Mercredi 4 novembre 2020
Le commandant Lakhdar Bouregaâ a tiré sa révérence
Le célèbre commandant Lakhdar Bouragaâ a donc rendu l’arme à gauche après une vie faite de combats. Il était une des âmes du Hirak. Il avait 87 ans.
Si Lakhdar Bouregaâ est décédé suite à sa contamination au Covid-19, a-t-on appris auprès de ses proches.
Admis lui et son épouse depuis une quinzaine de jours à l’hôpital de la Sûreté nationale (Les Glycines, Alger), suite à leur contamination au Covid-19,
Un homme, un destin pour l’Algérie
Son nom claquait comme un défi à la dictature. Son nom était porté par des millions de voix. Le commandant Lakhdar Bouregaâ est mort ce mercredi 4 novembre 2020. Son nom est décidément intimement associé à Novembre, l’histoire. Il aura assisté aussi malheureusement au viol de Novembre.
Ce valeureux combattant de la libération aura épuisé sa dernière énergie pour accompagner les nouvelles générations dans la lutte pour la réappropriation du destin de l’Algérie. Il ira désormais rejoindre ses nombreux anciens compagnons d’armes, disparus dans les limbes des luttes perpétuelles pour une Algérie meilleure.
Faut-il rappeler ici que cet Lakhdar Bouregaâ a été placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Bir Mourad Raïs le 30 juin 2019. L’information de son arrestation avait jeté l’émoi ce samedi 29 juin 2019. Comment avaient-ils osé ?
Sans aucun égard pour son passé révolutionnaire ni pour son âge, le jugé avait osé le placer ensuite en détention nu à la prison d’El Harrach. Il faut dire que nous étions sous l’ère du généralissime Gaïd Salah.
Pire la télévision nationale a osé remettre en doute son passé révolutionnaire. Dans une information visant à salir l’ancien moudjahid et à tromper l’opinion, l’ENTV avait tenté de remettre en cause l’identité de Lakhdar Bouregâa (voir ci-dessous). Cette vile attaque a fait réagir plus d’un.
La vie de ce homme est un combat. Un long combat pour une Algérie de dignité et de liberté. Ancien officier de l’ALN, il a connu les années de feu et de braises au côté des plus illustres officiers de la wilaya IV historique.
Originaire d’El Oumaria, un village martyr de la wilaya de Médea, Lakhdar Bouragaa, qui a côtoyé de grands maquisards de la wilaya IV, était forgé dans la douleur de cette terre de luttes farouches pour recouvrer la liberté. Il sera chef de zone 2 de 1959 à 1960, ensuite membre du dernier conseil de la wilaya 4 avant l’indépendance avec le grade de commandant.
A l’indépendance, il a vécu les combats entre les moudjahidine de l’intérieur avec l’armée de l’extérieur menée par le colonel Boumediene et le clan d’Oujda. Les combats feront un millier de morts. Le millier de trop qui marquera le commandant Bouregaâ.
En août 1962, il assistera à la prise de pouvoir par la force menée par Ben Bella et Boumediene.
En août et septembre 1963, il participe à la création du FFS autour d’un certain nombre d’officiers de l’ALN, comme le colonel Mohand Oul Hadj, Yaha Abdelhafidh le colonel Si Saddek et des politiques comme Hocine Aït Ahmed, Mourad Oussedik…
A la fin du conflit entre le FFS et le régime il poursuit son combat et la lutte contre la dictature de Boumediene. Ce dernier le jettera en prison où il a subi l’innommable.