des villageois combattre à mains nues le feu qu’il faut des moyens adaptés à la situation.

Comme c’est un Etat défaillant et un gouvernement menteur qui ne tient pas ses promesses, les canadairs qui devaient équiper la protection civile n’ont jamais été acquis pour des raisons obscures. Et pourtant, elles sont nécessaires pour confronter les gigantesques forêts qui sévissent dans le nord du pays.

Donc, il est légitime de se demander à quoi servent les avions russes lorsque le pouvoir s’égare dans des considérations géopolitiques alimentées par l’idéologie d’un nationalisme ringard. En face du discours officiel, le constat est amer de la réalité quotidienne du citoyen qui n’a ni eau ni électricité sous une chaleur atteignant dans certaines régions plus de 50 degrés. Tout le problème réside principalement sur la nature du pouvoir de l’Etat qui ne représente pas la population. Sans légitimité populaire, il faut s’attendre au pire. Trop de mensonges pour que la population y adhère aux directives du pouvoir.

Nota bene. Nous laissons de côté les scènes atroces du lynchage du jeune de Miliana qui à ce jour alimente toutes des rumeurs. Mais c’est avec certitude que la responsabilité de l’Etat est engagée dans cette affaire. 

Auteur
F. Hamitouche

 




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